Il a échappé à un limogeage en 2014. Mais cette fois, le procureur de la République de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, peut faire ses valises.
Après 8 années passées à la tête du parquet de Dakar où il bat tous les records en termes de longévité, la perspective de son départ est désormais à l’ordre du jour. Celui-ci est, semble-t-il, précipitée par le limogeage de Mimi Touré qui l’avait fait nommer et dont il fut l’ancien conseiller technique n°1. «Serigne Bass», on s’en souvient, avait fraîchement quitté le ministère de la Justice pour occuper le banc du ministère public, en remplacement de l’ex-procureur Ousmane Diagne affecté au parquet général près la Cour suprême.
Dans les coulisses du Palais de justice, on raconte que même après le départ de Mimi de la Chancellerie pour la Primature, le chef du parquet de Dakar continuait de rendre compte à la Dame, en lieu et place de Sidiki Kaba. Ce dernier s’en est maintes fois offusqué. Il s’insurgeait du fait qu’il n’était pas au courant de certains dossiers que Mimi lui soufflait à l’oreille, alors qu’il était en son temps le patron du procureur. Il aura fallu l’arbitrage du président de la République, Macky Sall, himself, pour couper le cordon entre lui et son ex-patronne et remettre les choses à l’endroit.
Dans les couloirs du ministère de la Justice, plusieurs noms de «parquetiers de carrière» circulent quant au remplaçant du Proc’ de Dakar.
Propulsé au devant de la scène médiatique par l’affaire Aïda Ndiongue, le maître des poursuites s’est distingué dans plusieurs dossiers politiques. Il a notamment acté l’arrestation de 45 «détenus politiques» et activistes et la convocation de 15 journalistes, entre 2013 et 2020.
Pape NDIAYE
La vie est ainsi faite. Il faut, en tout lieu et tout temps, savoir placer son éthique et sa dignité au au-dessus de tout avantage stationnel ou matériel. Les résultats énoncés montrent son parti pris manifeste pour les tenants du pouvoir temporel. Sans état d’âme, les autorités vont chercher d’autres hommes pour pouvoir continuer leurs activités sans se compromette.
Ce procureur. Un de ces êtres qu’il ne faut absolument pas laisser vivre en paix, sans qu’ils aient fini de payer tous les crimes de leur collaboration au mal. Parce que ce ne sont pas des êtres qui ont fait du mal par accident ou par erreur, ils l’ont fait consciemment, volontairement, par choix. Que ce procureur soit éjecté, qu’il soit limogé, qu’il soit mis en prison, il n’existe pas de mal qui puisse lui arriver pour qu’il mérite une goutte de compassion de nous. Les raisons ? Je rappelle. Et si vous restez logiques, si vous restez républicains, démocrates, croyants en Dieu, en la justice, aux valeurs humaines, vous conviendrez avec moi.
Rappel.
Quand j’écris de la sorte (en affichant la férocité de ceux qui sont au pouvoir envers les sénégalais qui ne sont pas dans leurs partis), beaucoup de fanatisés sont bloqués, dans leur compréhension, par l’idée que ce n’est pas possible que, pour des buts politiques, un être humain, un musulman, mente à un si haut niveau, au point de torturer des sénégalais musulmans comme lui.
Prenons un exemple concret, en cours, ils vont comprendre.
Le 4e procès de Latif Coulibaly contre Thierno Ousmane Sy (en 6 ans) vient de se dérouler. La presse en a peu parler. Dans ce 4e procès, celui de l’opposition de Latif au verdict du 3e procès qui le condamne à payer 22 millions à Thierno Ousmane Sy pour diffamation (donc pour mensonge) portant sur l’accusation de pots de vin de 22 milliards de la Sudatel, dans ce 4e procès donc, Latif se défend en disant qu’il n’a pas fait l’objet d’une citation directe. En clair, Latif dit que la plainte pour diffamation, pour mensonge, sur la personne de Thierno Ousmane Sy, s’adresse à deux journalistes de la Gazette qui ne sont plus à la Gazette. Alors ? Alors, Latif veut que le tribunal tire la conclusion qu’il ne doit pas payer les 22 millions.
Mes chers parents sénégalais, quel est le sénégalais qui pouvait s’imaginer, il y a 6 ans, que dans l’affaire des 22 milliards de la Sudatel, 22 milliards de pot de vin que le fils du ministre de la justice d’alors aurait bouffé avec la complicité de Karim Wade, qui pouvait s’imaginer que le grand Latif, grand journaliste d’investigation, grand patriote, etc, etc, en arriverait à dire que « ce n’est pas lui mais sa chaussure » ? Ceci était il imaginable il y a 6 ans ?
Est ce que vous vous rappelez de la « Pétition Nationale » de Bara Tall pour la restitution des 22 milliards de la Sudatel volés ? Vous avez oublié ? Et pourtant c’est tout un groupe de presse qui était derrière cette pétition pour en faire une affaire nationale. Est ce que vous vous rappelez du procès du forum civil avant le procès au tribunal suite à la plainte de TOS ? Le forum civil avait fait son procès où Latif seul était présent, et avait abouti au « verdict » que Latif est totalement innocent. Que ce qu’il dit est absolument vrai, qu’il y a bien eu 22 milliards de pot de vin que TOS a bouffé.
Est ce que vous vous rappelez de l’œuvre « patriotique » du « grand » cinéaste sénégalais Joe Gaye Ramaka, des films sur le travail d’investigation patriotique du grand Latif Coulibaly (Et si Latif avait raison) ?
Vous ne pouvez pas l’avoir oublié. Il avait été pourtant porté en héros national pour avoir soutenu, par des films, les déclarations du grand Latif.
Vous ne pouvez pas avoir oublié que malgré la condamnation de Latif pour diffamation, sous le pouvoir de Wade, en dépit du verdict du forum civil, il avait réussi à réactiver le dossier quand Macky Sall est arrivé au pouvoir. Et avant tout procès, Thierno Ousmane Sy se retrouva en prison. Des années en prison. Entre demande de liberté provisoire et opposition du procureur de la république. Et le tout dans un bashing médiatique outrancier qui devait transformer Thierno Ousmane Sy en un grand, très grand voleur. Le troisième procès de Latif contre Thierno Ousmane Sy finit bien par avoir lieu, sous le pouvoir de Macky. Latif fut condamné pour diffamation, pour la deuxième fois en 3 procès, envers la même personne, dans le même dossier. Il fut condamné à payer 22 millions à Thierno Ousmane Sy. Latif dépose une opposition au payement. Et c’est au 4e procès qu’il nous sort l’argumentaire que ce n’était pas lui, mais deux journalistes de la Gazette, qui ne sont d’ailleurs plus de la Gazette.
Aujourd’hui, est ce qu’il y a une seule honnête personne pour penser que sur cette accusation de 22 milliards de pot de vin pour Thierno Ousmane Sy, Latif Coulibaly n’a pas éhontément menti ? Et pourtant, rappelez-vous, ce mensonge a produit une « pétition nationale », il a activé des cinéastes, a mobilisé le forum civil pour un procès hors tribunal, a mobilisé des groupes de presse pour des milliers d’articles pendant 6 bonnes années, et surtout, ce mensonge a torturé un sénégalais dans les geôles du Sénégal pendant des années.
Mes chers parents sénégalais, ce que vous avez vécu là, c’est la force du
mensonge. Il peut torturer, il peut même tuer. Prenons garde à ce que le mensonge ne nous entraîne dans son sillage au point de nous faire torturer ou tuer des sénégalais comme nous, sans cause.
Inchallah, dans un prochain texte, je rappellerais par quel conte nos aïeuls enseignaient cette vérité sur la force du mensonge.
Serigne Bassirou Gueye, où qu’il aille, aura à répondre un jour ou l’autre de certains faits.
Par exemple, il a eu dans une affaire concernant un groupe de citoyens dont un député, Maire de la capitale, à délivrer un réquisitoire introductif basé sur une enquête préliminaire frappée de nullité par la loi (Art. 164 CPP), ce qui constitue un fait qualifié de forfaiture par l’article 167 CPP.
Par ailleurs, et dans la même affaire, Serigne Bassirou Gueye avait décidé de la poursuite du procès en substituant un rapport de l’IGE à l’enquête préliminaire qui était frappée de nullité. Or, en agissant de la sorte, Serigne Bassirou Gueye avait montré qu’il était conscient de l’absence de tout fait accusatoire suite à la nullité de l’enquête préliminaire. Nul n’étant censé ignorer la loi, a fortiori un magistrat, Serigne Bassirou Gueye savait pertinemment qu’un rapport de l’IGE ne peut remplacer l’enquête préliminaire dans un procès pénal, parce qu’il ne contient aucun fait caractérisé formellement par rapport à la loi pénale.
Tout cela fait que le procès dit de Khalifa Sall et consorts, s’était déroulé en dehors du cadre fixé par la législation applicable en matière pénale.
Pourtant, malgré cette absence de légalité, Khalifa et consorts ont été illégalement détenus pendant 40 mois, c’est à dire 40 fois le maximum prévu par l’article 335 du code pénal (selon cet article, une détention illégale pendant 1 mois entraîne une condamnation à perpétuité contre son auteur). C’est dire que 40 fois un tel fait interpelle la CPI.