Le régime d’Adama Barrow a-t-il cherché à étouffer le scandale financier qui entoure la pénurie de carburant qui a secoué le pays en tout début de campagne présidentielle ? En tout cas on accuse le gouvernement d’avoir géré ce scandale financier avec beaucoup de précaution pour ne pas entacher la campagne du candidat Barrow. Des hommes d’affaires proches du Président, comme Ababacarr Jawara propriétaire de Gach Oil, Mohammed Jagana, qui assurent le financement de sa campagne sont cités dans ce dossier. L’exécutif gambien par le canal du ministre Musah Drammeh a beaucoup interféré dans l’enquete pour la retarder afin de circonscrire les dégâts dans ce scandale financier. Interpellé par la police Ababacarr Jawara dira que Saihou Drammeh le directeur général de Gam-Petroleum lui avait demandé de lui verser la somme de 1,1 million d’euros (payés pour le carburant). Jawara souligne avoir refusé au départ arguant du fait que le montant était trop élevé pour être payé en espèce. Mais Saihou Drammeh avait insisté pour qu’il paie 1,1 million d’euros en espèces à Mohammed Jagana. Finalement il va se conformer en payant le montant convenu et exigé. Dans sa déclaration à la police Mohammed Jagana reconnait avoir reçu le paiement. Mais il précise que ce montant devait lui permettre d’acheter des devises auprés de FBN pour Gam-Petroleum. Mieux il ajoute avoir l’habitude de le faire. Précisons que son épouse Ebironka Janneh Jagana travaille au Gam-Petroleum. D’où les accusations de conflits d’intérêts. Jagana prétend également que Saihou Drammeh lui avait demandé de remettre l’argent à la dame Kadijah Kebbeh (fille d’Ahmed Kebbeh) qui travaille pour Ababacarr Jawara. Dans sa déclaration Kadijah Kebbeh reconnait avoir reçu le paiement de 1,1 millions d’euros. Elle soutient avoir versé la totalité dans le compte personnel de Saihou Drammeh. Face à la police Saihou Drammeh a nié avoir sollicité ou reçu de l’argent de Jawara encore moins de Kadijah. Tout en précisant aux enquêteurs que ce dossier est explosif et pourrait éclabousser tout le régime. Ce qui est préjudiciable à la campagne du candidat Barrow. Une attitude qui a freiné les enquêteurs.
Espérons qu’après la présidentielle une enquete sera véritablement diligentée pour élucider ce carnage financier.
