Les précipitations enregistrées mardi matin à travers plusieurs régions du Sénégal ont permis de tester l’efficacité des systèmes de drainage mis en place par les autorités. Si la capitale sénégalaise tire son épingle du jeu avec un fonctionnement optimal de ses infrastructures, la ville sainte de Touba continue de faire face à des défis majeurs en matière de gestion des eaux pluviales.
Dakar : un système qui fonctionne
Dans la capitale, les équipes de la Direction de l’exploitation et de la maintenance (DEM) de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) ont procédé à une inspection complète des points sensibles dès les premières heures de la matinée. Malgré des accumulations d’eau observées initialement dans plusieurs quartiers – notamment à la Médina, à la Cité Keur Gorgui et à Liberté 6 – l’évacuation s’est déroulée efficacement.
« Ces eaux avaient été totalement évacuées quelques heures plus tard, confirmant ainsi le bon fonctionnement des ouvrages de drainage dans la capitale », précise le bulletin officiel des interventions des services de l’État. L’ensemble des stations de pompage sont demeurées opérationnelles jusqu’à 17 heures, fonctionnant à leur niveau optimal.
Touba face à de nouveaux défis
La situation s’avère plus préoccupante à Touba, où une pluviométrie de 95 mm a provoqué d’importantes accumulations d’eau. Les quartiers de PK9, Nguiranène, Keur Niang et Nguélémou, qui avaient « commencé à retrouver leur état normal » après les précédentes inondations, se retrouvent à nouveau sous les eaux.
Le phénomène s’explique par la remontée du niveau d’eau dans les bassins de stockage urbains. Bien que ce niveau ait baissé ces derniers jours, les nouvelles précipitations ont provoqué un débordement des bassins de Keur Niang et de Nguélémou, aggravant la situation dans ces zones déjà vulnérables.
Performance variable selon les régions
Dans le nord du pays, les villes de Richard Toll et Podor, touchées par des pluies entre 6h et 8h30, n’ont signalé aucun cas majeur d’inondation. À Saint-Louis, les quartiers de Tableau Walo et de Tal Bakhle ont connu des retards dans l’évacuation des eaux en raison de coupures d’électricité, mais les équipes de l’ONAS avaient anticipé en procédant la veille à la vidange des fosses septiques.
Les villes de Thiès, Mbour et Tivaouane affichent globalement de bons résultats, leurs ouvrages d’évacuation ayant permis de « réduire le temps d’accumulation des eaux dans les zones basses ». Quelques stagnations persistent néanmoins à Mbour, notamment à Gouye Mouride et au Rond-Point Poulailler, où des systèmes de pompage sont déjà déployés.
Un test révélateur pour la saison des pluies
Ces récentes précipitations constituent un test grandeur nature pour les infrastructures de gestion des eaux pluviales, alors que le Sénégal traverse sa saison des pluies. Si les résultats s’avèrent encourageants dans la plupart des zones urbaines, ils soulignent également la nécessité de poursuivre les efforts d’aménagement, particulièrement dans les villes comme Touba où les défis demeurent importants.
La Direction de la prévention et de la gestion des inondations (DPGI) continue de surveiller étroitement l’évolution de la situation à travers l’ensemble du territoire national.