Le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a donné le coup d’envoi d’une enquête judiciaire d’envergure sur les violences politiques ayant entraîné la mort de plus de 80 personnes entre 2021 et 2024. Par un « soit-transmis », une réquisition judiciaire, adressé aux enquêteurs, le magistrat a ordonné la tenue d’une « enquête exhaustive » devant faire la lumière sur « tous les morts et actes dégradants » survenus durant cette période.
Cette instruction formelle, révélée par le journal Libération, confirme la volonté de la justice de mener des investigations approfondies sur des faits d’une gravité exceptionnelle. L’enquête, ouverte à l’origine sur saisine de l’ancien Garde des Sceaux Ousmane Diagne, vise notamment des « crimes contre l’humanité », « assassinats », « meurtres », « actes de tortures » et « traitements dégradants ».
La convocation de Pape Abdoulaye Touré, fondateur de l’Initiative Zéro Impunité (IZI), ce vendredi à 10 heures à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, n’est ainsi que la première étape concrète d’un processus de grande ampleur.
Conformément aux instructions du procureur, les gendarmes prévoient de recueillir systématiquement les témoignages de l’ensemble des présumées victimes, témoins et proches de victimes concernés par ces événements.
Ce « soit-transmis » du procureur Ndoye marque le début opérationnel d’une mécanique judiciaire destinée à établir les responsabilités pour les crimes commis durant les années de troubles, répondant à une attente cruciale de vérité et de justice pour les victimes.
Fatime Gueye (stagiaire)