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jeudi, avril 18, 2024
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La lutte pour la souveraineté alimentaire en question

par pierre Dieme

Selon Mamadou Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la FASEG de l’Ucad, l’échec des politiques de souveraineté alimentaire et d’emploi est le plus souvent lié à « l’absence de symbiose entre ce qui savent et ceux qui décident »

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Selon le Pr Mamadou Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’échec des politiques de souveraineté alimentaire et d’emploi est le plus souvent lié à « l’absence de symbiose entre ce qui savent et ceux qui décident ». Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), dimanche 24 avril, le Pr Mamadou  Moustapha Kassé a, par ailleurs, précisé au sujet du contexte actuel que les «  performances agricoles comme l’emploi ne se décrètent pas ».

Au cœur des préoccupations des différents chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif, la question de la souveraineté alimentaire et de l’emploi (des jeunes) qui reste tout de même jusqu’à ce jour un défi hors de portée pour les pouvoirs publics au Sénégal. Interpellé hier, dimanche 24 avril, lors de son passage à l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) sur les raisons de cette contreperformance endémique de notre pays à relever ce défi de la souveraineté alimentaire et de l’emploi, le Pr Mamadou Moustapha Kassé a pointé du doigt « l’absence de symbiose entre ceux qui savent et ceux qui décident  ».

En effet, analysant la situation de la production agricole, le Doyen honoraire de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a indiqué que «  nous avons tous les atouts pour arriver à notre autosuffisance alimentaire  ». « On ne manque pas des idées. On a les connaissances, on a les facteurs de production nécessaires pour produire ce que l’on veut », a-t-il laissé avant de faire remarquer. « Mais tant qu’il n’y a pas de symbiose entre ceux qui savent et ceux qui décident, il en sera toujours ainsi ».

Mieux, poursuivant son analyse, le Pr  Kassé également membre de l’Académie Hassan II des sciences et des techniques a précisé au sujet du contexte actuel marqué par la tension économique engendrée par le conflit Russo-Ukrainien que « les performances agricoles comme l’emploi ne se décrètent pas ». «  Aujourd’hui, la guerre en Ukraine nous crée des problèmes à cause de son blé alors que nous aurions pu aussi créer des solutions avec des cultures maraichères et autres», a notamment estimé le Doyen honoraire de la Faseg qui ajoute. « Le président a raison de souligner chaque fois la souveraineté alimentaire mais la souveraineté alimentaire, si on ne l’a réussie pas, c’est parce qu’on ne peut pas la réussir. Ça ne se décrète pas. Il y a deux choses qui ne se décrètent pas : les performances de l’agriculture ne se décrètent pas comme aussi l’emploi ne se décrète pas. Il n’y aura jamais un Père Noël qui va descendre du ciel avec des millions d’emplois qu’il va distribuer  ».

«LE PRÉSIDENT WADE N’A JAMAIS CRU EN L’ETAT»

Me Abdoulaye Wade, un président libéral qui a dirigé le Sénégal pendant douze longues années mais qui ne croyait pas à l’Etat. Les mots sont du professeur Mamadou Moustapha Kassé, Doyen honoraire de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) de Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Invité du jour de l’émission objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 24 avril, l’enseignant chercheur par ailleurs, membre de l’Académie Hassan II des sciences et des techniques a indiqué que cette absence de foi en l’Etat du président Wade qui est à l’origine de l’échec du programme Goana (Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance) qu’il n’a pas manqué d’ailleurs de qualifier « d’un bon projet ». « Certainement, je souhaite que le président Wade nous écoute, je lui disais toujours si la Goana ne réussit pas, c’est parce que tu ne crois pas à l’Etat », a-t-il d’emblée expliqué avant de poursuivre. « Le problème, c’est que de toute manière, vous ne pouvez pas faire des transformations structurelles sans avoir un Etat fort. Voilà le problème. Wade n’a jamais cru à l’Etat. Il incarnait à la limite un libéralisme social mais qui a plus tendance à mettre l’accent sur la liberté individuelle que véritablement l’action publique de l’Etat ».

Nando Cabral GOMIS 

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