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vendredi, avril 19, 2024
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Adji Sarr est une victime revictimisée d’une situation dont les politiques se sont emparés

par pierre Dieme

A ce moment crucial de l’affaire de viol opposant l’employée de Sweet Beauté à Ousmane Sonko, la jeune masseuse devrait bénéficier aujourd’hui d’une assistance psychologique, selon le psychologue Serigne Mor Mbaye

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A ce moment crucial de l’affaire de viol opposant Adji Sarr à Ousmane Sonko, la jeune masseuse devrait bénéficier aujourd’hui d’une assistance psychologique, selon le psychologue Serigne Mor Mbaye qui parle d’une victime ‘’revictimisée’’ d’une situation dont les politiques se sont emparés » pour certainement régler leurs comptes. Par ailleurs, le psychologue-clinicien s’indigne de la façon dont cette affaire de viol opposant cette jeune fille de 20 ans, masseuse au salon « Sweet Beauty », au leader du Pastef Ousmane Sonko, a été traitée.

Elle est devenue tristement célèbre pour la rocambolesque histoire de viols répétitifs dont elle se prétend victime de la part de l’opposant Ousmane Sonko. Adji Sarr, masseuse travaillant dans le salon de massage « Sweet beauty » s’est adressée à nos compatriotes par l’entremise d’un site d’informations pour donner sa version des faits sur cette affaire de mœurs qui l’oppose au leader de l’opposition Ousmane Sonko. Visiblement, elle n’est pas arrivée à convaincre nos compatriotes de la réalité de ces viols qu’elle prétend avoir subis ! Du moins, si on se fie aux commentaires qui ont suivi son interview, et qui ont émis la thèse d’une théâtralisation d’un complot. Des commentaires qui ont abreuvé la masseuse d’injures et portant des jugements de valeur négatifs sur sa personne…

La prétendue violée n’a, en fait, bénéficié d’aucune empathie à la suite de sa sortie médiatique de mercredi. Presque tout le monde a parlé d’une mise en scène burlesque, d’un manque de respect à l’endroit des médiateurs et autres chefs religieux qui ont prôné l’apaisement à la suite des douloureux événements du début de ce mois. Des événements ayant entraîné une quinzaine de morts dont elle, Adji Sarr, est la responsable indirecte pour avoir failli permettre, suite à sa plainte devant la justice, de jeter en prison un opposant très gênant pour le président de la République. Pourtant, cette sortie semble donner du baume à cette pauvre fille qui continue de subir un lynchage sur les réseaux sociaux. Une sortie médiatique qui lui a, semble-t-il, au moins, permis de faire une digression pour parler de sa privation de liberté depuis un bon bout de temps au moment où Sonko — ce sont ses termes —, est aujourd’hui libre de tout mouvement. Elle est même allée jusqu’à inviter son supposé « violeur » à mettre la main sur le Saint Coran, et jurer n’avoir jamais entretenu des rapports sexuels avec elle. « Si Sonko le fait, je retire ma plainte. Advienne que pourra », a-t-elle dit. Une chose est sûre : beaucoup de gens disent avoir décelé des failles, des incohérences et des zones d’ombres dans la communication de Adji Sarr. Certains sont allés jusqu’à soutenir que son cas relève de la psychanalyse voire de la psychiatrie ! Pour dire que la pauvre fille ne bénéficie toujours pas de la clémence de ceux qui refusent de croire à cette affaire, malgré sa version des faits. Et bien que, aussi, elle semble un peu désemparée. Les nombreux morts qu’elle a sur la conscience ? N’aurait-elle pas aujourd’hui besoin d’une « assistance psychologique » ? « Une assistance psychologique, c’est une évidence », estime effectivement le psychologue Serigne Mor Mbaye. « Elle est otage d’une situation où, au-delà de ce qui peut  lui arriver,  elle est lynchée quotidiennement. Elle va en avoir des séquelles éternellement. C’est le côté horrible de cette affaire. Je suis dans la souffrance lorsque j’observe cette fille qui est aujourd’hui entre la souffrance et la souffre-errance. Et surtout comment elle est actuellement désignée à la vindicte populaire comme un bœuf du sacrifice. Pour un enfant, c’est  une  lourdeur.  Cela  va  profondément peser sur sa vie. Elle est otage d’une chose. On aurait pu mieux faire pour assurer sa protection. Elle a 20 ans. 20 ans dans une trajectoire de vie avec beaucoup de souffrances. Le deuil d’une mère surtout. Elle est également dans une mobilité extraordinaire… Ce qui la confine dans une situation éventuelle de maltraitance.  Nous  ne  pouvons  pas  être  fiers qu’une  telle  situation  soit  traitée  de  cette façon,  surtout  avec  la  démarche  utilisée. Alors qu’elle n’y est peut-être pour rien. Ou qu’elle a été victime de manipulation. Cela va de soi ? Cela ne veut pas dire aussi que le viol n’y est pas. Tout ça, c’est lamentable».

« Adji Sarr est devenue notre ‘’deum national’’

On ne m’a pas commis pour me demander mon avis par rapport à sa situation du point de vue psychologique. Mais Adji, elle est devenue notre ‘’deum national’’. Elle vit une situation angoissante. Or, cela ne devrait pas se passer ainsi. Ne serait-ce que du point de vue des droits de l’enfant. L’Etat aurait dû faire autrement. Et surtout écarter de l’affaire cet ennemi (Ndlr, de son prétendu violeur) qui est son avocat très décrié et qui alimente les rumeurs. Au-delà de tout ça, je pense qu’elle est doublement meurtrie : par son enfance et cette situation d’errance. Au salon de massage, je pense qu’elle y est allée avant ses 18 ans. C’est extraordinaire. C’est une victime ‘’revictimisée’’ d’une situation dont les politiques se sont emparés. C’est horrible. Nous sommes dans le pays de l’horreur, et cela ne nous rend pas fiers », s’est indigné le clinicien.

Se prononçant sur la manière dont cette affaire a été traitée, le psychologue Serigne Mor Mbaye parle d’un « recul extraordinaire » par rapport aux avancées liées, selon lui, à la criminalisation du viol. « Nous avons progressé en criminalisant le viol mais, hélas, Il y a aujourd’hui une décrédibilisation de tous nos acquis. Pour la vindicte populaire, a menti. Or ceux qui soutiennent cette idée ne sont pas des experts. Nous qui sommes experts savons pertinemment qu’une personne peut dire une chose et son contraire dans ces mauvais moments. C’est vraiment l’horreur pour la République, pour le pays, la façon dont nous avons géré cette histoire de viol. Or, Adji était déjà victime de son parcours. Une fille qui, déjà dans sa trajectoire, était en situation de rupture affective avec cette perte de sa maman qui constitue un facteur énorme de risque », explique encore le psychologue. Selon lui, les médecins ne peuvent pas évaluer la mythomanie chez Adji. « C’est faire de la sorcellerie que de dire j’évacue la mythomanie ou de traiter le tableau psychologique de  Adji  sans  la  connaitre.  On  ne  peut  pas scientifiquement se fonder sur cette passion folle sur les réseaux sociaux pour déterminer la  situation  de  cette  fille.  C’est  une  fille  à risques. Le salon de massage, ce n’est pas sa place. Cela ne nous rend pas fiers que cette jeune fille ait servi dans un salon de massage. C’est une honte pour le pays ! », s’est-il indigné, en conclusion, le psychologue Serigne Mor Mbaye. 

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