Ce mardi 28 octobre 2025, s’est tenu l’hommage national au Professeur Amadou Mahtar Mbow, décédé le 24 septembre 2024. Venu assister à cette cérémonie, le Président Bassirou Diomaye Faye a tenu un discours sur l’homme, ses œuvres et le legs qu’il laisse au Sénégal.
Un discours à la hauteur de l’homme qu’a été Amadou Mahtar Mbow : multidimensionnel. Le Chef de l’État a en effet évoqué plusieurs étapes de la vie d’Amadou Mahtar Mbow, qui a été plusieurs fois ministre, mais aussi le premier Africain à avoir été directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), institution qu’il a dirigée de 1974 à 1987.
“Nous sommes réunis à un moment où la Nation rend hommage à un de ses plus illustres fils, dont le parcours et l’action irradient notre conscience nationale et inspirent le récit. Par ma voix, la Nation tout entière exprime sa profonde gratitude et célèbre la mémoire d’Amadou Mahtar Mbow. Gravé sur le frontispice d’une université sénégalaise, le nom d’Amadou Mahtar Mbow est élevé au rang des immortels. Il n’est d’hommage plus symbolique que d’accéder à l’éternité dans le lieu le plus prestigieux du savoir : l’université. En effet, quel autre espace de socialisation et de savoir que l’université pour favoriser un dialogue constructif entre les civilisations ?”, a lancé d’emblée le Chef de l’État.
Poursuivant son discours plein d’émotion et de révérence, Bassirou Diomaye Faye a déclaré : “La quête de l’égalité entre les cultures et entre les peuples, arlésienne de plusieurs décennies de luttes politiques qu’il a menées, est toujours aussi d’actualité. Soyez assurés qu’en tant que dépositaires du pouvoir politique, nous prendrons toute notre part pour consolider les acquis de nos glorieux devanciers dans le combat pour la réhabilitation de l’histoire, de la mémoire, de la dignité des Africains, en somme du panafricanisme. Ce qui nous réunit transcende une cérémonie d’hommage dédiée à un homme. Nous nous réunissons pour accomplir ensemble un acte de conscience collective, un devoir de mémoire et pour honorer un rendez-vous de la Nation avec elle-même. Nous nous réunissons pour un moment d’histoire, où la mémoire devient la matrice d’un avenir commun que l’on doit sans cesse cultiver. Sous ce rapport, célébrer Amadou Mahtar Mbow nous permet de penser notre avenir en puisant dans les vestiges de l’histoire les vertus qui demeurent encore les défis du continent africain, à savoir : l’éducation, la culture, l’information et la communication, l’égalité… Il s’agit à travers cette célébration de magnifier les politiques de reconquête mémorielle initiées depuis le début de mon mandat.”
Reconnaissance
Bassirou Diomaye Faye ne s’arrête pas là. Dans son hommage au Professeur Amadou Mahtar Mbow, il en appelle à suivre les pas de cet illustre défenseur du continent noir. “Au-delà des symboles, cet hommage est un pacte républicain et moral. Un engagement collectif que nous devons à l’histoire et aux générations futures. La Nation est reconnaissante envers la famille d’Amadou Mahtar Mbow, gardienne vigilante de sa mémoire. Je félicite également la Fondation Amadou Mahtar Mbow, dont l’engagement constant contribue à faire vivre et rayonner son héritage intellectuel, moral et humaniste. Au surplus, je saisis l’occasion de cette cérémonie pour rendre hommage à tous les pères fondateurs de la mémoire nationale et à tous les héritiers de notre grande histoire nationale. En réalité, la cérémonie d’aujourd’hui s’inscrit dans une dynamique plus holistique de réaffirmation de notre souveraineté par la refondation morale et éducative de notre pays. Je place ainsi un grand espoir dans la refonte du système éducatif en cours pour faire éclore une école fondée sur l’écologie des liens et des lieux, une école promotrice de mathématiques, de sciences et de technologies, une école productrice d’humanités et avant-garde de la souveraineté nationale”, ajoute le Président Faye.
Pour finir, le Chef de l’État a livré un message d’Amadou Mahtar Mbow, tel un écho de ses luttes antérieures, une voix d’outre-tombe : “J’exhorte la jeunesse du Sénégal à faire sienne cette assertion d’Amadou Mahtar Mbow : « Notre destin n’est inscrit dans aucune fatalité. »”
Oumar Boubacar NDONGO

