mercredi, octobre 9, 2024
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Covid-19 : la fièvre du vaccin

par pierre Dieme

D’après l’Oms, le mécanisme Covax, dont fait partie le Sénégal, a conclu des accords pour accéder à près de deux milliards de doses de plusieurs vaccins candidats prometteurs «et a jeté les bases nécessaires pour garantir l’obtention de doses supplémentaires grâce aux contributions des donateurs». Il permettra à 190 pays d’obtenir leurs premières doses dès le premier trimestre 2021 pour atteindre une couverture de 20% de leur population.

Alors que les pays occidentaux ont commencé à vacciner leurs populations, les pays en développement voient pointer 2021 avec espoirs. Hier, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a donné les détails du futur vaccin contre le Covid-19. Selon elle, le Covax dont fait partie du Sénégal a conclu des accords pour accéder à près de deux milliards de doses de plusieurs vaccins candidats prometteurs, et a jeté les bases nécessaires pour garantir l’obtention de doses supplémentaires grâce aux contributions des donateurs. «Grâce à ces accords, les 190 pays qui participent au Covax et qui remplissent les conditions requises pourront, au cours du premier semestre de 2021, obtenir des doses de vaccin pour protéger les groupes vulnérables au sein de leur population. Au moins 1,3 milliard de doses financées par des donateurs seront fournies à 92 pays remplissant les conditions requises pour participer à l’Amc Covax de Gavi, l’objectif étant d’atteindre une couverture de 20% de la population d’ici la fin de l’année», a annoncé hier l’Oms.
Il faut noter qu’un accord d’achat anticipé a été trouvé avec AstraZeneca, portant sur 170 millions de doses du candidat AstraZeneca/Oxford et d’un mémorandum d’accord avec Johnson & Johnson portant sur 500 millions de doses du candidat Janssen, qui fait actuellement l’objet d’un essai à dose unique. «Ces accords viennent s’ajouter à ceux que le Covax a déjà conclus avec le Serum institute of India (SII) portant sur 200 millions de doses – et qui prévoit la possibilité d’aller jusqu’à 900 millions de doses supplémentaires – des candidats AstraZeneca/Oxford ou Novavax, ainsi qu’à une déclaration d’intention portant sur 200 millions de doses du vaccin candidat Sanofi/Gsk», révèle l’Oms qui informe que le Covax dispose également – par le biais d’accords de partenariat recherche-développement (R-D) – d’un droit de préemption qui pourrait porter sur l’accès, en 2021, à plus d’un milliard de doses (selon les estimations actuelles portant sur les procédés de fabrication en cours) qui seront produites, sous réserve de réussite technique et d’approbation réglementaire. «Cet engagement offre la preuve que le monde a tiré une leçon importante de la pandémie de grippe H1n1 de 2009. Nos efforts en matière de R-D ont commencé à porter leurs fruits. Nous disposons maintenant de vaccins sûrs et efficaces offrant une protection contre le Covid-19, et sommes en bonne voie pour obtenir deux milliards de doses pour les populations les plus à risque partout dans le monde», a déclaré le Dr Richard Hatchett, directeur général de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Cepi).

Premières livraisons au 1er trimestre 2021
Comme l’ont toujours soutenu les autorités sénégalaises, les premières distributions de vaccins sont prévues au premier trimestre 2021. En revanche, révèle l’Oms, une première tranche de doses suffisante pour protéger les personnels de santé et d’aide à la personne sera distribuée au premier semestre 2021 à tous les pays participants ayant demandé à recevoir des doses durant cette période. «S’ensuivrait une nouvelle livraison de doses à tous les participants au second semestre – en ciblant une quantité de doses équivalant à 20% de la population du pays participant (ou une quantité inférieure si le pays en fait la demande) d’ici la fin de l’année. Des doses supplémentaires permettant d’atteindre des taux de couverture plus élevés seront disponibles en 2022. La livraison est subordonnée à différents facteurs – approbations réglementaires et état de préparation du pays notamment», poursuit l’Organisation mondiale de la santé dont le patron se réjouit de cette bonne nouvelle qui arrive alors que la plupart des pays font face à une terrible seconde vague. «L’arrivée des vaccins nous permet à tous d’entrevoir la lumière au bout du tunnel, avance Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Mais ce n’est qu’en mettant fin à la pandémie partout en même temps que nous pourrons véritablement en venir à bout. Ce qui signifie qu’il est essentiel de vacciner certaines personnes dans tous les pays, plutôt que toutes les personnes dans certains pays. Et nous devons nous rappeler que les vaccins compléteront, mais ne remplaceront pas les nombreux autres outils dont nous disposons pour arrêter la transmission et sauver des vies. Nous devons continuer à les utiliser tous.»
L’accès au vaccin va coûter très cher, surtout dans ce contexte où les ressources ne cessent de s’amenuiser. «En vue d’atteindre l’objectif ambitieux qu’il s’est fixé, le Covax estime actuellement qu’il doit lever 6,8 milliards de dollars supplémentaires en 2021, 800 millions de dollars pour la R-D, au moins 4,6 milliards de dollars pour l’Amc Covax et 1,4 milliard de dollars pour l’appui à la distribution», détaille l’Oms qui annonce que plusieurs pays et organisations humanitaires ont déjà signé des promesses de financement pour faire arriver ces vaccins dans ces pays.
Il faut savoir que le mécanisme Covax compte actuellement 190 pays participants, dont 98 à revenu élevé et 92 à revenu faible ou intermédiaire dont le Sénégal remplissant les conditions requises pour bénéficier du soutien du dispositif de financement connu sous le nom d’Amc Covax de Gavi. Sur les 92 pays remplissant les conditions requises pour être soutenus, 86 ont maintenant soumis des demandes détaillées de vaccins.

Lequotidien

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