Ibrahima Diop, fils de l’ancien procureur Abdou Karim Diop, a été écroué et comparaît ce mardi devant le tribunal de Pikine-Guédiawaye pour « abus de confiance et escroquerie ». Le jeune entrepreneur de 33 ans, président du centre « Académie Téranga », est accusé d’avoir escroqué plusieurs parents et partenaires dans une affaire qui défraie la chronique.
Selon Libération dans sa parution de ce lundi, l’affaire remonte au 18 septembre dernier, lorsque Rokhaya Niang et Pape Gaoussou Balayère ont déposé plainte au commissariat central de Guédiawaye (banlieue dakaroise). Dans son témoignage, Mme Niang a expliqué avoir inscrit son fils de 15 ans, de nationalité française, au programme « sport-études » de l’Académie Téranga pour 150 000 FCFA mensuels.
« Je payais régulièrement, mais mon fils me signalait qu’il était régulièrement chassé de l’école pour défaut de paiement », a-t-il affirmé. Pis, elle a confié avoir remis le passeport français de son fils à Ibrahima Diop pour un voyage en Espagne qui n’a jamais eu lieu.
Le présumé escroc aurait d’abord fait traîner la restitution du document avant de déclarer l’avoir « perdu », sans plus d’explications.
Pape Gaoussou Balayère, directeur de l’école « Ecomixte » partenaire de l’académie, corrobore ces accusations. Il a révélé qu’Ibrahima Diop lui devait 600 000 FCFA par mois pour la scolarité de 56 élèves, somme qui n’a jamais été intégralement versée. « Le reliquat s’élève à 1 143 000 FCFA », a-t-il précisé, ajoutant que l’accusé payait par petites tranches sans jamais honorer l’intégralité de sa dette.
Lors de son audition, Ibrahima Diop a reconnu certains faits, notamment la réception du passeport et son « égarment ». En revanche, il a contesté le montant de la dette envers l’école Ecomixte, tout en n’ayant pas fourni les justificatifs promis aux enquêteurs.
Face à la gravité des accusations et aux risques de fuite, le tribunal a ordonné son placement sous mandat de dépôt. Son procès, qui s’ouvre ce mardi, déterminera sa responsabilité dans cette « escroquerie » présumée qui éclabousse le milieu des académies privées.
Aminata Diouf