La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles va examiner ce mardi, la demande d’extradition du Sénégal visant Madiambal Diagne, président directeur général (Pdg) du groupe de presse « Avenir Communication ». Au cœur de ce dossier judiciaire international, un mandat d’arrêt pour des transferts suspects de 12 milliards de FCFA et une défense qui en conteste farouchement la régularité.
Madiambal Diagne est cité dans un rapport de la Cellulaire nationale de traitement des informations financières (Centif) concernant un marché de sous-traitance de près de 21 milliards FCFA avec le groupe Ellipes Project. Les transferts jugés suspects s’élèvent à 12 milliards de FCFA (environ 18 millions d’euros).
Selon les autorités sénégalaises, le journaliste-homme d’affaires a quitté le territoire national de manière illégale en transitant par la Gambie avant de se réfugier en France. Un mandat d’arrêt international a ensuite été émis contre lui par le Doyen des juges d’instruction du Pool judiciaire financier.
L’affaire a des ramifications familiales : son épouse et ses deux enfants majeurs, avec lesquels il avait constitué la Société civile immobilière (SCI) Pharaon, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt au Sénégal.
Selon L’Observateur, la défense de Madiambal Diagne, préparant une stratégie rigoureuse, ne reste pas inactive. Ses avocats contestent avec vigueur la régularité du mandat d’arrêt sénégalais.
« L’annulation du mandat d’arrêt est actuellement contestée devant la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel de Dakar », a précisé l’un de ses conseils restés dans la capitale sénégalaise. L’objectif est de démontrer le non-respect des conditions légales encadrant la procédure.
La défense s’appuie sur un principe fondamental du droit international : lorsque le lieu de résidence d’un individu faisant l’objet d’un mandat est connu, l’État requérant doit obligatoirement passer par une procédure d’extradition auprès de l’État de résidence. C’est précisément ce mécanisme qui est aujourd’hui scruté par les juges français.
L’audience, initialement prévue le 28 octobre et reportée au 4 novembre, a pour objet principal de vérifier la conformité de la demande sénégalaise avec les conventions internationales, notamment en matière de respect des droits de la défense.
Le verdict de la justice française est donc très attendu, tant par les autorités sénégalaises que par la défense.
Aminata Diouf
