Le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire est largement en tête selon les premiers résultats des législatives annoncés au compte-gouttes, dimanche, par la Commission électorale indépendante (Cei) et se dirige vers une large majorité à l’Assemblée nationale. Plus de huit millions d’électeurs étaient appelés, samedi, aux urnes, deux mois après la présidentielle largement remportée par Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011. Mais, le scrutin, boycotté par le parti de l’ex-Président et désormais opposant Laurent Gbagbo, n’a pas suscité un grand engouement, la Cei estimant la participation à 32,34 % (contre 37,88 % en 2021). Selon les premiers résultats concernant plus d’une centaine des 255 sièges du pays, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) s’impose presque partout. Sans surprise, il fait carton plein dans le nord du pays, son bastion historique, avec 98,95 % à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, 99,92 % à Korhogo et même 100 % à Boundiali et Odienne. Et le Rhdp continue de consolider sa présence dans les zones du sud et de l’ouest où l’opposition était historiquement forte. Parmi les personnalités du pouvoir en lice, le vice-président Tiémoko Meyliet Koné est élu avec 99,93 % à Tafiré (nord), l’ancien Premier ministre Patrick Achi obtient, lui, 82,75 % à Adzope (sud) et le ministre de la Jeunesse, Mamadou Touré, 79,06 % à Daloa (centre). Les résultats dans la capitale économique, Abidjan, n’étaient pas encore connus hier après-midi. Les scores de deux candidats seront particulièrement scrutés : ceux du président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, et du puissant ministre de la Défense et frère du Président, Téné Birahima Ouattara, respectivement candidats du Rhdp dans les communes populaires de Yopougon et Abobo. La principale formation d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a présenté des candidats, mais les premiers résultats laissent entrevoir un recul, plusieurs sortants ayant été battus. Le porte-parole du parti, Soumaïla Bredoumy, incarcéré depuis fin novembre pour «actes terroristes» et «complot contre l’autorité de l’État», a toutefois été réélu à Tankessé (nord-est). Enfin, quelques candidats indépendants ont également été élus, certains étant des dissidents du Rhdp, d’autres des candidats du parti de Laurent Gbagbo qui ont choisi de maintenir leur candidature malgré le mot d’ordre de boycott de leur formation.
AFP

