LASSANA SARR, MAIRE DE DIONEWAR
«Depuis que Woodside a commencé à forer ses puits, le niveau de la mer a augmenté… »
Libération a rencontré, dans le cadre de son reportage, le maire de Dionewar. Très accueillant avec un sourire aux lévres, Lassana Sarr indique : «Nous avons porté la plaidoirie qu’il faut à travers les différentes rencontres que nous avons eues avec les autorités. Malheureusement, on a connu une accélération. En analysant froidement la situation, on s’est rendu compte que d’abord, depuis l’exploitation du pétrole, on a vu que le niveau de la mer a augmenté et nos côtes sont directement attaquées. Nous avons posé le problème au niveau de Woodside. Il estime que le phénomène n’est pas dû à l’exploitation du pétrole. Mais nous, avons constaté que depuis qu’ils ont
commencé à forer les puits, le niveau de la mer a augmenté et les côtes sont directement attaquées. Nous avons également connu une avancée très rapide de la mer vers nos côtes, vers nos littoraux. Donc, ces cinq dernières années, on a été frappé de plein fouet par le phénomène de l’éro‐ sion. Mais au‐delà de ça aussi, je pense que techniquement il faut comprendre que nous sommes dans une période où l’exploitation du sable aussi pose un problème. Parce que c’est au niveau de Sangomar que la population se ravitaille pour les constructions. Nous avons connu la rupture de la brèche en 1987. Au‐delà de cette
rupture, il y a ce qu’on appelle un dépôt d’unaire qui s’est formé au niveau de Dionewar. Et c’est ce
dépôt d’unaire‐là qui protégeait Dionewar. Mais malheureusement, aujourd’hui, ce dépôt d’unaire a lâché. C’est ce qui fait que la mer rentre directement vers Dionewar. Et nous avons tous
constaté les dégâts. Nous avons tous constaté également aussi, les pertes que nous avons en termes de littoral. Nous sommes au regret
aujourd’hui de vouloir et de pouvoir encore revenir et de porter la plaidoirie, pour demander aux autorités du pays de faire quand même un geste à l’endroit de Dionewar », a plaidé Lassana Sarr.
(CMG, Libération)

