Plusieurs figures de l’opposition et de la société civile sénégalaise, regroupées au sein de la plateforme AARTU / C2D, ont lancé ce 11 novembre 2025 un appel à la « résistance démocratique ». Dans une déclaration commune, elles dénoncent ce qu’elles qualifient de « naufrage moral, politique et institutionnel » du pays sous la gouvernance actuelle.
Selon les informations rapportées par Emedia, cette coalition, qui rassemble des partis politiques, des mouvements citoyens et des personnalités indépendantes, a été fondée en mai 2025 dans le but de défendre l’État de droit. La réunion de ce jour fait suite à plusieurs prises de position antérieures, notamment un appel à l’unité des forces démocratiques et une dénonciation des atteintes à la liberté de la presse.
Dans leur texte, les membres de AARTU / C2D accusent le Premier ministre Ousmane Sonko et son gouvernement d’avoir fait du « mensonge une méthode de gouvernance et de la haine un outil politique ». Ils fustigent une gestion qualifiée de « clanique et confuse » qui, selon eux, divise les Sénégalais. Sur le plan international, la plateforme déplore une dégradation de l’image du Sénégal, affirmant que la diplomatie nationale serait « humiliée » par un pouvoir jugé populiste.
Les critiques s’étendent également au domaine économique, la plateforme évoquant un « naufrage économique et fiscal ». Elle pointe une augmentation de la dette, une croissance faible et une politique fiscale jugée injuste, ciblant les petites entreprises et les transferts d’argent de la diaspora. Au niveau institutionnel, les signataires condamnent les déclarations publiques du Premier ministre visant le pouvoir judiciaire.
La déclaration alerte aussi sur des soupçons d’un accord secret entre le Président Diomaye Faye et son Premier ministre, ce qui constituerait, d’après la plateforme, une « trahison du suffrage universel » et un « coup d’État constitutionnel déguisé ». Face à cette situation, AARTU / C2D appelle à un sursaut républicain et à la mobilisation de toutes les forces politiques, syndicales et citoyennes pour préserver l’unité nationale et les institutions.
Le document est signé par de nombreuses personnalités politiques, parmi lesquelles Macky Sall (APR), Idrissa Seck (Reew Mi), Karim Wade (PDS), Aïssata Tall Sall (Osez l’Avenir), Thierno Alassane Sall (République des Valeurs), Amadou Ba (Nouvelle Responsabilité), Bougane Guèye Dany (Geum Sa Bopp), Barthélémy Dias (Sénégal bi nu Bokk), ainsi que des représentants du Parti Socialiste, de l’AFP et du PIT.
Faty BA

