Les familles de la zone de recasement Tivaouane Peulh, réunies autour du comité inter-îlots de la cité Apix (Cica), ont fait face à la presse dimanche dernier. Elles souhaitent le rétablissement intégral du plan directeur initial de leur cité. Elles exigent la mise sur pied d’une commission mixte pour superviser la régularisation foncière.
RUFISQUE – Face à l’absence prolongée dans la délivrance des droits de superficie, les populations de la zone de recasement de Tivaouane Peulh ne restent pas les bras croisés. Sorties massivement,dimanche dernier, ces dernières ont scandé en chœur : « Nous disons non au bail, nous réclamons nos titres de propriété ». Selon elles, l’Apix serait à l’origine de tous leurs problèmes. Depuis 15 ans, expliquent -t-elles, des centaines de familles expropriées dans le cadre de la construction de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, et du projet de Restructuration de Pikine Irrégulier Sud (PIS), et recasées sur le site TF nᵒ 6043/R qui couvre 92 hectares comprenant 2039 parcelles d’habitation, disent rencontrer d’énormes difficultés pour entrer en possession de leurs droits de superficie. « Si nous nous sommes réunis aujourd’hui, c’est parce que les populations sont un peu désorientées. Depuis la réinstallation en 2009, les populations ont tout fait pour disposer de leurs actes de propriété. Nous courons derrière ce document », déclare Amadou Lamine Diack, président du Cica, Selon lui, cet acte qui constitue un droit régalien ne devrait pas poser de problème.
Il indique qu’ils ne réclament que leurs droits. « À notre arrivée, il fallait procéder à une sécurisation foncière. Au lieu des droits de bail, nous avions réclamé des droits de superficie. Cela avait été acté par l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade », rappelle-t-il. Pour Yandé Diop, une des leurs, la remise des titres de superficie ne devrait pas se poser. « Au moment de nous déplacer, nous étions en règle et nous avions remis tous les documents nécessaires », souligne-t-elle.Toutefois, ces populations désemparées déplorent les lenteurs observées dans la délivrance de ces titres. De surcroit, ces familles se sont vues proposer des droits de bail. « Nous ne pouvons pas accepter ces baux. On peut changer les règles du jeu en cours. Certains même d’entre nous ont déjà reçu leurs titres de superficie. Sur 2039 maisons, seules une centaine de titres ont été délivrés », déplore-t-il, tout en réclamant le respect intégral du plan directeur initial. Selon lui, le risque encouru par certaines familles, c’est de se retrouver dans une situation de locataire. Ces populations demandent à l’État de diligenter le processus et de les rétablir dans leurs droits sous peine de durcir leurs revendications.
Mohamed DIENE (Correspondant)

