À la veille de la fin de l’année, Dakar change de visage. Des grandes artères aux jardins, en passant par les places emblématiques, la ville vit une parenthèse féerique, dominée par l’éclat exceptionnel de la Place de l’Indépendance, devenue le point culminant de cette magie urbaine.
Un vent glacial balaie les rues de Dakar en cette veille de nouvel an. Pourtant, la fraîcheur n’a pas eu raison de l’enthousiasme des habitants.
À la tombée de la nuit, la ville s’est faite belle. Illuminations scintillantes, jeux de couleurs soigneusement combinés et installations au design travaillé composent un décor harmonieux qui transforme le paysage urbain.
Sur la grande avenue Cheikh Ahmadou Bamba, les espaces latéraux, repeints et rehaussés de teintes variées (vert, jaune, marron, bleu ou gris) prennent la forme de rectangles aménagés avec soin. De petits cocotiers y sont plantés, baignés par l’éclat des guirlandes scintillantes. Sur les bancs publics disposés tout le long de l’avenue, Oumar Seck et son épouse Ndèye Sy prennent le temps d’admirer le décor. Pour M. Seck, lorsque le cadre est bien aménagé, «tout le monde a envie de venir s’asseoir pour profiter de cette beauté». Il ajoute que «les places publiques doivent être belles toute l’année, pas seulement en décembre».
Son épouse abonde dans le même sens, déplorant le manque d’espace dans les quartiers et même à l’intérieur des maisons. Au jardin de Ouagou Niayes, des décors lumineux en forme de cônes, d’arbres ou d’animaux attirent particulièrement les enfants, émerveillés et plongés dans la joie des festivités de fin d’année.
À intervalles réguliers, des pétards et feux d’artifice viennent rompre le silence de la nuit. Moussa Samb, ne cache pas son enthousiasme.
«La nuit, c’est vraiment beau, et moi avec mes amis, on se regroupe souvent ici», lance le jeune garçon en sautillant. Son camarade Pa Mass, visiblement tout aussi excité, confie qu’il faut célébrer le Nouvel an sur place et «faire exploser les pétards et les feux d’artifice».
À Colobane, à la Place de la Nation, anciennement place de l’Obélisque, l’ambiance est électrique. Prestations rythmées d’artistes, animations musicales et diffusion en direct des matchs de la Coupe d’Afrique des nations créent une atmosphère festive et populaire.
Dans les jardins aménagés, jeunes filles et garçons, élégamment vêtus, déambulent et admirent les décorations lumineuses. Beaucoup profitent de l’instant pour immortaliser la scène à travers des photos et des vidéos.
Oumy Sakho, venue de la Médina avec son amie Maman Dieynaba, explique qu’elles ont fait le déplacement «pour passer de bons moments à la place de l’Obélisque». Charmée par le décor, elle précise qu’elle prend des photos «pour publier sur Facebook ou faire des vidéos sur TikTok».
À la Place de l’Indépendance, la magie de fin d’année s’exprime avec une intensité particulière. Au niveau du jet d’eau, l’inscription «2026» brille, attirant l’attention des passants. On retrouve une multitude de formes lumineuses : cercles, arbres, sapins, lunes, installations aux couleurs du drapeau national ou encore chapeaux argentés scintillant sous les projecteurs.
Marcel Barboza, habitant du Plateau, se dit fasciné par des décorations lumineuses qu’il juge «parfaitement pensées». Il espère que les Dakarois sauront profiter de cette ambiance «pour passer d’excellentes fêtes de fin d’année».
Habituellement symbole fort de l’identité nationale, entourée d’édifices coloniaux et marquée par l’effervescence urbaine, la Place de l’Indépendance se réinvente chaque année à l’approche des fêtes. La vaste esplanade se transforme en un véritable écrin de lumière. Babacar Diop ne cache pas son admiration pour cette beauté flamboyante et se réjouit des moyens débloqués par la ville.
Une situation dont Lamine Fall, photographe, semble bien profiter. Selon lui, chaque prise de photo rapporte 500 FCfa. Toutefois, il se désole de l’affluence timide, tout en espérant un rush ce dernier jour de l’année 2025.
Daouda DIOUF

