Situé dans le Dandé Mayo, Thiasky est un petit village de la commune d’Oréfondé (département de Matam) dont la population est estimée à plus de 600 habitants. Seulement, cette localité fait face à des préoccupations qui ont pour noms : crédit agricole, cherté de la vie, accès aux soins de santé, etc.
MATAM – Depuis le début du mois de novembre, le climat est favorable dans le Dandé Mayo. L’hiver s’approche à grands pas. Le ciel est vêtu d’une couleur grise voilant l’astre du jour qui n’est pas sorti de sa torpeur. Le fleuve dégage un air frais agréable à respirer. Il fait vraiment bon vivre.
En ce mercredi 12 novembre, Thiasky, village niché dans le Dandé Mayo, dans la commune d’Oréfondé (département de Matam) est vidé de son monde. C’est la période des travaux champêtres. Sur la berge du fleuve, on voit des cultivateurs en train de semer du maïs.
La crue du fleuve a augmenté le nombre de terres exploitables au grand bonheur des propriétaires terriens. Cette agriculture est plus bénéfique et ne demande pas beaucoup de moyens contrairement à celle irriguée qui nécessite beaucoup de moyens.
« Ici, l’essentiel de notre subsistance provient de la terre», informe Ousmane Mamadou Diop, le chef du village. D’ailleurs, ajoute-t-il, c’est notre activité principale. Selon lui, ils font face à plusieurs contraintes qui impactent négativement les rendements.
À ce titre , le chef du village indique: «Nous ne disposons pas d’une bonne clôture. C’est pourquoi il faut constamment veiller au grain car le bétail rôde autour des champs». À l’en croire, il faut surveiller sans répit du matin au soir pour préserver les cultures.
Amadou Abass Diop l’un des notables du village est revenu sur les difficultés liées à l’agriculture irriguée. «Pour aller en campagne, chacun s’auto-finance selon ses moyens », révèle-t-il, ajoutant qu’ils n’ont pas remboursé les dettes qu’ils avaient contractées auprès de la banque agricole.
À cause de la faiblesse des moyens, fait-il remarquer, on ne peut pas avoir de résultats escomptés. Abdoul Sidy Dème, ingénieur agricole, est un agent de la Saed de Matam. Il est le superviseur des zones d’Agnam, d’Oréfondé et de Dabia.
Pour lui, l’autofinancement n’est pas une bonne option pour espérer faire une bonne campagne. « Les producteurs ont tendance à ne pas respecter la dose prescrite d’urée. Et cela se répercute sur les périmètres irrigués», souligne-t-il.
Cet ingénieur agricole laisse entendre que ces paysans supportent difficilement le coût de l’engrais et du carburant.
Le mur de clôture de l’école, une urgence
Par ailleurs, la cherté de la vie constitue une problématique majeure chez ces populations qui sont majoritairement composées de ménages à faibles revenus.
En effet, la hausse du prix des denrées de première nécessité telles que le riz, le sucre, l’huile, etc., a accentué leur souffrance. « De nombreux pères de famille peinent à assurer la dépense quotidienne », confie ce natif du village.
Cette bourgade est aussi dépourvue de structure sanitaire. En effet, ces villageois ont des problèmes d’accès aux soins de santé.
« Nous ne disposons pas de poste de santé, encore moins de cases de santé. Pour se soigner, nous sommes obligés de parcourir des kilomètres pour atteindre le poste de santé le plus proche », dénonce Ousmane Mamadou Diop.
Faute d’ambulance, soutient-il, nous évacuons nos malades sur des charrettes pour les acheminer dans une structure sanitaire. Selon ce patriarche, l’ancien régime avait promis de construire une case de santé dans le village mais cette promesse ne s’est pas concrétisée au grand dam des populations.
« Nous lançons un appel à l’endroit des nouvelles autorités pour que Thiasky soit doté d’une infrastructure sanitaire», appelle ce sexagénaire. Outre cette préoccupation, Thiasky veut aussi la construction du mur de clôture de l’école élémentaire.
« Notre établissement n’est pas sécurisé car nous déroulons nos enseignements-apprentissages dans un cadre non protégé», fustige le nouveau directeur de l’école, El Hadji Malick Ndiaye. La divagation des animaux, ajoute-t-il, est une menace pour la sécurité des enfants.
Le directeur d’école affirme également qu’il y a un déficit en personnel enseignant. « Nous n’avons que trois enseignants qui doivent faire fonctionner six classes », dit-il. Selon lui, cette infrastructure scolaire manque également de tables-bancs.
« Les élèves s’assoient à quatre par table », fulmine M. Thiam, soulignant qu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles.
Falel PAM (Correspondant)

