Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir il y a deux semaines lors d’un putsch au Burkina Faso, a assisté samedi à une cérémonie marquant le 35e anniversaire de l’assassinat du président révolutionnaire Thomas Sankara, a constaté un journaliste de l’AFP.
En treillis militaire et béret rouge, le capitaine Traoré, désigné vendredi président de la transition par des assises nationales, a déposé une gerbe de fleurs au pied de l’immense statue de Thomas Sankara, érigée en 2019 sur le site où il a été assassiné le 15 octobre 1987 et où un mémorial a été créé.
M. Traoré a ensuite reçu, aux côtés de 11 autres récipiendaires, un trophée symbolisant le « passage du flambeau de la révolution à la jeunesse ».
Le captaine Traoré a, à 34 ans, le même âge qu’avait le capitaie Sankara lors de sa prise de pouvoir en 1983, également lors d’un coup d’Etat.
« Après tous les efforts consacrés pour obtenir la justice, aujourd’hui la mission la plus importante est de transmettre aux générations futures l’idéal, la vision et les valeurs portées par Thomas Sankara », a déclaré le président du mémorial, Pierre Ouédraogo.
Selon lui, il était « important » que ce flambeau soit remis au capitaine Traoré, « plus haute personnalité de l’Etat, afin que les idées, les valeurs de Thomas Sankara puissent l’inspirer pour peut-être construire le sankarisme du XXIe siècle ».
« Quel que soit ce qui se passe au Burkina », en proie à la violence jihadiste depuis 2015, « Sankara est et reste un symbole, une référence face aux défis, aux difficultés, pour aller en avant », a poursuivi M. Ouédraogo, colonel à la retraite.
Le nouvel homme fort du Burkina Faso n’a pas pris la parole.
Arrivé au pouvoir par un putsch en août 1983, Thomas Sankara, icône panafricaine aux idées progressistes, a été tué le 15 octobre 1987 lors d’un autre coup d’Etat fomenté par son numéro deux, Blaise Compaoré. Ce dernier gardera le pouvoir jusqu’à sa chute en 2014, à la suite d’une insurrection populaire.
Pendant les 27 années de pouvoir de M. Compaoré, la mort de Thomas Sankara, qui voulait « décoloniser les mentalités » et bouleverser l’ordre mondial en prenant la défense des pauvres et des opprimés, a été un sujet tabou.
Blaise Compaoré a été chassé par la rue pour avoir voulu modifier la constitution et se maintenir au pouvoir. Il vit depuis en exil en Côte d’Ivoire.
En avril, le tribunal militaire de Ouagadougou l’a condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons, à l’issue d’un procès-fleuve de six mois.
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