Le procès de l’ancien président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (Iaaf, en anglais) s’est ouvert, ce lundi 8 juin, devant la 32e Chambre du tribunal correctionnel de Paris. En attendant sa prise de parole, demain mercredi, le journal « Libération », qui revient, dans sa livraison du jour, sur le « volet sénégalais » de l’affaire des financements russes, a révélé le plan de Diack-père pour combattre Wade.
Lamine Diack avait arrêté la politique, en 1993. Mais en 2005-2006, il s’est opposé au président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade, sur la construction de tours par des Chinois au lieu et à la place d’un stade dans sa circonscription (ndlr : Rebeuss). Le stade ayant été détruit, en février 2008, il a alors critiqué publiquement l’intention du fils de Wade de devenir maire de Dakar lors des municipales de 2009, rappelle « Libération » qui cite l’ordonnance de renvoi délivrée par l’ancien juge français Renaud Van Ruymbeke.
« Je décide alors de tout faire pour qu’il soit battu (Ndlr : Karim Wade). Je sollicite alors l’aide des Russes en m’adressant à Valentin Balakhnichev qui fait partie du Conseil présidentiel russe sur le sport. Cette décision ne relevait pas de Valentin ; je lui ai demandé de faire passer le message à Poutine. Le message est passé. J’étais en contact avec l’ambassadeur de la Russie, depuis mon entretien avec Poutine, en 2006. Valentin a passé le message et l’ambassadeur m’a contacté », avait-il déclaré.
« La Russie a donné 400 à 450 000 euros pour la campagne. L’argent a servi à déplacer les jeunes. Je ne me suis pas occupé des détails. On a gagné les municipales. J’ai soutenu l’opposition qui était réunie dans les Assises nationales », précise-t-il.
Lamine Diack a ajouté, sur le montant du financement : « J’avais dit, dans un entretien avec Valentin, qu’il me fallait 1,5 million de dollars pour battre Wade. Avec ce montant, j’étais certain qu’on pouvait le battre. »
Lamine Diack a précisé que des opposants d’alors, qui devaient recevoir une partie de l’argent, auraient été informés par ses soins. « J’ai eu des entretiens avec M. Mutko, Ministre des Sports et membre du Comité exécutif de la Fifa. Un jour, il m’a demandé si j’étais candidat pour la présidence du Sénégal. Je lui ai dit que je le serais s’il y avait consensus pour faire une transition. J’ai demandé à Valentin de faire passer le message : je ne me présente pas, mais il faut qu’on aide l’opposition à gagner, à savoir les partis politiques, les membres des Assises nationales et les mouvements de jeunes. Valentin m’a dit que la Russie aiderait et la réponse a été la même du côté de l’ambassade. C’est mon fils Papa Massata Diack qui devait coordonner tout cela », détaille l’ex-président de l’Iaaf cité dans l’ordonnance de renvoi.
Sur les modalités du financement, la même source renseigne que Lamine Diack a refusé d’en dire plus : « Mon fils, Papa Massata Diack, peut vous répondre. »
Interrogé sur leurs identités, il a lâché : « S’agissant d’une affaire de politique sénégalaise, j’estime ne pas devoir répondre. »
En dira-t-il plus mercredi ?
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