jeudi, octobre 10, 2024
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Lettre à son Excellence , Macky Sall

par pierre Dieme

Adepte invétéré du « njucc-njacc », de vos propres aveux, votre parole est versatile et volatile, votre discours spécieux et captieux et vos convictions erratiques et conjoncturelles.

Excellence, vous avez bien voulu accorder une interview à Radio-France-Internationale et à France 24, deux authentiques représentants de l’establishment français ; et de sources généralement bien informées et dignes de foi, une telle rencontre n’a pu se tenir qu’avec la bénédiction des autorités françaises et l’onction personnelle d’Emmanuel Macron dont vous êtes, selon certaines personnes, le principal affidé en Afrique. Il y a tout lieu de souligner votre humilité, d’autres diraient votre aménité devant les journalistes français. Cette interview entrait dans le cadre d’une stratégie visant deux objectifs. D’abord, créer une situation de détournement, de distraction et de diversion de l’opinion publique par rapport au grandissime scandale que constituait l’abjecte, l’indécence et l’inexcusable audience que vous avez, avec une désinvolture déconcertante et affligeante, accordée au gus Djibril Ngom, aujourd’hui, considéré par tous les Sénégalais, y compris vos propres partisans, comme l’incarnation achevée, l’horrible exemple et le parfait parangon de la félonie, de la fourberie, de la roublardise, de la traitrise, de l’immoralité et de l’amoralité. Il fallait, urgemment, dissiper dans les méandres de nos mémoires le tollé général et l’indignation collective suscités par votre déshonorant acte qu’une bonne frange de la population considère comme constitutif du crime de haute trahison.

Excellence, le deuxième objectif qui explique le choix calculé d’impliquer Khalifa Sall, était de casser la dynamique unitaire de la grande coalition « YEWWI ASKAN WI », en instillant malicieusement, insidieusement et sournoisement dans l’esprit des Sénégalais en général et des militants de YAW en particulier, l’idée selon laquelle Khalifa Sall ne serait pas quelqu’un de fiable et de loyal. Malheureusement, et il faut s’en désoler, des militants zélés et irréfléchis sont tombés dans le piège en interprétant la déclaration de candidature de Khalifa Sall à la présidentielle de 2024 comme un acte de défiance et de remise en cause d’un serment par rapport à un engagement collectif dont, pourtant, les termes sont clairement définis et ne pouvant

donner lieu à une quelconque interprétation tendancieuse, superficielle et, quelquefois, de mauvaise foi. Heureusement et contrairement à certains militants de base qui n’ont pas l’analyse fine et une grande capacité de discernement, les principaux responsables, notamment la conférence des leaders, ont vite compris votre jeu. Et puis, au nom de quoi devrait-on interdire à un citoyen d’avoir des ambitions et de les exprimer publiquement ?

La coalition « YEWWI ASKAN WI », est un véritable chef d’œuvre politique réussi par l’opposition sénégalaise et jamais réalisé dans l’histoire de ce pays. Aussi, appartient-il à tout un chacun de ne point chercher à la fragiliser par des considérations futiles et crypto-personnelles, mais plutôt à œuvrer pour sa consolidation et son renforcement par des efforts de dépassement et de sacrifice de soi.

Excellence, comme vous le voyez, vos manigances, stratagèmes et autres manœuvres, dépourvus de noblesse et d’élégance, toutes choses entrant dans le cadre du « njucc-njacc », n’ont pu abuser l’intelligence des Sénégalais, aujourd’hui, suffisamment éveillés, informés et conscients pour comprendre et mettre à nu vos funestes entreprises. Cet entretien d’un grand intérêt a attiré mon attention sur plusieurs de vos déclarations sur lesquelles j’ai des réflexions à faire.

Excellence, en réponse à la question portant sur le troisième mandat, vous avez seriné aux journalistes le même poncif avec lequel vous nous rabâchez les oreilles depuis toujours, à savoir que vous ne répondrez ni par oui ni par non. Par une telle attitude, en adoptant une telle posture, vous jetez la honte et l’opprobre sur tout un peuple ; à la limite vous déconsidérez la République du Sénégal sur laquelle vous jetez un discrédit inacceptable. A travers vos propos, vous semblez vouloir dire au reste du monde, aux autres nations et autres peuples que le Sénégal est pays démocratique ou seul un individu, qui du reste n’est qu’un simple mandataire, doit déterminer le nombre de mandats à faire. Qui plus est, et plus grave, il est le seul à choisir les circonstances pour en faire la déclaration. Franchement « Dang no yeeb ». Les Sénégalais sont-ils des demeurés, des nigauds, des cintrés, des idiots, des immatures sans volonté ni conscience au point de s’en remettre exclusivement à vos humeurs, à votre volonté et à vos désirs alors que vous n’êtes qu’un simple serviteur. Vos propos relèvent de l’incongruité, de la désinvolture, une tare que j’ai toujours dénoncée chez vous, et dénote un manque total de respect, d’égards et considération envers vos concitoyens. A quoi sert notre Constitution ? Serait-

elle si apocryphe au point de ne pouvoir être interprétée de manière claire, nette et précise ? Dans quelle langue les dispositions sont-elles stipulées ? L’article 27 n’exige aucune exégèse juridique ; c’est écrit en français facile et très élémentaire à portée de compréhension de tout élève du primaire. « NUL ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». NUL, dans ce contexte et ce texte, est un pronom indéfini qui veut dire tout simplement AUCUNE PERSONNE, vous y compris.

Excellence, votre argumentaire dont vous ne semblez pas mesurer la puérilité, l’inanité, la légèreté et la vacuité, laisse perplexe, installe une inquiétude justifiée dans l’esprit de vos concitoyens et démontre à suffisance votre manque d’autorité. Comment, en tant que Président de la République, disposant de tous les leviers du pouvoir dont la prérogative de nommer à tous les emplois civils et militaires, pouvez-vous dire que si vous respectez la constitution qui vous rend inéligible à un troisième mandat, vos ministres et autres responsables de l’administration ne voudront plus travailler ? Sont-ils à votre service personnel ou travaillent-ils pour le peuple ? C’est vraiment décourageant, désolant, désespérant de la part de celui à qui le peuple a confié sa destinée. Quand quelqu’un ne veut pas travailler et fait montre de mauvaise volonté on le fout dehors, c’est aussi simple que cela ; mais pour cela, il faut un chef qui a de l’autorité, du courage, du cran et surtout conscient qu’il est à la tête d’un pays et non d’une tribu. Souleymane Jules Diop ne disait-il pas « Macky Sall est un homme faible, sans autorité, sans caractère et dépourvu d’épaisseur intellectuelle ; voter pour Macky Sall, c’est élire Marième Faye ». Et c’est parce que vous manquez d’autorité que vous faites preuve d’un autoritarisme de mauvais aloi en versant dans le forcing, l’abus de pouvoir, la condescendance envers vos concitoyens, le mépris de vos adversaires et un manichéisme outrancière et une partialité avérée dans la gestion des affaires publiques. Quand on fait dans l’autoritarisme, on manifeste souvent un penchant pour l’oppression, une propension à la répression et on perd toute capacité d’écoute. Vous avez promis aux journalistes français de ne rien entreprendre qui soit antidémocratique ou contraire à la constitution ; malheureusement, on ne peut ajouter foi à votre parole réputée versatile, volatile, fluctuante et instable.

Excellence, sur l’éventualité d’une loi amnistie dont pourraient bénéficier Khalifa Sall et Karim Wade, vous avez repris le même discours tenu, il y a trois ans devant ces mêmes organes de presse. A l’époque vous aviez affirmé qu’après l’élection présidentielle de 2019 vous êtes tout disposé à étudier

favorablement la question. Aujourd’hui vous avez formulé la même réponse en suggérant que cela puisse être décidé et acté dans le cadre d’un dialogue inclusif avec l’opposition et la société civile. Vous devez comprendre que vos appels au dialogue ne peuvent plus prospérer dans la mesure où tout le monde a compris qu’il s’agit pour vous de susciter des lueurs d’espoir qui finissent toujours comme des leurres. Si vous êtes animé d’une volonté réelle et sincère de faire recouvrer à Khalifa Sall et Karim Wade leurs droits civiques, il vous suffit, tout simplement, de convoquer votre assemblée nationale et demander à vos affidés de voter les modifications nécessaires dans le code électoralExcellence, vous avez parlé du terrorisme en évoquant la situation sécuritaire au Sahel. Je partage une bonne partie de votre analyse, notamment, quand en évoquant la situation particulière du Sénégal, vous avez déclaré, en toute responsabilité, que certes notre pays, comme tous les pays du globe, est sous la menace diffuse d’éventuels actes terroristes mais qu’il n’est pas confronté à une menace imminente comme ne cessent de le seriner des hurluberlus dont certains ont poussé la témérité au point de déclarer que nous sommes assis sur une poudrière qui peut exploser à tout moment. Vos propos sont en totale contradiction avec les élucubrations de certains membres de votre gouvernement qui, dans un moment de panique et d’affolement , avaient osé affirmer avec aplomb que les événements du mois de mars étaient le fait de forces occultes, d’éléments étrangers et de terroristes infiltrés. Par vos récents propos vous apportez un cinglant démenti à ses apprentis manipulateurs qui s’exercent à la désinformation et à l’intoxication dont ils ne maitrisent pas les techniques et les ficelles les plus élémentaires. C’est le lieu de féliciter nos forces de défense et de sécurité qui, dans la discrétion la plus totale et la confidentialité la plus absolue, conditions premières d’une efficacité opérationnelle, effectuent un excellent travail de prévention, d’anticipation et d’actions proactives.

Excellence, parlant de coups d’Etat en Afrique, particulièrement dans notre sous-région, vous avez exprimé votre désapprobation totale en déclarant que ce n’est pas acceptable. Sur le principe, j’adhère entièrement à votre position. Pour votre propre gouverne et dans un souci pédagogique, je tiens respectueusement à vous mettre au fait qu’il existe trois types de coups d’Etat de nature totalement différente. Il vous appartient de bien les appréhender et de mieux les comprendre pour vous remettre en cause et réajuster vos orientations politiques.

Le coup d’Etat constitutionnel.

Comme l’a si bien défini l’éminent juriste et le grand patriote Seybani Sougou, le coup d’Etat constitutionnel consiste pour un Président en exercice à planifier et organiser des hold-up électoraux pour détourner la volonté populaire ou se maintenir au pouvoir, en violation totale de la légalité constitutionnelle. Entrent dans ce cadre les multiples révisions constitutionnelles pour introduire des réformes inappropriées au détriment de la démocratie et en faveur du régime en place. ; entre dans ce cadre le fait d’imposer au peuple un référendum qui porte sur des dizaines de questions qui finissent par semer le trouble et installer une confusion totale dans l’esprit des citoyens ; entre dans ce cadre l’instauration d’un système de parrainage vicié et vicieux pour écarter de potentiels candidats et choisir ses propres adversaires ; entre dans ce cadre l’exclusion programmée, délibérée, systématique et automatique des primo votants par toutes formes d’artifices et d’arguties ; entre dans ce cadre la nomination de juges aux ordres, bénéficiant d’énormes avantages et d’immenses privilèges et prêts à trahir leur serment professionnel ; entre dans ce cadre le refus de mettre à la disposition de tous les acteurs le fichier électoral pour le contrôle d’usage nécessaire et préalable à toute validation. Pour l’heure, vous en étés le seul détenteur. Entre toujours dans ce cadre votre refus obstiné d’interpréter clairement, honnêtement et sincèrement les dispositions constitutionnelles pertinentes, nettes et précises sur le nombre de mandats et votre refus méprisant et provocateur de vous prononcer sur votre éventuelle candidature, laissant vos concitoyens dans des conjectures et des vaticinations puériles, futiles et inutiles, sources de toutes les formes de dérives et de dérapages. Mieux et plus que quiconque, vous savez pertinemment que vous n’êtes plus éligible selon la constitution en vigueur que vous-même aviez soumise à l’appréciation des populations dans le cadre d’un référendum. La constitution est la voix du peuple au-dessus, plus forte et plus légitime que toute autre voix, fut-elle celle du Président de la République, c’est-à-dire la vôtre ; respectez-nous et respectez-vous, s’il vous plait

Le coup d’Etat militaire

Le coup d’Etat militaire consiste en une prise de pouvoir par les militaires. Contrairement à ce qui se dit souvent, ce n’est pas la simple boulimie du pouvoir qui conduit toujours les militaires à s’emparer du pouvoir. Il ne faut surtout pas perdre de vue que les membres des forces de défense et de sécurité sont des produits de notre société et des citoyens au même titre que

le reste de la population et qu’à ce titre, ils vivent les mémés réalités politique, économique et sociale. Il se pourrait que dans leurs analyses et réflexions, ils en déduisent que pour mettre un terme à certaines dérives qui pourraient aboutir au chaos, il y a nécessité d’agir en renversant le régime en place pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases en se réappropriant les principes de la républiques et les vertus de la démocratie à travers un respect strict et rigoureux de la constitution dont la garantie totale, la protection absolue et le respect strict constituent une des missions essentielles, pour ne pas dire la mission essentielle, des forces de défense et de sécurité. C’est le lieu de rappeler que les militaires, gendarmes et policiers n’ont pas prêté un serment d’allégeance à un individu, fut-il le Président de la République, mais exactement et précisément à la Constitution qui, comme je l’ai rappelé, est la voix du peuple, seul détenteur du pouvoir légitime.

Excellence, souvent, quand se produit un coup d’Etat, des voix d’orfraie, dans une totale hypocrisie, s’élèvent de partout pour s’indigner, condamner et réclamer le retour à un ordre constitutionnel qui, en réalité, n’en était plus un, parce que pourri, manipulé, trituré et avachi. Un ordre constitutionnel qui n’était que la résultante de violations permanentes et constantes de la constitution, de l’oppression impitoyable des populations, de la répression sauvage des citoyens, de la paupérisation et l’appauvrissement calculés de la plèbe et enfin, d’une gouvernance adossée à la pratique exécrable du « njucc-njacc ». Ce tableau peu reluisant n’est pas propre à notre pays dont vous avez la très lourde charge et la grande responsabilité de présider aux destinées. Je veux être clair et sans ambigüité, loin de moi l’idée d’être un fervent héraut des coups d’Etat, un adepte des prises du pouvoir en dehors des processus démocratiques ; seulement, je me refuse à verser dans le politiquement correct, le socialement acceptable et le moralement admis par simple conformisme donc par pure hypocrisie. C’est pourquoi je ne condamnerai pas les coups de forces de manière aveugle, épidermique et formaliste. Le coup d’Etat peut être vertueux et salvateur s’il s’agit de remplacer le pire par le mal, c’est ce que l’on appelle un mal nécessaire. Pouvait-on reprocher au peuple guinéen d’exprimer sa joie et son soulagement suite à la délivrance ressentie à la chute du dictateur Alpha Condé, assurément non. Des régimes militaires ont posé les bases d’une refondation républicaine qui ont permis à leur pays de retrouver le chemin d’une gouvernance vertueuse et sobre, d’un décollage économique et d’une respectabilité internationale, on peut citer l’exemple du Ghana.

Le coup d’Etat populaire.

Le coup d’Etat populaire se manifeste par un soulèvement du peuple qui aboutit à la chute du régime en place, et souvent ponctuée par la fuite du Président en exercice. Il résulte de l’exaspération insoutenable et de frustrations diverses, multiples et incommensurables des populations devant les scandaleuses et insupportables dérives de gouvernants irresponsables, imbus de leur personne, arrogants, condescendants et égoïstes, manifestant un manque total de sympathie et une absence intolérable d’empathie à l’endroit de leur peuple qu’ils traitent comme du bétail. Le « njucc-njcc », est leur mode de gouvernance préféré au point d’être érigée en valeur axiologique et en référence suprême. Les gouvernants se trompent souvent et lourdement devant la passivité, le silence, l’inaction et la patience des populations qu’ils assimilent le plus souvent à de la peur, de la crainte et de la soumission. Il est vrai qu’il y a une forte dose de fatalisme que l’on constate chez nos populations victimes d’un obscurantisme alimenté et nourri par des religieux égoïstes, rentiers, incultes, véreux et très loin des enseignements du Saint Coran. Ces religieux doivent s’approprier ces paroles du Mahatma GANDHI « Pour se rapprocher de DIEU, il faut s’éloigner de ses passions et de ses possessions » ; la plupart des prétendus marabouts en sont incapables, parce qu’épicuriens, concupiscents, cupides et avides de puissance.

Excellence, il arrive toujours un moment ou la souffrance indicible et la colère ineffable ne peuvent s’extérioriser et s’exprimer que par des actes spontanés de révolte incompressibles et incontrôlables. C’est ainsi qu’après avoir développé une véritable résilience devant l’oppression du pouvoir et transcender la peur de la répression pour l’avoir quotidiennement subie, les peuples en arrivent, au nom d’un sursaut patriotique et de survie, à se soulever dans le cadre d’une déferlante massive et populaire pour exiger l’arrêt des abus et du cycle infernal. Ces révoltes, toujours marquées par l’abandon du pouvoir par les gouvernants, sont généralement ponctuées par la fuite de l’autorité en place. Les exemples sont légion pour illustrer nos propos ; il n’est que de citer les cas récents de l’Egypte, de la Tunisie, du Burkina Faso et plus de chez le Mali. La particularité des coups d’Etat populaires est qu’ils laissent le soin à l’armée, seule force organisée et structurée du moment, de prendre le pouvoir pour combler le vide institutionnel et de déterminer les nouvelles orientations conformément aux vœux du peuple ; ce n’est, évidemment, pas toujours le cas.

Excellence, il faut vous le tenir pour dit, rien, absolument rien, ne peut résister à la furie torrentielle d’un peuple longtemps asservi et follement désireux de retrouver la plénitude de sa dignité, de son honneur et de toujours trouver des occasions saines et des moments exceptionnels de manifester sa fierté. Aucune force publique si puissamment armée soit-elle, si lourdement équipée soit-elle et quelle que soit la masse de ses effectifs, ne peut contrer la volonté et la détermination d’un peuple à s’émanciper et se libérer des fourches caudines d’une ploutocratie composée de politiciens sans principes, sans éthique ni morale, de marabouts concupiscents et rentiers qui, par un silence complice et une indifférence coupable, assistent et même cautionnent les actes les plus blasphématoires à l’endroit du Sceau de Prophète (PSL) et pire, à l’endroit d’ALLAH, Le Tout-Puissant, Créateur de l’univers et Maitre de nos fragiles destins d’êtres insignifiants et ignorants. S’ajoutent à cette mafia des prédateurs financiers, des voleurs, des détourneurs de deniers publics, des faussaires en tout genre très haut perchés bénéficiant de la couverture d’un protecteur qui en a fait l’aveu, il ne s’agit certainement pas de vous, j’en suis convaincu, le cas échéant vous seriez tomé dans la lie de l’ignominie et du déni de justice.

Excellence, le 31 décembre approche et vous allez devoir vous soumettre au rituel du discours de fin d’année. Ne faites pas de bilan, ne faites pas de promesses pour éviter un discours ennuyeux et soporifique ; vous n’avez plus que vingt-quatre mois à passer à la tête du pays. Les Sénégalais ne vous demandent qu’une seule chose, c’est de respecter la constitution que vous-même avez soumise à leur appréciation et qu’ils ont, dans leur écrasante majorité, approuvée. Vous avez, en tant qu’initiateur de la réforme constitutionnelle, déclaré que l’objectif était de verrouiller la question du troisième mandat pour que plus personne n’en parle ; vous l’avez dit et écrit. Issu d’une ascendance noble et d’une lignée guerrière vous devriez pouvoir vous en tenir à vos propos et à vos écrits qui, selon certaines circonstances, peuvent avoir valeur constitutionnelle. Vous avez le devoir constitutionnel, l’impératif éthique et l’obligation morale de dire aux Sénégalais qui vous ont confié leur pouvoir légitime dans le cadre d’un mandat à durée déterminée quelles sont vos véritables intentions. On ne s’amuse pas avec une population et on ne ruse pas avec le pouvoir, une surprise peut arriver au moment où l’on s’y attend le moins. A bon entendeur salut !

Excellence, l’éveil des consciences et la révolution des esprits sur les plans politique et religieux s’inscrivent en ce moment dans une dynamique

irréversible qui aboutira nécessairement et inéluctablement à la libération du pays, à l’émancipation tant souhaitée et désirée du peuple et au triomphe de la vertu, de l’éthique et de la morale sur la pratique du « njucc-njacc » institutionnalisée et érigée en paradigme axial de votre gouvernance.

Le pouvoir au peuple, les servitudes aux gouvernants. TERINUS 2024.

Dakar le 20 Décembre 2021. Boubacar SADIO

Commissaire divisionnaire de police de classe

Exceptionnelle à la retraite.

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