mardi, octobre 15, 2024
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Le Sénégal à l’écoute du président Macky Sall

par pierre Dieme

Le président de la République, Macky Sall, va présider cet après-midi la cérémonie de clôture du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier.

Le président de la République, Macky Sall, va présider cet après-midi la cérémonie de clôture du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier. Outre la réception des rapports des huit commissions du dialogue national, le chef de l’Etat qui a prévu de parler aux Sénégalais est attendu sur plusieurs questions dont celle de la 3ème candidature, la réponse qu’il entend apporter à l’équation Ousmane Sonko mais aussi sur les 4 points de désaccords notés lors du dialogue politique.

Un week-end décisif pour le Sénégal. Le président de la République, sauf revirement de dernière minute, va parler aux Sénégalais ce samedi 24 juin lors de la cérémonie de réception officielle des rapports des huit commissions du dialogue national qu’il va présider au Palais de la République. En réunion du Conseil des ministres du 7 juin dernier, le chef de l’Etat, Macky Sall avait indiqué qu’il allait se prononcer sur les conclusions et recommandations des différentes commissions du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai dernier mais aussi « donner les grandes orientations qui permettront la consolidation de notre modèle démocratique et républicain ».

Partant de cette annonce et l’analyse de la situation de tension politique qui règne actuellement dans le pays, il faut dire que la position du président Macky Sall sera très attendue notamment sur les conclusions de la commission politique. En effet, à moins de 250 jours de la présidentielle du 25 février 2024 prochain, le processus électoral en perspective de cette élection reste toujours incertain. Malgré les 12 points d’accords obtenus par les acteurs engagés dans ce dialogue boycotté par la principale coalition d’opposition, Yewwi askan wi, et la plateforme F24 qui regroupe plus de 112 entités politiques et mouvements citoyens contre sa 3ème candidature, le climat politique reste plus que jamais tendu. Une tension qui, du reste, est alimentée par son mutisme sur le débat autour de son ambition de briguer une 3ème candidature et les sorties de plus en plus ouvertes de ses partisans l’invitant à revenir sur son engagement de faire deux mandats et passer le témoin à un autre. Et cela, d’autant plus qu’il est noté une absence d’une véritable alternative à sa candidature au sein de la majorité présidentielle à huit mois de la date de la présidentielle de 2024.

Outre cette question de la candidature au sein de la majorité au pouvoir, le chef de l’Etat est également attendu sur la solution qu’il entend apporter à l’équation que constitue le cas de son principal opposant, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef et maire de Ziguinchor dont le cas catalyse aujourd’hui toutes les tensions politiques au Sénégal. A ces questions, il faut également ajouter la mise en sursis des potentiels sérieux adversaires au sein de l’opposition à travers des procédures judiciaires et le système de parrainage qui, malgré des améliorations actées lors de ce dialogue, pourrait toujours être utilisé pour barrer la route à certains leaders de l’opposition.

Ainsi, au-delà des 12 points d’accords actés lors de cette rencontre dont ceux concernant la révision des articles L28 et L29 du Code électoral et de la Loi sur la Crei qui permettent non seulement à Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade de recouvrer leur éligibilité mais aussi de baisser la tension avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a toujours réclamé la révision du procès Karim Wade, le chef de l’Etat, toujours dans cette perspective d’apaisement de la tension actuelle, pourrait également lever le véto imposé par ses plénipotentiaires au sein de la commission du dialogue politique sur certains points de désaccord. Il s’agit entre autres, de la création d’un Ministère chargé des Élections dirigé par une personnalité́ non partisane comme l’avait fait son prédécesseur Me Abdoulaye Wade en 2012, la déchéance électorale comme peine complémentaire et le non-cumul de la fonction de chef de l’Etat et de chef de parti.

Nando Cabral GOMIS  

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