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vendredi, avril 26, 2024
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Idrissa Seck : Un trajectoire tortueux…….

par pierre Dieme

C’est à la suite de ses démêlées avec Me Abdoulaye Wade, que l’ancien Premier ministre Idrissa Seck s’est frayé un chemin politique de dimension nationale en créant Rewmi, pour aller vers la conquête du pouvoir. Mais sa trajectoire est parsemée d’embûches, marquée par des hauts et des bas. Ayant ressenti les soubresauts de cette situation, la formation orange connaît régulièrement des départs de hauts cadres.

Créé par Idrissa Seck, Rewmi est le fruit d’un parcours politique exceptionnel de son leader. Lequel est, cependant, parsemé d’embûches, occasionnant régulièrement des départs de hauts responsables. Dès qu’il est arrivé dans l’arène politique, Idrissa Seck s’est vite rendu compte des réalités de la bataille politique.

Sa première apparition dans le jeu politique remonte à la présidentielle de 1988 qui, d’ailleurs, a secrété les premiers signaux de la survenue de la survenue de la première alternance politique au Sénégal. La campagne électorale avait été marquée par des violences jamais connues au Sénégal. L’on se rappelle encore les violentes confrontations à Thiès, quand les deux candidats Me Abdoulaye Wade et Abdou Diouf s’y sont croisés .

Les protestations post électorales étaient telles que le pouvoir était presque dans la rue. A l’époque, le jeune Idrissa Seck était le directeur de campagne de Me Abdoulaye Wade. C’est en 1996 lors des renouvellements des instances du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) qu’Idrissa Seck a livré ses premières batailles politiques à Thiès où les structures libérales locales étaient dirigées par Boubacar Sall «le Lion du Cayor». C’est ainsi qu’une rivalité s’est installée entre les deux hommes, étendant ses tentacules dans les instances de base.

Le décès de Boubacar Sall le 25 juillet 1995 ayant laissé un vide dans les rangs libéraux à Thiès, les portes du leadership sont grandement ouvertes pour Idrissa Seck. Lorsque le Pds a finalement conquis le pouvoir en 2000 Idrissa Seck, alors tout puissant N°2 du parti, était assis sur le socle lui permettant de dérouler tranquillement son agenda. Mais c’était sans compter avec les rivalités internes. Celles-ci vont obstruer sa trajectoire et occasionner sa rupture avec Me Abdoulaye Wade.

Conséquence : la machine politique du Pds qu’il a fortement contribué à construire s’est retournée. Il fait l’objet d’un combat farouche et sans pitié de la part de ses anciens frères qui n’hésitent pas à faire recours à des armes non conventionnelles. Cela avait créé un énorme élan de sympathie en faveur d’Idrissa Seck qui était considéré comme une victime de Me Abdoulaye Wade qui cherchait à éliminer un potentiel candidat à sa succession.

C’est dans ces conditions qu’est né le Mouvement de Soutien à Idrissa Seck (Msis) qui enfantera plus tard le Rewmi, donnant à l’ancien Premier ministre une force politique, pouvant lui permettant d’aller à la conquête du pouvoir. A l’époque, nombreux étaient les cadres sénégalais qui avaient rallié sa cause. A Thiès par exemple, les responsables de toutes les sections du Pds avaient tourné le dos à Me Abdoulaye Wade et rejoint son adversaire. Idrissa Seck était alors en bonne position, pour bouleverser toutes les hiérarchies politiques, notamment lors de la présidentielle de 2007. Mais, il s’est empressé de faire des choix politiques controversés. Ce qui a contribué à le fragiliser.

En 2007, il a raté le coche, en acceptant de rencontrer Me Abdoulaye Wade à la veille du démarrage de la campagne électorale, alors qu’il tenait le pouvoir le libéral au collet. Après le scrutin qui a consacré la réélection de Me Abdoulaye Wade à la tête du pays, il accepte de signer son retour au Pds. Ces deux décisions politiques, aux conséquences énormes dans sa carrière, n’ont jamais donné aucun fruit. Au contraire, elles ont entrainé des frustrations internes. C’est début d’une véritable saignée dans les rangs de Rewmi qui enregistre des cascades de démission. La saignée s’est poursuivie jusqu’en 2019.

Avec le concours de circonstances induites par le parrainage, beaucoup de leaders politiques se sont retrouvés autour de lui, pour lui donner une nouvelle image politique, acceptée par les Sénégalais. Ce qui s’est fortement traduit dans les urnes. A la veille du scrutin présidentiel, de nombreux Sénégalais prédisaient la victoire de Idrissa Seck au second tour. Et au sortir de cette épreuve électorale où l’opposition, y compris Idrissa Seck, avait crié à la fraude, plusieurs de ses militants et responsables ont estimé que le leader de Rewmi a raté l’occasion de maintenir le cap. Son image ayant été rétablie, ils le voyaient maintenir ce rythme en direction de l’élection présidentielle de 2024. Mais contre toute attente, il signe ses retrouvailles avec le président Macky Sall et son parti entre dans le gouvernement où il occupe deux postes.

Lui est bombardé président du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese). Cet entrisme remet ainsi en cause tous les acquis. Et cela s’est traduit par beaucoup de frustrations et mais aussi une nouvelle vague de départs. C’est dire qu’en grande partie, les causes des séries de défections, qui semblent être dans l’Adn du parti, sont à chercher dans les choix politiques de son leader.

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