Laurent Gbagbo dĂ©finitivement acquittĂ© par la chambre d’appel de la Cour pĂ©nale internationale. Charles BlĂ© GoudĂ© aussi. En français facile, cela veut dire que l’ancien prĂ©sident ivoirien et son ancien ministre de la Jeunesse ne sont pas responsables de crimes contre l’humanitĂ© et crimes de guerre dont ils Ă©taient accusĂ©s. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas une part de responsabilitĂ© sur les 3 000 morts lors de la crise postĂ©lectorale de 2010.
Tout compte fait, c’est la fin d’une longue procĂ©dure « dĂ©cennale » qui donne un quitus aux deux hommes pour un retour chez eux. Mais les choses ne sont pas si linĂ©aires. Gbagbo est aussi condamnĂ© dans une autre « procĂ©dure locale ». Il s’agit du braquage de lâAgence nationale de la Banque centrale des Ătats de lâAfrique de lâOuest (Bceao). Lui et trois de ses ex-ministres ont Ă©copĂ© de 20 ans de prison et 329 milliards Fcfa dâamende. Ce qui donne toujours Ă Alassane Ouattara une prise sur le cours des Ă©vĂ©nements. Gbagbo n’est donc pas tout Ă fait maĂźtre de son destin.
Son salut rĂ©side dans une amnistie qui ne peut ĂȘtre accordĂ©e que par le prĂ©sident de la RĂ©publique actuelle. Ado va-t-il jouer sa partition pour un apaisement ? Du cĂŽtĂ© de la lagune EbriĂ©, on croise les doigts. Difficile de prĂ©dire ce qui se passera sur le champ politique ivoirien si compliquĂ©, si alambiquĂ©.
La Aawo (premiÚre épouse) de Gbagbo, Simone, exulte et parle. Sa gnaarel (seconde épouse) Nady était aux anges avec lui à La Haye. Laurent peut savourer ce plaisir⊠En attendant. Au Niger, des militaires trÚs mal inspirés, trÚs mal préparés ont essayé de renverser un pouvoir qui était sur le départ.
C’est du sabotage. Un coup bĂȘte. MĂȘme si le PrĂ©sident Issoufou n’est pas exempt de reproches, il a eu le mĂ©rite de ne pas tenter la « candidature de trop ». Il a permis Ă son pays indĂ©pendant depuis 1960 de connaĂźtre sa premiĂšre transition dĂ©mocratique. Il mĂ©rite des applaudissements appuyĂ©s. Un hommage digne de son acte.
Mim Reew