La commune de Joal a failli pendant un moment être le début d’une nouvelle escalade de violence politique. Le leader de Pastef, comme il l’avait annoncé avant les émeutes de mars 2021, avait décidé d’aller à la rencontre des sénégalais à travers un Nemekou Tour. Mais, la gendarmerie ne l’entendra pas de cette oreille, les pandores activés par leur hiérarchie, ont foulé aux pieds la Loi 78-02 du 28 janvier 1978 portant sur les réunions publiques. Entre jets de gaz lacrymogènes et révolte des militants, le pire a été évité de justesse.
Comme s’il se doutait d’une volonté des autorités de l’empêcher de mener sa tournée politique, Ousmane SONKO avait très tôt avisé ses proches que ce Nemekou Tour n’était pas le moment à des caravanes comme lors des précédentes campagnes électorales mais, plutôt un contact direct avec les populations pour les écouter et leurs présenter le programme FOCUS 2024. Et malgré cette judicieuse mise en garde, la tournée qui débutait à Joal, a viré à une hyper démonstration de force de la gendarmerie nationale qui dépêché des dizaines d’hommes lourdement armés pour stopper les visites de courtoisie du leader de l’opposition.
« Alors que nous étions dans la paroisse pour saluer le Curé, des gendarmes sont venus pour nous demander d’arrêter notre procession au motif que nous organisions un rassemblement non autorisé », s’est plaint Ousmane SONKO. Mais dira-t-il, « Ce qui est dramatique dans ce qui s’est produit à Joal, c’est au moment où nous rendons visite à une notabilité de la ville que les gendarmes ont commencé à jeter des grenades lacrymogènes, créant sans s’en rendre compte, un vaste rassemblement auquel nous ne nous attendions même pas », s’est désolé le leader de Pastef candidat à la présidentielle 2024.
Face aux gendarmes dont le nombre grandissait, Ousmane SONKO leur jètera à la figure, « Vous n’avez pas le droit d’exécuter des ordres manifestement illégaux et aujourd’hui, vous et vos chefs, êtes en train de faire ma campagne, vous me rendez un énorme service en voulant m’empêcher de jouir d’un droit constitutionnel. Mais, sachez que personne ne pourra m’interdire de communier avec les sénégalais et qu’en 2024, Macky SALL partira par A ou B et on verra… ».
Comme dans un film de série B, après les jets de grenades lacrymogènes sur le convoi du Président Ousmane SONKO au point d’interrompre le Nemekou Tour, un impressionnant dispositif sécuritaire était déployé tout le long de la route, de Nianing jusqu’à la sortie de la localité.
Avec la volonté légitime de Ousmane SONKO de continuer sa tournée et la volonté de la gendarmerie de l’en empêcher, tout indique que les ingrédients pour un nouvel cocktail explosif sont réunis.
Cheikh Saadbou DIARRA
Urgent
- Liberté provisoire pour raison médicale : Le juge rejette encore la demande Farba Ngom
- Attaques contre la Justice : l’UMS annonce une sorte et une série de mesures
- Enquête 2021-2024 : reconstitution des faits pour le cas Pape Abdoulaye Touré
- Sénégal – Brésil : les Lions dépassés de bout en bout
- Affaire Keur Yeurmandé : première comparution de Ndella Madior Diouf au tribunal de Dakar
- Commune d’Oréfondé : le quotidien difficile des populations de Thiasky
- Can 2025 : les télévisions nationales francophones dénoncent une “injustice flagrante” dans l’attribution des droits de retransmission
- Pêche artisanale : l’État injecte 185 millions pour renforcer les acteurs locaux
- Endettement, capital humain et gouvernance : la stratégie d’Abdourahmane Sarr pour refonder le modèle de développement sénégalais
- Saly-Portudal, l’agonie silencieuse d’un joyau touristique
- Gestion 2026 : plus de 7 milliards de FCFA ajoutés au budget du ministre Moustapha Ndieck Sarré

