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Comment freiner la prolifération de partis

par pierre Dieme
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Plus de trois cent partis politiques n’ont pas suffi aux sénégalais pour satisfaire cette boulimie de créations de ces types d’associations dont le but est la conquête du pouvoir, des pouvoirs.

Ça continue de plus bel. Chaque mois, chaque année, il en nait de nouveaux. Sans oublier les mouvements politiques qui sont tout aussi nombreux.

Depuis la loi 81-17 du 06 mai 1981 consacrant le multipartisme intégral au Sénégal, les partis politiques naissent comme des champignons.

L’ennui, c’est que certains n’existent que sur papier. Beaucoup de formations politiques, profitant des disposants légales et réglementaires qui souhaitent ces types d’associations au régime du Code des obligations civiles et commerciales (Cocc), qui sacralise la liberté d’association, ne fonctionnent pas en réalité comme des partis dignes de ce nom.

Certains n’ont même pas de siège, d’autres n’ont que l’enseignent et n’existent qu’à travers les réseaux sociaux.

Ces partis ‘’télécentres’’ ne doivent en général leur survie qu’aux coalitions dont les plus connues ont été la Cap 21 avec feu le professeur Iba Der Thiam au temps de Wade et aujourd’hui, Macky 2012 qui a été la première à croire au candidat Macky Sall.

Ces ‘’petits’’ partis posent la problématique de la nécessité de la réglementation de l’espace politique avec la difficulté subséquente de devoir procéder au financement de ces derniers.

Pis, lors des locales de 2014 et pendant d’autres élections, le nombre de listes et donc de candidats a fait frémir une administration électorale qui avait du mal à s’y retrouver.
Le débat sur la limitation des partis politiques s’est posé depuis quelques années sans qu’une solution idoine ne soit trouvée.

Car, toute forme de contrôle en amont, comme de par le passé, serait un recul démocratique avec une atteinte à la liberté d’association, un des piliers d’une société moderne.

C’est dire qu’il n’est pas possible de s’aventurer à empêcher un sénégalais qui remplit les conditions, de pouvoir créer son parti. Ce serait d’ailleurs un frein à l’entrée en politique de nouvelles générations en ne leur offrant que la possibilité de se faire remorquer. Ce serait injuste.

Cependant, on peut procéder à un contrôle en aval, en contrôlant le mode de fonctionnement des partis.

Ainsi, il est possible de mettre en place une nouvelle législation qui exigerait de la part de tous les partis, la participation à au moins une élection, l’acquisition d’un siège, d’une administration, la tenue de congrès, donc la vente de cartes et faire respecter la loi sur l’exigence de faire des états financiers annuels.
La Mauritanie a réglé le problème en dissolvant les partis qui n’auraient pas un certain record aux élections, mais, nous, du fait de notre tradition démocratique, nous ne pouvons pas en arriver là.

Mais, nous pouvons demander à tous le respect des exigences de fonctionnement d’une personnalité morale comme un parti.

Ainsi, on aura sauvé la liberté de s’associer et on aura procédé à un mode de contrôle correct et acceptable de tous.

Cela aura comme conséquence de limiter le dépôt de demande de récépissés de partis et la dissolution de certains qui n’existent que sur papier.

Car, ce qui pousse souvent les uns et les autres à créer leurs propres formations politiques, c’est l’absence de démocratie interne dans ceux qui existent.

Donc, tous ses frustrés ont le droit de rebondir par leurs propres formations, mais ils doivent la doter de tous les attributs nécessaires à un fonctionnement optimal.

Ces exigences vont ainsi pousser les leaders de partis politiques à moins considérer ces derniers comme un patrimoine personnel.

Malheureusement, la politique devenant de plus en plus ‘’lucrative’’ au Sénégal, la création des partis suppléait celle des entreprises. Les hommes politiques deviennent plus nombreux que les hommes d’affaires.

Une situation qui pousse à s’interroger sur l’engagement politique, les rapports de ces derniers avec l’argent, l’efficacité de la lutte contre la corruption, etc.

Assane Samb

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