âą la premiĂšre aux fins de dĂ©livrance dâune copie du dossier de la procĂ©dure et dâaudition au fond,
⹠la seconde aux fins de main-levée du contrÎle judiciaire.
1/ La premiÚre réclamation
Depuis le dĂ©pĂŽt en date du 3 FĂ©vrier 2021 de la plainte qui a donnĂ© le top dĂ©part de ce vaudeville judiciaire, les conseils de Ousmane SONKO ne sont toujours pas en possession de ce dossier quâil a Ă©tĂ© pourtant loisible Ă tout SĂ©nĂ©galais ou Ă©tranger de passage ou vivant parmi nous de se procurer, au tout premier kiosque rencontrĂ© ou auprĂšs du premier vendeur de journaux ambulant qui passait dans les parages.
Une demande officielle du 29 Mars, soit deux semaines jour pour jour aprĂšs le face Ă face du 8 Mars, nâa rien donnĂ©. InculpĂ©, donc installĂ© dans la cause, M. Ousmane SONKO avait le plein droit dâaccĂ©der Ă son dossier. Il sâagit dâun minimum incompressible, dâun acquis Ă©lĂ©mentaire qui a droit de citĂ© jusque dans les systĂšmes de droit les plus dĂ©crĂ©pits, les plus insidieux et les plus surannĂ©s du monde.
Au 29 Mars, lâĂ©tape du dĂ©pĂŽt de la plainte Ă©tait devenue un vieux souvenir, beaucoup dâeau ayant coulĂ© sous les ponts, depuis le dessaisissement qui ne dit pas son nom de la Section des Recherches de la Gendarmerie Nationale jusquâĂ la dĂ©mission de M. Mamadou SECK juge du 8Ăšme Cabinet, en passant par la levĂ©e burlesque de lâimmunitĂ© parlementaire, la saisine du feu Doyen des Juges, les tueries du dĂ©but Mars, les tentatives avortĂ©es de lynchage mĂ©diatique et de meurtre dâimage qui ont toutes fini en eau de boudin⊠Les demandes informelles rĂ©pĂ©titives qui ont suivi cette rĂ©clamation du 29 Mars nâont pas connu un meilleur sort.
Qui plus est, toujours pas entendu au fond, M. Ousmane SONKO subit en outre un traitement Ă la limite dĂ©gradant, cruel et extrĂȘmement offensant qui ne saurait se perpĂ©tuer parce que la patience a tout de mĂȘme des limites.
Il est hautement probable que si le plan de mise Ă mort du 3 Mars 2021 avait fonctionnĂ©, Ă cette heure lâinstruction du dossier serait close, la date du jugement en audience criminelle spĂ©ciale fixĂ©e, les derniers rĂ©glages organisĂ©s pour un procĂšs express sanctionnĂ© par une peine prĂ©dĂ©finie avec en prime un amĂ©nagement mĂ©ticuleux du calendrier des procĂ©dures de voies de recours devant la Cour dâAppel et la Cour SuprĂȘmeâŠ
Au 1er Octobre 2021, ironie du sort, lâinculpĂ© Ousmane SONKO en est toujours rĂ©duit Ă quĂ©mander une audition au fond, lui qui nâa pas eu lâheur, Ă ce jour, huit mois aprĂšs le dĂ©pĂŽt contre lui dâune plainte pour des faits aussi graves que des viols rĂ©pĂ©tĂ©s et des menaces de mort, dâĂȘtre entendu une seule seconde par un agent enquĂȘteur, quâil soit policier ou gendarme.
2/ La seconde réclamation
Par ailleurs la mesure de contrĂŽle judiciaire prise le 8 Mars, si elle a indubitablement sauvĂ© le SĂ©nĂ©gal qui Ă©tait au bord du prĂ©cipice, a fait aujourdâhui la preuve de son inanitĂ©.
NotifiĂ©e ce fameux 8 Mars 2021, cette mesure assez contraignante apparaĂźt aujourdâhui dans toute sa vilĂ©nie en mixant le dĂ©ni de justice le plus insupportable avec une prise dâotage froidement mĂ»rie dans une sorte de cocktail composĂ© dâune dizaine de gouttes de sadisme, de deux cuillerĂ©es Ă soupe de perversitĂ©, dâune pleine louchĂ©e de mĂ©chancetĂ© et agrĂ©mentĂ© par une dose de fiertĂ© suffisante (q.s.p. en jargon pharmaceutique) pour se targuer dâavoir posĂ© une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs sur la tĂȘte de lâempĂȘcheur de tourner en rond.
Le 17 Mai, dĂ©jĂ , une vive opposition avait Ă©tĂ© notĂ©e pour refuser Ă Ousmane SONKO un dĂ©placement Ă LomĂ© oĂč il Ă©tait invitĂ© Ă prendre part Ă un dĂ©bat monĂ©taire. On lui avait objectĂ© avec impertinence quâil nâavait mĂȘme pas Ă©tĂ© entendu au fond ou âque lâinterdiction de sortie du territoire national nâĂ©tait assortie dâaucune rĂ©serve et quâen lâabsence dâune main-levĂ©e du contrĂŽle judiciaire [il]ne pouvait ĂȘtre autorisĂ© Ă sortir du territoire nationalâ.
Respectueux des contraintes imposĂ©es par le contrĂŽle judiciaire, il avait Ă©crit au juge qui dĂ©tient son passeport pour lâinformer de son intention de se rendre Ă LomĂ©. Quoi de plus normal, dans la mesure oĂč, dâabord, il nâa jamais laissĂ© passer le dernier vendredi de chaque mois pour satisfaire Ă la formalitĂ© dâĂ©margement du registre de contrĂŽle judiciaire tenu par le greffe du cabinet dâinstruction ? Il sâest retenu, ensuite, de sâĂ©pancher en public sur le dossier, faisant au contraire des efforts surhumains pour endurer les campagnes sordides et de plus en plus violentes de dĂ©nigrement,de dĂ©sinformation, de propagande et dâintoxication dont ont souffert atrocement ses partisans, ses proches, les hommes et les femmes de foi et de bonne volontĂ© ? Il sâest fait, enfin, un point dâhonneur Ă oeuvrer au respect scrupuleux de lâintĂ©gralitĂ© des prescriptions de ce contrĂŽle judiciaire injuste tout en Ă©tant averti des prĂ©supposĂ©s de cette contrainte qui se rĂ©sument Ă une seule stratĂ©gie : le pourrissement de la situation pour sĂ©dimenter sa
neutralisation en tant quâadversaire redoutable ?
Une telle stratĂ©gie ne saurait ĂȘtre pĂ©renne devant la quĂȘte pressante de justice dâun citoyen jouissant de la prĂ©somption dâinnocence, Ă©lu du peuple, figure politique de premier plan et qui ressent le besoin, partagĂ© avec ses millions de partisans et les opinions publiques, la rue africaine, dâĂȘtre jugĂ© dans les dĂ©lais les meilleurs ou dâĂȘtre lavĂ© des saletĂ©s et souillures infamantes des immondes accusations portĂ©es contre sa personne.
Ce contrĂŽle judiciaire, bon ou mauvais, avait rĂ©ussi volens nolens Ă dĂ©canter en son temps une situation alambiquĂ©e. Il ne faut pas que ce mĂȘme contrĂŽle judiciaire arrachĂ© de haute lutte pour sauver une nation se transforme par la volontĂ© de quelques Ă©garĂ©s en stimulus pour reconvoquer les vieux dĂ©mons et rĂ©veiller les vraies forces occultes en dormition.
Il est tellement plus Ă©conomique de reproduire fut-ce Ă ses frais un dossier et de le remettre Ă lâinculpĂ©, tellement plus simple de lui fixer une date dâaudition, tellement plus pratique de lever une mesure de contrĂŽle judiciaire sans objet et tellement plus intelligent de restituer son passeport Ă son titulaireâŠ
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