Fermer le menu
DAKARMATINDAKARMATIN
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
Facebook X (Twitter) Instagram
Urgent
  • Bassirou Diomaye Faye : “Le nom d’Amadou Mahtar Mbow est élevé au rang des immortels”
  • Affaire Madiambal Diagne : Ses avocats obtiennent le report de l’audience en France
  • Ousmane Sonko sur la gravité de l’endettement : “Ce n’est ni 100 % ni 115 %, mais 130 %” »
  • A Abdourahmane, un docteur qui panse mal
  • La plateforme « Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg » salue les résultats du nouveau régime et soutient l’appel de Sonko à la mobilisation
  • Assemblée nationale : Guy Marius Sagna prend acte mais dénonce une “interprétation discutable”
  • Côte d’Ivoire : avec 89 % des voix, Alassane Ouattara réélu pour un 4ᵉ mandat
  • Santé: le ministre Ibrahima Sy annonce un vaste programme de recrutement spécial de personnel
  • Consommation électrique au Sénégal : Le ministre Birame S. Diop révèle « 252 nouveaux abonnés » dans l’administration
  • Demande d’extradition de Madiambal Diagne : ce que ses avocats demandent…
  • Mandat d’arrêt international : Madiambal Diagne fixé sur son sort en France ce mardi
Facebook X (Twitter) Instagram
DAKARMATINDAKARMATIN
Bannière Dakar
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
DAKARMATINDAKARMATIN
Home»A la Une»Ce mandat de trop qui vous tente
A la Une

Ce mandat de trop qui vous tente

Par Dakar Matin3 janvier 2023Updated:3 janvier 2023Aucun commentaire3 184 Vues
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn WhatsApp Reddit Tumblr Email
Share
Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email
Ecoutez l'article

Le fait même d’entretenir le clair-obscur est un aveu. La dérive autoritaire commence quand le prince peut faire dire au signe linguistique ce qu’il veut. L’esquif Sénégal ressemble à une barque qui a perdu son cap

Le président de la République en décembre 2019, à la question de savoir s’il allait se présenter ou pas pour un troisième mandat avait répondu par un ni oui ni non. Lors de son adresse à la nation du 31 décembre 2022, il n’a pas évoqué la question. Cependant, tous les actes qu’il a posés depuis indiquent qu’il se prépare à y aller (Lu Defu Waxu). Ne lui faisons pas de procès d’intention diront certains, pour l’heure il n’a rien dit de définitif. À une question dont la seule réponse possible est non, puisque la Constitution est claire sur ce point ; le fait même d’entretenir le clair-obscur est un aveu, au moins d’une tentation ou de l’évaluation des chances de réussite d’une telle entreprise. Par cette seule attitude de maintien du flou sur une question qui engage le destin de la collectivité entière, le contrat avec la nation noué en 2012 lors de sa prestation de serment, et renoué en 2016 à l’issue du referendum sur la Constitution est d’ores et déjà cisaillé.

Cette non-réponse a pour effet de prendre le peuple sénégalais en otage et de le maintenir dans l’expectative, pendant que ses partisans occupent l’espace médiatique et comme en 2012, tentent de nous faire comprendre que les mots n’ont plus le sens qui est le leur. La dérive autoritaire commence quand le prince peut faire dire au signe linguistique ce qu’il veut. Quand « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », ne signifie plus, « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Et c’est à cette opération de brouillage de sens que se livre le camp présidentiel. Car ici peu importe la durée du mandat, c’est la consécution de ces derniers qui est limitée à deux. C’était le sens de notre combat en 2012 contre le troisième mandat de Wade. Établir un rythme d’alternance inscrit dans le marbre de la Constitution qui assure une respiration démocratique, un renouvellement des élites gouvernantes, l’alternance des projets de sociétés et la transmission pacifique du pouvoir.

Quel recul, si nous nous retrouvions en 2024 dans la même situation qu’en 2012 ! Tout ceci pour cela ! Le procédé, nous le connaissons hélas, Wade l’avait déjà expérimenté. Nommer des juges acquis à sa cause au Conseil constitutionnel, lâcher ses propagandistes dans les médias et ses juristes qui tentent par une sophistique juridiciste (avec cette idée que le droit constitutionnel est complexe et ésotérique), de rendre acceptable une lecture de l’article 27 de la Constitution qui sémantiquement, éthiquement, politiquement, juridiquement ne l’est pas et fouler ainsi au sol le texte fondamental qui nous lie et qui fixe les règles qui gouvernent notre vivre-ensemble. Un seul individu, fut-il président de la République, ne peut confisquer un pouvoir que le peuple sénégalais lui a confié dans des termes qui étaient ceux d’un refus d’une dévolution monarchique du pouvoir, d’un troisième mandat et d’un désir de justice sociale et de redevabilité. La conséquence ultime d’un tel acte est de désacraliser la Constitution dans l’inconscient collectif. Toute communauté pour faire d’un tas un tout, se fonde sur des règles qu’elle met au-dessus d’elle-même, au-dessus des ambitions partisanes et des intérêts privés afin de garantir la poursuite de l’intérêt général. La Constitution reflète les règles qui fondent notre communauté politique et in fine, le peuple est le suprême constituant. Dire à ce dernier « cher peuple tu n’as pas compris ce que tu veux, nous les maîtres de la science constitutionnelle avons compris mieux que toi que Nul ne peut, ne signifie pas dans ce cas précis, Nul ne peut », en plus de ne pas faire cas de l’intelligence collective des Sénégalais quant au sens de leur histoire politique, relève d’un hold-up de notre volonté collective. Ce que le peuple veut (au moins sur cette question), il l’a exprimé clairement en 2012 dans la rue et dans les urnes.

M. le président de la République,

L’esquif Sénégal ressemble à une barque qui a perdu son cap et qui erre dans la brume. Un bateau en déréliction voguant dans des eaux troubles et s’apprêtant à affronter des tempêtes à venir. C’est un paquebot qui a perdu de sa superbe, dont le capitaine semble ne plus voir les nuages qui s’amoncellent, habité par le rêve (que légitimement on vous prête) de briguer un troisième mandat et peu importe si cette tentative nous plonge dans l’instabilité. Peu importe les 10 morts que ce combat pour la respiration démocratique et l’alternance au pouvoir nous ont coûté en 2012 ; peu importe si vous avez vous-même répété à plusieurs reprises urbi et orbi, que vous aviez verrouillé la Constitution ; que le mandat que les Sénégalais vous avaient confié en 2019 était votre second et dernier mandat. Peu importe que la région sahélienne soit instable et que l’ilot que le Sénégal constitue ne puisse s’offrir le luxe d’ouvrir la boîte de pandore. Les raisons sont nombreuses pour éviter que ce désir de briguer le mandat de trop, ne nous embarque collectivement dans une aventure des plus hasardeuses.

Nous assistons médusés ces derniers temps à un détricotage systématique de nos acquis sociétaux et démocratiques. Des digues qui cèdent les unes après les autres. Une montée inexorable des eaux. François Mancabou mort dans les locaux de la police nationale. Deux gendarmes, le sergent Fulbert Sambou et l’Adjudant-chef Didier Badji qui disparaissent dans des circonstances troubles, dont le premier retrouvé mort, visiblement noyé, et le second dont nous sommes sans nouvelles. Des caricaturistes (Papito Kara) détournant des unes de journaux sur internet, emprisonnés, certains pour avoir liké des post avec des smileys. Pape Alé Niang, un journaliste emprisonné pour avoir effectué son travail (informer) et faisant l’objet d’un acharnement judiciaire. Une grande muette qui ne l’est plus et qui laisse fuiter des dossiers sensibles, afin que nul n’en ignore. Des jeunes que l’on interpelle lors de manifestations et à qui l’on demande leur patronyme ; et quand ceux-ci sont à consonance casamançaise, on les arrête et les embarque dans le panier à salade, direction la garde à vue. Un militant de l’APR qui appelle à défendre le troisième mandat avec des machettes, un député qui promet de marcher sur nos cadavres pour la réélection de son champion en 2024. Des citoyennes et citoyens que l’on intimide pour délit d’opinion et que l’on fait passer par la case prison, à chacun son tour, comme pour un tourne-manège. Après les émeutes de mars 2021, 14 personnes sont mortes, certaines tuées à bout portant (une des scènes a été filmée) ; aucune enquête ouverte, aucun procès, aucune responsabilité située jusqu’à ce jour. Une douleur des familles compensée à coups de liasses de CFA, que celles-ci acceptent faute de mieux en s’en remettant à Dieu et à la fatalité du destin. Une dégradation des mœurs politiques rarement vue dans ce pays. Une Assemblée nationale devenue une foire d’empoigne et une arène de chiffonniers. On s’y insulte copieusement, on y frappe une femme députée et pire certains trouvent le moyen de justifier l’injustifiable, et par ce fait même, l’abject patriarcat qui gangrène notre société. Des députés, à l’exception de quelques-uns, qui ne sont pas à la hauteur de l’exigence du débat républicain qui leur a été confié par un peuple, qui en votant aux dernières élections législatives comme il l’a fait, a souhaité équilibrer la parole et le pouvoir à l’Assemblée nationale et voir ses préoccupations fondamentales sereinement relayées et débattues. Au lieu de cela, nous assistons dans ce lieu et dans l’espace public à une dégradation générale de la parole devenue violente et ordurière.

Nous assistons incrédules à l’érosion de ce qui a fait de notre pays une nation qui a su éviter les conflits ethnico-religieux, les coups d’états militaires, les guerres civiles dans une Afrique postcoloniale aux prises avec des soubresauts multiples. Ce tissu social solide, en dépit de ses vulnérabilités, est le résultat d’une lente construction collective, faite de consensus sociaux, de combats politiques, de luttes citoyennes et syndicales, d’avancées démocratiques conquises de haute lutte, de cohabitation interreligieuse et inter-ethnique préservée par une ingénierie culturelle et sociale, des valeurs partagées ; mais aussi par l’édification lente et patiente d’institutions sociales et politiques jouant leur rôle. C’est de l’une de ces institutions – pierre angulaire, la Constitution, dont vous êtes le gardien et le garant.

M. le président de la République,

Vos prédécesseurs ont chacun à sa manière, en dépit des limites de leurs mandatures (et du forcing avorté de Wade), contribué à renforcer la démocratie sénégalaise en apportant leur pierre au difficile édifice. La vôtre, á ce moment de notre histoire politique, est de poser un acte qui contribuera à faire de notre nation de manière irréversible une démocratie majeure, qui a définitivement résolu la question de la transmission pacifique du pouvoir, et celle d’une alternance inscrite dans ses textes et surtout dans ses pratiques et ses traditions. Afin qu’enfin les élections deviennent des moments de débat sur le destin de la nation et plus ceux de nuages gros de risques, planant au-dessus de nos têtes.

Lorsqu’il y aura des manifestations et des troubles contre un troisième mandat – et il est à prévoir qu’il y en ait si vous vous présentez – car il n’y a aucune raison pour que le peuple sénégalais accepte en 2024 ce qu’il avait refusé en 2012 (souvenez-vous que c’est ce refus du troisième mandat que souhaitait Wade qui vous a porté au pouvoir en 2012) ; et que des vies humaines seront perdues, car vous avez surarmé la police et la gendarmerie. Vous en porterez la responsabilité. Nous attendons de vous que vous annonciez qu’après avoir été élu deux fois à la tête du Sénégal ; que vous ne vous porterez pas candidat une troisième fois à l’élection présidentielle ; et que ce faisant, vous respectiez votre serment, que vous rendiez au Sénégalais.e.s l’honneur qu’ils vous ont fait en vous confiant leur destin durant deux mandats, et que vous consolidiez et préserviez notre démocratie.

PAR FELWINE SARR

Partager Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Telegram Email
Dakar Matin

Articles similaires

Bassirou Diomaye Faye : “Le nom d’Amadou Mahtar Mbow est élevé au rang des immortels”

28 octobre 2025

Affaire Madiambal Diagne : Ses avocats obtiennent le report de l’audience en France

28 octobre 2025

Ousmane Sonko sur la gravité de l’endettement : “Ce n’est ni 100 % ni 115 %, mais 130 %” »

28 octobre 2025

A Abdourahmane, un docteur qui panse mal

28 octobre 2025

La plateforme « Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg » salue les résultats du nouveau régime et soutient l’appel de Sonko à la mobilisation

28 octobre 2025

Assemblée nationale : Guy Marius Sagna prend acte mais dénonce une “interprétation discutable”

28 octobre 2025
En direct
Bannière
Plus lus

El Malick Ndiaye après la déclaration de Sonko: « Fini la récréation. Pastef avance, l’Histoire s’écrit »

26 octobre 2025466 Vues

« Tu vas répéter tes injures devant la Cybercriminalité »: Alioune Tine annonce une plainte contre…

22 octobre 2025372 Vues

Les 6 pêchers capitaux de Abdourahmane Diouf (par Marvel NDOYE)

27 octobre 2025249 Vues

L’arroseur arrosé !

23 octobre 2025237 Vues

Quelle honte et quelle ingratitude

27 octobre 2025216 Vues

Sortie de Ousmane Sonko : Thierno Bocoum charge le Premier ministre et réclame sa démission

26 octobre 2025167 Vues

Fermeture du « Victoria Club » : Viviane Chidid expulsée du local et condamnée au dépens

23 octobre 2025167 Vues

A Abdourahmane, un docteur qui panse mal

28 octobre 2025137 Vues

Requête de Macky Sall sur la dette Mamadou Lamine Diallo accule l’ex président

23 octobre 2025134 Vues

Consommation électrique au Sénégal : Le ministre Birame S. Diop révèle « 252 nouveaux abonnés » dans l’administration

28 octobre 2025129 Vues

BNDE répond aux accusations de Aïssatou Diop Fall : la banque dément toute politisation du litige

23 octobre 2025124 Vues
Ne ratez pas!
A la Une

Bassirou Diomaye Faye : “Le nom d’Amadou Mahtar Mbow est élevé au rang des immortels”

Par Dakar Matin28 octobre 202529 Vues

Ce mardi 28 octobre 2025, s’est tenu l’hommage national au Professeur Amadou Mahtar Mbow, décédé…

Affaire Madiambal Diagne : Ses avocats obtiennent le report de l’audience en France

28 octobre 2025

Ousmane Sonko sur la gravité de l’endettement : “Ce n’est ni 100 % ni 115 %, mais 130 %” »

28 octobre 2025

A Abdourahmane, un docteur qui panse mal

28 octobre 2025

La plateforme « Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg » salue les résultats du nouveau régime et soutient l’appel de Sonko à la mobilisation

28 octobre 2025

Assemblée nationale : Guy Marius Sagna prend acte mais dénonce une “interprétation discutable”

28 octobre 2025

Côte d’Ivoire : avec 89 % des voix, Alassane Ouattara réélu pour un 4ᵉ mandat

28 octobre 2025
Suivez-nous
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • YouTube
À propos de nous
À propos de nous

DakarMatin traite des principaux problèmes de notre temps sous un angle destiné aux spectateurs qui veulent en savoir plus sur le Sénégal en soulevant des sujets souvent ignorés par les médias grand public pour produire un contenu qui sort de l’ordinaire.
Ecrivez-nous: dakarmatin@gmail.com
Contact: (221) 33 825 25 17

Facebook X (Twitter) Pinterest YouTube WhatsApp
Derniers articles

Bassirou Diomaye Faye : “Le nom d’Amadou Mahtar Mbow est élevé au rang des immortels”

28 octobre 2025

Affaire Madiambal Diagne : Ses avocats obtiennent le report de l’audience en France

28 octobre 2025

Ousmane Sonko sur la gravité de l’endettement : “Ce n’est ni 100 % ni 115 %, mais 130 %” »

28 octobre 2025

A Abdourahmane, un docteur qui panse mal

28 octobre 2025
Les articles populaires

Refus d’acquiescement de Sonko : la grosse erreur du président du tribunal de Dakar

17 octobre 202359 370 Vues

Affaire Ousmane Sonko : Me Ciré Clédor donne les deux raisons pour lesquelles son client a suspendu sa grève de la faim

3 septembre 202354 251 Vues

Embargo sur le Mali: Les Groupements Economiques du Sénégal annoncent 1348 camions en souffrance à la frontière avec le Sénégal

3 février 202246 444 Vues

Séquestration de Sonko : L’indignation de la Communauté Internationale

29 mai 202332 980 Vues
© 2025 DAKARMATIN
  • WEB RADIO
  • Web TV
  • Reportages
  • Scandales d’Etat
  • Chroniques
  • Religion
  • Culture
  • People
  • Contributions
  • Autour du Micro
  • Carte Blanche
  • Actualité des régions
  • Nouvelles Technologies

Tapez ci-dessus et appuyez sur Entrée pour effectuer la recherche. Appuyez sur Esc pour annuler.

pixel