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dimanche, mai 5, 2024
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FĂȘte du Travail en pleine crise

par pierre Dieme

Cette annĂ©e, la fĂȘte du 1er Mai ne sera pas cĂ©lĂ©brĂ©e, alors que le monde du travail est plongĂ© dans une crise provoquĂ©e par le Covid-19.

FrappĂ© par la pandĂ©mie, le monde du travail a perdu ses habitudes et est privĂ© de ses rencontres. Demain, les travailleurs ne seront pas Ă  la fĂȘte alors que le 1er Mai constitue leur plus grand moment de jouissance. Depuis deux ans, ils en sont privĂ©s Ă  cause des restrictions qui sont devenues un frein Ă  leur Ă©panouissement. Chez nous, la baisse continue du nombre d’employĂ©s salariĂ©s est une illustration des dommages causĂ©s par le coronavirus. L’enquĂȘte menĂ©e par l’Ansd montre que «sur l’annĂ©e 2020, le nombre moyen d’employĂ©s salariĂ©s dans le secteur moderne hors Administration publique s’est contractĂ© de 6,7% par rapport Ă  2019». Et durant le quatriĂšme trimestre, c’est une baisse de 8,6% qui a Ă©tĂ© notĂ©e par rapport Ă  2019 hors Administration publique. Il a chutĂ© Ă  299 mille 856 contre 328 mille 177 un an plutĂŽt, soit une diminution de 8,6%.
Cette Ă©volution est due Ă  la baisse des effectifs dans l’industrie, le commerce et les services, notamment les activitĂ©s de fabrication et de production d’eau, d’assainissement et de traitement des dĂ©chets. Sans oublier le monde du transport et d’entreposage, d’hĂ©bergement et de restauration, de l’immobilier. Alors que le secteur moderne hors Adminis­tration publique s’est contractĂ© de 6,7% par rapport Ă  2019.
Chez nous, les statistiques du travail montrent un effondrement de l’outil du travail, poussant l’Etat Ă  sortir une enveloppe de 450 milliards F Cfa pour offrir des emplois aux jeunes. Un pari pour rassĂ©rĂ©ner le cƓur de milliers de jeunes embourbĂ©s dans l’incertitude.

Industrie informelle : La fiĂšvre du travail
Au marchĂ© Colobane, l’un des poumons Ă©conomiques du pays, qui avait connu une pĂ©riode sinistre Ă  cause du Covid-19, le business reprend sans observance des gestes barriĂšres. Les marchands hĂšlent les passants entre les fils de voitures. En ce mercredi aprĂšs-midi du mois de Ramadan, l’ambiance en ce lieu connu pour son marchandage intense n’a pas changĂ©. «Grand ! Ce n’est pas cher», dĂ©clare un ambulant, visage juvĂ©nile marquĂ© par les rigueurs du jeĂ»ne. Dans ses mains des t-shirts Ă  la quĂȘte d’éventuels clients. Comme lui, ils sont des milliers de jeunes Ă  ĂȘtre dans la vente d’effets vestimentaires de toutes sortes et couleurs. Sur un carton, des objets destinĂ©s au fitness Ă  domicile. Le vendeur et son client se livrent Ă  un long marchandage. «C’est combien ?», demande le second. «Ça coĂ»te 3 000 francs Cfa», lui rĂ©pond-il. Les deux qui ne se sont finalement pas entendus sur le prix se quittĂšrent enfin.
De l’autre cĂŽtĂ©, sous des tentes de fortune, les vendeurs de friperie accueillent les visiteurs aux compte-gouttes. Au milieu du rond-point amĂ©nagĂ© et ceinturĂ© par une grille, un groupe de jeunes a plongĂ© les habits usĂ©s dans une bassine d’eau. Pendant ce temps, certains Ă©talent le linge sur l’espace cimentĂ©. SĂ©chĂ©s, ces habits seront sĂ»rement Ă©coulĂ©s dans le marchĂ© Colobane qui est l’une des grandes industries informelles du SĂ©nĂ©gal.

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