La Division spéciale de cybersécurité (DSC) a réalisé une opération majeure en infiltrant le réseau attribué à Kocc Barma, révélant un système d’extorsion numérique actif depuis plus de dix ans. Les enquêteurs ont pris le contrôle des canaux de communication du suspect pour mettre à nu le chantage exercé sur de nombreuses victimes.
D’après les éléments rapportés par « Kawtef » et le journal Libération, le mode opératoire consistait à exiger de l’argent aux cibles, majoritairement des sénégalaises, via WhatsApp ou Telegram sous la menace de diffusion de contenus intimes. Le mis en cause brouillait les pistes en utilisant plusieurs cartes SIM et en se présentant comme un simple intermédiaire. La fouille numérique a permis de saisir plus de mille fichiers compromettants stockés dans un dossier spécifique.
Dans le cadre de cette procédure, où les méthodes du réseau avaient déjà été identifiées par les enquêteurs, Kocc Barma et un présumé complice ont été placés en détention préventive. Les investigations s’étendent désormais aux fournisseurs de contenus, dont l’un a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire.
Les investigations de la DSC ont révélé l’ampleur du phénomène. Un dossier intitulé « Seneg », contenant » 1 115 fichiers compromettants » visant principalement des Sénégalaises, a été découvert. En cas de paiement, les victimes recevaient un message confirmant la prétendue suppression des vidéos. En réalité, celles-ci étaient simplement déplacées dans un dossier interne nommé « Paid not to publish », accompagné des noms, numéros de téléphone et échanges de menaces.
Placés sous mandat de dépôt à la suite de son arrestation, Kocc Barma est actuellement en détention préventive, tout comme A. Demba, dit « Leuk Daour », présenté comme son complice. Parallèlement, la DSC poursuit ses investigations en remontant la filière des « fournisseurs » de contenus. L’un d’eux, E. D. Seck, soupçonné d’avoir transmis une vidéo intime de son ex-petite amie, a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire.
Faty BA

