Après la forte pluie de vendredi dernier, l’eau a été vite évacuée à Grand-Yoff et la vie a repris son cours. Après les pluies et les inondations de vendredi, Grand-Yoff retrouve partiellement son visage habituel. Ce dimanche matin, quelques gouttes sont tombées, mais sans conséquence. Le populeux quartier reprend ses couleurs et sa vie trépidante de tous les jours.
Le quartier respire. La circulation devient fluide malgré quelques flaques d’eau çà et là dans les rues et ruelles de cette localité de Dakar. Le canal où l’eau de pluie avait élu domicile est désormais asséché. Au marché, la boue est bien présente dans les coins des boutiques et sur les étals des commerçants. Sur la route, les nombreux nids-de-poule remplis d’eau ne facilitent pas le passage des piétons et des véhicules. Debout près de la porte de l’église, sur le point de traverser la route pour se rendre au marché, Hamidou affirme que les inondations sont loin d’être terminées puisque la saison des pluies ne fait que commencer à Dakar.
« Les familles de Grand-Yoff doivent s’attendre à d’autres pluies. On revivra le même calvaire que les années précédentes. Chaque année, c’est le même discours. Je pense qu’on devrait travailler sur un bon plan de lutte contre les inondations afin de soulager les populations de Dakar. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura de la pluie chaque année. Donc, il faut trouver une solution durable », conseille-t-il avant d’entrer dans une boutique, le pantalon retroussé jusqu’aux genoux pour éviter de le salir. Un vendeur à la sauvette, portant des tenues féminines sur ses frêles épaules, confie qu’en cette période de saison des pluies, les ventes ne marchent pas bien. Il explique que les clients préfèrent éviter de prendre le risque de venir au marché à cause des inondations qui rendent l’endroit insalubre.
En effet, les lieux ne paient pas de mine. Un manque total d’hygiène est constaté tout autour du marché. Au marché Bignona, l’endroit est complètement répugnant. Les petites ruelles de ce coin ne sont fréquentées que par ceux qui en ont l’habitude. Çà et là, on trouve des véhicules en panne, des taxis garés et des bus dits « Horaire ». Les mécaniciens, chauffeurs, apprentis et vendeuses de gargotes ne semblent nullement indisposés par l’environnement. L’eau de pluie a rendu les lieux encore plus sales. En gonflant le pneu avant de son véhicule près du marché de Bignona, Ibrahima estime que des efforts ont été faits pour éviter la stagnation des eaux. Il exprime sa satisfaction vis-à-vis de la jeunesse sénégalaise. «J’ai remarqué que depuis l’avènement du régime en place, les jeunes sont plus motivés. Ils sont sortis en masse pour évacuer les eaux dans les rues.
L’État aussi, avec son plan contre les inondations, a joué un grand rôle. Je pensais qu’aujourd’hui nous allions trouver plein d’eau dans le canal, mais heureusement, tout s’est bien déroulé au niveau de l’évacuation », dit-il. Dans un immeuble de l’ancienne mairie de Grand-Yoff, Fatoumata, la cinquantaine, assise avec un de ses enfants d’une vingtaine d’années, discute. Elle raconte que vendredi dernier, dans leur quartier, la rue était impraticable, mais qu’aujourd’hui (dimanche), l’eau s’est infiltrée et a disparu. Selon elle, le pouvoir en place abat un travail de titan pour mettre fin aux inondations à Dakar. Son fils renchérit en soulignant qu’il ne pense pas que les inondations feront trop de dégâts cette année, compte tenu de l’engagement de l’État et de la jeunesse. Selon l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), pour cette année, à Grand-Yoff on est passé de 2.700m3/heure à 5.700 m3/heure (avec la mise en service de 2 nouvelles pompes de 1.500 M3/h chacune) comme capacités de pompage EP de son bassin en plus du curage des canaux et des deux de ses bassins et de la zone de captage.
poursuit que les eaux ont été évacuées au niveau du bassin vers celui de la zone de captage après la pluie du 15 Août vers 20h, le même jour.
Samba DIAMANKA