Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 17 septembre 2025, le chef du gouvernement Ousmane Sonko a axé sa communication sur les « orientations et directives » destinées à la nouvelle équipe gouvernementale.
Le Premier ministre a d’abord exprimé sa reconnaissance au Président de la République « d’avoir bien voulu donner suite à sa proposition en procédant à un réaménagement gouvernemental, le 6 septembre 2025 ». Il a salué cette marque de confiance et a réitéré son engagement à « redoubler d’efforts dans la conduite de l’équipe gouvernementale pour des résultats encore plus satisfaisants ».
À l’endroit des ministres sortants, le Premier ministre a adressé « ses vives félicitations et remerciements pour le travail accompli pendant 17 mois ». Quant aux entrants, il leur a souhaité la bienvenue et les a encouragés « à ne ménager aucun effort pour participer de façon optimale à relever les défis qui s’imposent dans le contexte actuel ».
Des rappels sur le contexte et les défis
Revenant sur le gouvernement mis en place en avril 2024, il a rappelé que celui-ci avait dû « faire face à une situation inédite au lendemain d’un changement politique profond », citant notamment la découverte de la « dette cachée » qui a engendré « des conséquences fâcheuses sur notre équilibre macroéconomique, notre capacité de mobilisation des ressources financières et par conséquent nos marges budgétaires ».
Dans ce contexte, il a souligné qu’« il n’a pas été aisé de pourvoir aux devoirs régaliens pour assurer la continuité du fonctionnement de l’État, garantir la sécurité, baisser les prix des denrées de première nécessité, fournir les prestations en matière de santé publique et d’éducation ».
Transparence, rigueur
Le Premier ministre a insisté sur les exigences fortes attachées à l’action gouvernementale : « la cohésion dans l’application de la politique gouvernementale, la réserve et la discrétion professionnelles, la célérité, la proactivité, le pragmatisme, la collégialité, ainsi que la proximité avec les populations par l’écoute active, le dialogue et la concertation ».
Il a affirmé que « la boussole des interventions de chaque ministre doit porter les marqueurs suivants : la transparence absolue, qui exige de chacun un comportement irréprochable face aux tentations de sa fonction, la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation (ANT) et du Plan de Redressement économique et social (PRES), le renforcement des poumons économiques du Sénégal, l’amélioration du capital humain à travers l’éducation et la santé ».
Une attention particulière a été portée à la « finalisation du plan de rationalisation des structures publiques afin de limiter le gaspillage de ressources et de ne laisser que les entités faisant preuve d’utilité publique et d’efficacité ». Il a également exigé « une extrême rigueur dans la gestion des départements ministériels » et annoncé que « les Corps de contrôle s’assureront du respect de ces exigences par des contrôles réguliers ».
Accélérer l’Agenda national de Transformation
Le Premier ministre a rappelé que le « Plan de Redressement économique et social 2025-2028, “JUBBANTI KOOM”, constitue le premier jalon d’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation ». Il a invité les membres du gouvernement à « soutenir les actions du Comité » chargé de sa mise en œuvre et à répondre « avec diligence à ses sollicitations ».
Il a toutefois relevé des « manquements et insuffisances » et a appelé à « une dynamique nouvelle, fondée sur une exécution plus efficace des directives et des instructions ».
Renforcer les poumons économiques et moderniser l’État
Le chef du gouvernement a demandé une implication accrue des ministres pour « accorder une grande importance aux rencontres comme le Forum Invest in Sénégal (FII Sénégal), prévu les 7 et 8 octobre 2025 », et aux réformes destinées à rapprocher l’administration du secteur privé. Il a mis en avant la modernisation par la digitalisation comme « indicateur clé » d’une administration publique performante.
Il a cité les projets structurants — ports, infrastructures aéroportuaires, redressement de l’AIBD et d’Air Sénégal — ainsi que la protection des écosystèmes fragiles. Il a plaidé pour « une forte implication du secteur privé et la création massive d’emplois » en misant sur des filières comme « les phosphates, cuirs et peaux, coton, médicaments et numérique ».
Cap sur le capital humain et les grands événements
Le Premier ministre a rappelé que « le développement du capital humain à travers la santé et l’éducation constitue une finalité essentielle des politiques publiques », en insistant sur la nécessité d’achever les chantiers d’infrastructures scolaires, universitaires et sanitaires.
Enfin, il a abordé l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, une « préoccupation particulière » du Chef de l’État, annonçant qu’il tiendra désormais « une séance de travail bimensuelle avec l’ensemble des acteurs, pour apprécier l’état d’avancement des travaux ».