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Application des mesures restrictives : l’État met le max

par pierre Dieme
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Face à l’augmentation des cas positifs au Covid-19, surtout communautaires, le gouvernement a décidé de remettre la vis, notamment pour le respect du port du masque qui était devenu facultatif dans les lieux de grands rassemblements ou les transports en commun. Alors que l’arrêté du ministre de l’Intérieur était toujours en vigueur.

L’Etat a décidé de remettre la pression sur les populations. Face au relâchement total constaté dans l’observation des gestes barrières, le gouvernement a décidé de remettre la vis. Le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), qui s’est réuni hier au ministère de la Santé et de l’action sociale, a fait une analyse froide de la recrudescence des cas positifs au coronavirus. Comme au début de la pandémie, les conseils et règles à appliquer n’ont pas changé : Le Cnge a insisté sur le respect de ces gestes simples qui vont nous prémunir d’un scénario sur un rebond, alors que la courbe des infections était quasiment aplatie. «Notre arme principale pour lutter contre la maladie du coronavirus, c’est le respect du port de masque. Nous avons certes dit qu’il faut vivre avec le virus, mais il faut prendre la précaution de ne pas le transmettre et le recevoir. Pour cela, il faut toujours porter le masque», conseille le ministre de la Santé, qui a présidé hier la réunion du Comité national de gestion des épidémies. «Il faut absolument le strict respect de l’arrêté du ministère de l’Intérieur sur les mesures barrières. Et à ce niveau, des choses vont être faites pour que cet arrêté qui est en vigueur jusqu’au 5 janvier soit respecté dans cette période. On avait dit qu’il fallait vivre avec le virus, tout en prenant des précautions pour ne pas le transmettre ou le contracter. L’élément important dans la riposte c’est le masque», explique le ministre de la Santé.


Aujourd’hui, les acquis qui restent fragiles sont en train de s’envoler. A ce rythme de recrudescence des cas, la réintroduction des mesures restrictives les plus sévères reste sur la table des autorités. Et elles n’en excluent aucune pour éviter un rebond, qui sera fatal à l’économie fortement touchée par cette crise inédite. «Le couvre-feu n’est pas exclu si les cas augmentent encore. Nous ne le souhaitons pas pour l’instant, mais toutes les dispositions seront prises pour éviter une deuxième vague. Tous les leviers de communication, surtout communautaires, seront utilisés pour sensibiliser davantage les populations. Durant les prochains jours, toutes ces mesures seront stabilisées par le biais d’un dispositif garantissant leur mise en œuvre efficace pour que le port du masque soit systématiquement respecté», prévient Abdoulaye Diouf Sarr, qui a décidé de donner rapidement une suite aux injonctions du Président Sall.

50% d’aug­mentation des cas
Le constat est évidemment accablant : Le taux d’attaque au cours de la semaine 48 est de 96 cas pour 100 mille habitants, selon le ministère de la Santé. Il y a donc eu un cumul de 192 cas confirmés à la semaine 48 contre 96 cas à la semaine 47. Soit une hausse de 50%. Dans la région de Dakar, seuls les districts sanitaires de Yeumbeul et Pikine ont un taux d’attaque cumulé supérieur à la moyenne nationale. En dehors de la capitale, les districts sanitaires de Kédougou, Saraya, Ziguin­chor, Thiès et Sokone ont un taux d’attaque cumulé supérieur à la moyenne nationale, annonce le Msas qui rappelle que le taux d’occupation des lits est en moyenne de 31,2% à Dakar, 2,9% dans les autres régions. Ces données montrent clairement une résurgence de la maladie, notamment la transmission communautaire qui constitue l’élément le plus effrayant. «Il faut se rendre à l’évidence, être réaliste et constater que quelque chose est en train de se passer. Il faut absolument prendre des mesures idoines…», insiste Abdoulaye Diouf Sarr qui parie sur une «riposte multisectorielle» en impliquant ses collègues en charge de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, du Commerce et du Travail pour un respect strict des mesures barrières dans le pays. Quid du vaccin ? «Nous sommes dans un mécanisme Covax, dirigé par l’Oms. Le Sénégal, le moment venu, prendra toutes les dispositions pour acquérir ce vaccin dans les meilleures conditions techniques parce que nous avons une longue tradition de vaccins», informe M. Siouf Sarr.


En Conseil des ministres, Macky Sall a chargé le ministre de la Santé et de l’action sociale de lui «proposer de nouvelles mesures préventives visant à endiguer durablement la pandémie du Covid-19 pour éviter l’engorgement de nos structures sanitaires». Il faut reconnaître que la situation est devenue anxiogène avec un rebond des cas sous traitement. Après une chute sensible, on en est à 181 patients dans les centres de traitement des épidémies dont 6 en réanimation. Il y a une semaine, le Président Sall mettait en garde contre l’éventualité d’une deuxième vague : «Ne souhaitons pas une seconde vague qui sera insupportable pour notre pays, notre économie ! Donc, restons vigilants ! Il est vrai que nous avons des résultats appréciables, mais si vous voyez la queue de l’évolution de la pandémie, on se rend compte qu’il y a aussi des hauts et des bas. Donc il y a une variation, une oscillation permanente, alors qu’on devrait avoir une courbe qui s’aplatit.» Hier, le pays a enregistré 44 nouveaux cas confirmant la peur de la résurgence des nouvelles infections.
Depuis le 2 mars, 16 mille 217 cas positifs, dont 15 mille 697 guéris, ont été recensés au Sénégal. Selon le dernier bulletin, 184 patients sont sous traitement, et la maladie a fait 335 morts dans le pays.

SOURCE PAR JUSTIN GOMIS

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