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samedi, mai 18, 2024
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ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2024: Elire Amadou Ba , c’est accorder un troisième mandat à Macky Sall…

par pierre Dieme

     

« ELIRE AMADOU BA, C’EST ACCORDER UN TROISIEME MANDAT A MACKY SALL POUR PROLONGER LA MISERE ET LA SOUFFRANCE DES POPULATIONS, PERPETUER LA MALGOUVERNANCE ET CONSACRER LE DENI DE JUSTICE. »

Enfin, il décida. Ainsi, après une très longue et interminable attente, un faux suspens volontairement entretenu pour donner l’illusion d’un choix difficile à faire compte tenu de la gravité du moment et de la lourdeur de la décision qui pèsera sur l’avenir du pays, le Président de la république, son excellence Macky Sall, seul capable de diriger le Sénégal selon certains de ses affidés, a finalement choisi Amadou BA comme candidat de la coalition majoritaire à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Comme dit précédemment, l’attente a été longue et injustifiée; toutefois, elle trouve son explication dans la psychologie du Président Macky Sall qui veut toujours se faire passer comme le maitre de la situation, celui qui tient la dragée haute à tout le monde. J’ai le nette conviction qu’il avait déjà fait son choix bien avant son fameux discours ou il annonçait son retrait de l’élection présidentielle de 2024. Nous y reviendrons.

IL faut déplorer et dénoncer les conditions de formes et les circonstances dans lesquelles l’annonce du choix d’Amadou Ba a été faite. La cérémonie qui relevait d’une activité totalement partisane, donc privée, s’est déroulée dans l’enceinte de notre palais de la république qui symbolise la souveraineté nationale et constitue le siège de la légitimité populaire que le Président Macky Sall, en sa qualité de simple délégué, exerce à titre précaire et révocable. Le palais de la république est un patrimoine commun à haute valeur symbolique et institutionnelle qui ne doit abriter aucune activité sinon celles en rapport avec la république. Et comme je n’ai eu de cesse de le dire, le Président Macky Sall a désacralisé la fonction de Président de la république et ce, depuis fort longtemps.

N’avons-nous pas, toujours, gravées dans nos rétines ces images honteuses montrant des hordes de militants déversés par milliers devant les grilles du palais et s’alignant en queue leu leu pour recevoir leur maigre part de la pitance électorale; n’a-t-on pas enregistré des scènes de pugilat entre hauts responsables devant le maitre de céans impuissant; le Président de la république n’a-t-il pas fait montre d’une légèreté impardonnable, d’une désinvolture méprisante voire d’une indécence inouïe en recevant au palais un exécrable insulteur public qui, comble de scandale, a eu le privilège d’être son commensal? N’a-t-il pas accueilli le scélérat Djibril Ngom qui a subtilisé les documents d’une coalition concurrente se rendant, ainsi, coupable du délit de recel de malfaiteur? N’a-t-il pas reçu une vulgaire mégère à la vie dissolue qui se vante d’avoir pris un selfie, collée au Président qui lui a fait une faveur pour qu’elle siège à l’assemblée nationale ou elle se distingue par ses frasques, ses jactances, ses éructations, la pauvreté de son discours ordurier et ses gestes simiesques.

Depuis un certain temps, les Sénégalais se voient imposer, incrédules, hébétés et totalement désorientés, une image scandaleuse et renversante montrant nos armoiries aux couleurs de l’APR, le parti du Président de la république. C’est vraiment le lieu de rappeler que les armoiries de notre pays sont d’une sacralité incommensurable, d’une symbolique forte. Pour rappel, elles sont composées de deux parties. Dans la senestre, sur fond rouge, figure un lion et dans la dextre, sur fond jaune, un baobab. Au centre de la partie supérieure, une étoile à cinq branches; autour du blason une couronne et autour de celle-ci un parchemin dans lequel on peut lire la devise « Un Peuple, Un But, Une Foi ».

 Ces armoiries constituent une marque identitaire de notre république et ne doivent à aucun moment ni en aucune circonstance encore moins, sous aucun prétexte, faire l’objet d’une altération, d’une falsification, d’une modification ou d’une utilisation inappropriée. Malheureusement, le Président Macky Sall, faisant peu cas de la dignité de sa fonction et de ses responsabilités régaliennes, s’est autorisé à remplacer les couleurs nationales, le vert, le jaune et le rouge par celles de l’APR, le marron et le beige. Le plus effarant dans cette substitution chromatique, c’est l’absence d’indignation de tout un peuple qui observe un silence coupable et semble se complaire dans une résignation fataliste imposée par une politique d’oppression et de répression. Cette forfaiture inqualifiable renseigne sur le peu de respect, de considération et d’égard de nos autorités envers les valeurs héraldiques de notre pays et des populations. C’est scandaleux; aussi n’y a-t-il aucune surprise de voir le palais de la république abriter la cérémonie d’investiture de la coalition présidentielle, confirmant la primauté du parti sur la patrie.

Ainsi Amadou BA fut désigné comme le candidat de la coalition présidentielle choisi par Macky Sall pour briguer le suffrage des Sénégalais à la prochaine élection prévue le 25 février 2024. Le Président Macky Sall, s’emmurant dans un silence qui a suscité toutes sortes d’interprétations mais qui était suffisamment éloquent pour faire transparaitre ses véritables sentiments, avait laissé le soin à l’archéo-politicien et dinosaure Moustapha Niasse d’en faire l’annonce. Le Président Macky Sall, visiblement, ne manifestait aucun enthousiasme sur le choix porté sur le Premier ministre qui se présente ainsi comme son dauphin. Pour certains analystes, le Président Macky Sall s’est plié à la volonté de l’establishment politico-économique de la France qui considère Amadou Ba comme le seul à même de défendre ses intérêts et maintenir le Sénégal dans le giron hexagonal. IL y aurait, également, la pression de la mafia politico-économico-religieuse nationale, soucieuse de préserver ses privilèges et ses situations de rente.

   Il très fort probable que le Président Macky Sall ne s’investisse pas dans la campagne d’Amadou Ba auquel il a promis un soutien indéfectible; un engagement qui ne se reflète pas dans sa posture du moment. On peut facilement constater que le Président Macky Sall ne manifeste aucun enthousiasme dans la désignation de son Premier ministre qui a le don e toujours s’imposer à lui par défaut et dont le statut de fonctionnaire millionnaire dérange très fortement son mentor qui y voit un facteur lourdement dirimant. Le Président Macky Sall sait pertinemment qu’il serait battu à plate couture s’il se présentait; dès lors comment et par quelle alchimie Amadou Ba pourrait faire mieux que lui? Ne pourrait-on pas penser que pour Macky Sall, ce serait une occasion de faire dépenser à Amadou Ba une grosse partie de la fortune qui lui est prêtée et qui aurait été acquise par des pratiques à la lisière de la légalité et de l’orthodoxie à travers les diverses fonctions exercées dans l’administration?

Certaines personnes avancent l’idée selon laquelle, le candidat qu’avait proposé Macky Sall a été mis en minorité et que ce dernier n’a fait que se plier à la volonté de la majorité. Personnellement, je ne crois à thèse; ce scénario ne correspond guère ni à la nature ni au tempérament encore moins au profil psychologique de Macky Sall qui n’est pas un démocrate, qui a toujours évolué dans le forcing et ne concède rien, étant entendu que personne au sein de son entourage n’ose lui apporter la contradiction. Le cas échéant, cela devrait faire réfléchir Amadou Ba qui, malheureusement, n’a pas l’épaisseur nécessaire pour s’affirmer et s’imposer. Le Président Macky Sall aurait proposé le poste de premier ministre à Abdoulaye Daouda Diallo après l’élection président, certainement, après, avoir eu l’accord d’Amadou Ba qui, comme je ne cesse de le seriner, est un personnage qui n’a pas un caractère trempé, il est à la fois veule et velléitaire avec comme seul souci de ne pas faire de vagues pour ne pas être déranger dans sa zone de confort.

Aussitôt après le choix d’Amadou, des voix et non des moindres ce sont élevées pour contester la décision; des démissions ont été enregistrées, notamment, celle de Aly Ngouille Ndiaye qui, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, a favorisé Macky Sall dans plusieurs élections. Aujourd’hui, la coalition présidentielle est secouée par la pluralité des candidatures; des candidatures de dépit qu’il faut considérer avec mépris et non des candidatures de conviction. Si l’un des rebelles avait été choisi, il ne serait pas en rupture de ban; au contraire, ce serait avec enthousiasme et fierté qui se proclamerait digne héritier de Macky Sall et fidèle continuateur de son œuvre politique. IL faut se référer aux propos de Macky Sall pour trouver aisément les raisons de douter de la franchise et de la sincérité de certains candidats. N’avait-il pas avoué publiquement devant ses propres militants avoir suscité et financé des listes parallèles aussi bien pendant les municipales que lors des législatives? Ce qui laisse penser qu’il conduit la même stratégie pour la présidentielle de 2024, enlevant ainsi toute crédibilité à ces candidatures fantoches et spécieuses qui entrent dans le cadre d’une stratégie de distraction, de divertissement et de diversion. Certes Amadou Ba a été choisi par la coalition au pouvoir pour briguer les suffrages des Sénégalais, mais il y a des préalables qui s’imposent à lui, notamment une déclaration de patrimoine qu’il aurait dû faire depuis. Il ne peut pas prétendre nous diriger et se voir confier notre budget national sans justifier clairement l’origine de sa fortune.

C’est le lieu et le moment d’interpeller le F24, notamment sa station faitière, sur ses responsabilités historique, politique, électorale et sociale. En cette période préélectorale, cette structure fédératrice nationale doit être la plus audible, la plus active et la plus mobilisatrice. Du point de vue historique, même si les contextes ne sont pas identiques, le F24 a toute la légitimité de se réclamer héritier du M23 qui a écrit de très belles pages dans le cahier narratif de notre histoire; il appartient à la nouvelle structure d’ajouter de nouvelles pages aussi prestigieuses voire plus. Du point de vue politique le F24 a été mis sur les fonts baptismaux dans un contexte de recul démocrate évident ou les fondamentaux de l’état de droit sont allègrement foulés au pied ou les libertés publiques tant individuelles que collectives consacrées par la Constitution font l’objet d’une négation totale. Les manifestations qui constituent des moyens d’expressions reconnues, admises et normales dans les États démocratiques, sont systématiquement interdites sous le fallacieux prétexte de menaces de troubles à l’ordre public, une rengaine fastidieuse devenue un élément de langage dans la sphère administrative. Sans en avoir l’autorité, je conseillerais aux responsables du F24 de ne pas en faire tout un fromage et de ne plus introduire des demandes d’autorisations de manifestations qui, il faut le préciser, sont soumises à un régime déclaratif. Si les autorités considèrent cela comme un amusement, faites-leur comprendre que vous êtes dans le sérieux et que vous avez d’autres priorités et des moyens de lutte plus efficaces; il faut privilégier la structuration fonctionnelle au niveau de la base et mettre le focus sur le travail de terrain. Cela va se passer dans les urnes et non sur la place publique encore moins sur la voie publique.

 Nous entamons la dernière ligne droite menant à l’élection présidentielle du 25 février 2024 qui constitue un tournant plus décisif pour l’avenir de notre pays.  Le F24 doit se concentrer sur les conditions d’une élection libre, transparente, sincère, démocratique et inclusive. Il faut exiger un audit du fichier et sa mise à disposition aux citoyens; la carte électorale doit connue de tous. Le conseil constitutionnel doit organiser une réunion d’information pour expliquer aux candidats les conditions et les critères de sélection ou de rejet. IL appartient au F24 de prendre en charge certains problèmes communs à tous les candidats qui, il faut le reconnaitre, seront occupés à des taches plus pressantes qui vont réduire leur disponibilité; le F24 assurera ainsi une forme de transversalité. Le F24 doit prendre conscience de la lourdeur de ses responsabilités; s’ils déçoivent le peuple, ils auront commis un crime politico-social irrémissible.

A tout prendre, la coalition présidentielle est entrain du cinéma avec un film de très mauvais gout, d’aucuns diront un navet théâtral joué par des histrions peu convaincants sous la supervision d’un metteur en scène très versé dans les stratagèmes, les magouilles, les manigances et la fourberie; en somme, un esprit retors capable de toutes els entreloue. Une très majorité des Sénégalais sont convaincus que le Président sortant, qui ne semble pas prêt de partir, est à la manœuvre pour se faire remplacer par un homme de paille, un homme lige, un véritable factotum qui sera à sa merci pour défendre ses intérêts au détriment des préoccupations du peuple.

 Pour l’élection présidentielle de 2024, l’impératif sera de laminer le candidat de la majorité présidentielle, l’objectif sera de réduire la coalition « benno bokk yaakar » à sa plus simple expression. Combattre le régime actuel est une œuvre de salut public, de salubrité politique, de renaissance démocratique, de revalorisation de nos institutions, de restauration de l’état de droit et des valeurs éthiques et morales.

Dakar le 16 septembre 2024.                 Boubacar   SADIO

                                                  Commissaire divisionnaire de police

                                                De classe exceptionnelle à la retraite.

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