Invité du Jury du dimanche (JDD), ce 29 janvier 2023, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Adama Lam, s’est exprimé sur l’atmosphère politique. Ce, pour indiquer que « l’inquiétude est réelle » du côté de l’entreprise. « Il y a deux jours, a-t-il expliqué, j’ai participé moi-même au niveau de la Cnes et une partie du secteur privé, au lancement du Pap 3, qui est une initiative de réformes des orientations gouvernementales en termes de politiques économiques suite aux événements que nous avons vécus. C’est dire que le climat social dont vous parlez, les conséquences sur l’entreprise, elles sont déjà là. »
Avant d’ajouter : « Nous constatons quand nous relançons nos membres, pour la plupart pour attirer l’attention sur la nécessité d’augmenter les capacités d’investissements et des initiatives, la réponse est toujours la même ‘’oui, on préfère attendre un peu. On ne sait pas de quoi demain sera fait’’. »
Pour ne rien arranger : Alors que les événements de mars 2021 « restent présents », il s’inquiète de l’impact « d’une crise latente très profonde », en faisant allusion, d’abord, à l’affaire politico-judiciaire, opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à la jeune masseuse Adji Sarr, puis, à la polémique sur le 3e mandat.
« Ces deux contraintes-là font que le pays est dans une expectative », s’inquiète Lam, qui appelle à « crever l’abcès » pour éviter que l’économie et l’entreprise ne soient pas sacrifiées à l’autel des ambitions politiques.
De son point de vue, « il y a quelque chose à faire aux plans juridique et politique » et « celui qui détient les cartes, c’est le président de la République », Macky Sall. Parmi les leviers dont dispose ce dernier, il y a la grâce et l’Amnesty. « Pourquoi pas l’amnesty général », a-t-il plaidé.