Les produits alimentaires et le loyer sont chers, surtout à Dakar, alors que les revenus des ménages ne connaissent pas d’amélioration
Le coût des denrées de grande consommation est devenu presque insupportable pour les Sénégalais. Les produits alimentaires et le loyer sont chers, surtout à Dakar, alors que les revenus des ménages ne connaissent pas d’amélioration.
Le prix de la baguette de pain, récemment porté de 150 à 175 F Cfa, avec une clause d’augmentation du grammage qui devait passer de 190 à 200 g (mais, visiblement, il n’y a encore aucun changement sur la baguette, du moins selon le constat des consommateurs), après de longues négociations entre l’Etat et les boulangers, est un coup de plus que le Sénégalais devrait encore supporter. Avant la baguette de pain, les prix des denrées de première nécessité avaient connu une hausse considérable, amenant même le gouvernement à tenir un Conseil sur la consommation.
Plusieurs décisions ont été prises par les autorités étatiques pour soulager les populations et… le panier de la ménagère. Mais, à l’arrivée, le prix des denrées reste toujours cher. Pis, entre 2012 et maintenant, ils ont connu une flambée. A titre d’exemples, le litre d’huile en bouteille est à plus de 1500 F Cfa, le sac de riz de 50 kg qui était vendu à 12.000 en 2012 est à plus 15.000 F Cfa, atteignant 17.000 F Cfa dans certaines zones. Celui parfumé s’échange moyennant jusqu’à 22.000 F Cfa, selon la marque. Cette hausse des denrées vient s’ajouter à la cherté du loyer à Dakar et même dans plusieurs grandes villes.
Se loger dans la capitale est devenu un chemin de croix. Le prix des appartements dépasse 200.000 F Cfa dans plusieurs quartiers. Et comme si cela ne suffisait pas, il y a la surenchère sur les avances et cautions demandées par des intermédiaires (agences, courtiers) qui exigent désormais 3 à 4 lois d’avance, au lieu des 2 mois prévu par la loi, en plus des frais de déplacement exorbitants. Cette spéculation sur le prix et l’impossible régulation du secteur de l’immobilier viennent anéantir les efforts des Sénégalais.
La cherté de l’eau aussi bien en milieux urbain, périurbain que rural, avec les nombreuses récriminations des populations contre les sociétés concessionnaires et exploitants des forages, et de l’électricité est aussi une réalité que les Sénégalais sont obligés d’affronter. La cherté de la vie, c’est également le prix du kg de viande qui a connu une augmentation. Désormais, il débourser 3500 F Cfa pour se procurer 1 kg de viande de bœuf dans plusieurs quartiers de Dakar.
UNE HAUSSE CONFIRMEE PAR L’ANSD : «LES PRIX DE LA CONSOMMATION ONT PROGRESSÉ DE 3,8% AU TROISIÈME TRIMESTRE 2021…»
Cette hausse généralisée des denrées est confirmée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Selon sa note d’analyse de l’Indice harmonisé des prix de la consommation au troisième trimestre de l’année 2021, les prix de la consommation ont progressé de 3,8% au troisième trimestre 2021, après un léger relèvement de 0,4% au trimestre précèdent. Cette évolution est essentiellement expliquée par la flambée des prix des «produits alimentaires et boissons non alcoolisées. En comparaison au troisième trimestre de l’année 2020, les prix à la consommation se sont accrus de 2,9%».
L’Ansd relève que les prix à la consommation des «produits alimentaires et boissons non alcoolisées» se sont accrus de 7,0% après une légère hausse de 0,6% au trimestre précèdent. Cet accroissement est expliqué par la flambée des prix des «légumes frais en feuilles» (+58,9%), des «légumes frais en fruits ou racines» (+24,9%), des poissons frais (+24,9%), des tubercules et plantains (+15,8%), ainsi que de la viande de bœuf (+7,2%). Une chute de la production maraichère et de l’offre en poissons frais est à l’origine de cette tendance haussière des prix des produits alimentaires.
En variation annuelle, les prix ont progressé de 4,3%, sous l’effet de l’augmentation des prix de la viande de bœuf (+17,1%) et des poissons frais (+16,5%). Les prix des produits de la fonction «logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles» ont connu un accroissement de 0,5% au troisième trimestre 2021. Cette hausse est principalement liée au renchérissement des combustibles liquides (+2,1%), des produits pour l’entretien et réparation courante (+1,9%), ainsi que des services d’entretien et de réparations courantes (+1,2%). Sur un an, les prix ont progressé de 1,5%, comparativement au troisième trimestre 2020.