Le lead vocal du Super Diamono, Oumar Pène, vient de sortir deux nouvelles productions, dont un album souvenir visant à célébrer les 50 ans de son groupe.
Intitulé “Fàttaliku” (Se rappeler, en wolof), le nouvel album souvenir de l’artiste revisite “avec élégance et profondeur” les grands titres qui ont marqué l’histoire du groupe, a expliqué son manager Moustapha Dieng.
“Pourquoi +Fàttaliku+, c’est parce qu’on fête les 50 ans de musique du Super Diamono. On a un répertoire assez fourni, mais on a fait un choix”, pour contenter “un public diversifié […]”, a déclaré l’artiste, lundi, lors d’une séance d’écoute.
Il a dit à cette occasion sa volonté d’associer “tout le monde, pour marquer les 50 ans” de son groupe et “faire plaisir aux gens”.
Selon Omar Pène, chacun des sept titres de son nouvel album souvenir renvoie à une histoire en particulier.
L’artiste donne l’exemple de “Adama Ndiaye”, un titre enregistré à l’ORTS, actuelle Radiotélévision sénégalaise (RTS) avec un Nagra et qui a lancé sa carrière.
“Pour la petite histoire, raconte Omar Pène, mes amis avait fait une réunion à la sortie de la chanson en 1976 en me disant qu’il n’est pas question que j’abandonne la musique, car ils avaient une star dans la cité”.
“C’est cela +Fàttaliku+, il y a forcément des gens qui vont s’y retrouver. Il y a des changements, car par exemple le +Adama Ndiaye+ de 2025 est différent de celui de 1976. Il y a des gens qui n’étaient pas nés lorsqu’on jouait ce morceau, mais aujourd’hui, ils peuvent danser sur ce titre”’, a-t-il dit.
Il a rappelé que Papa Dembel Diop qui a réalisé l’album ne faisait pas encore partie du Super Diamono. “C’est cela l’importance de cet album”, insiste le chanteur, accompagné de son frère aîné Guissé Pène, et de son cousin, le professeur Massamba Guèye.
Oumar Pène s’inscrit dans une dynamique de transmission à travers son nouvel album en proposant une nouvelle lecture de ses “classiques intemporels”, dont “Jokko”, “Masata”, “Lu tax”, “Sa Doom”, “Soxna Si” et “Gayndé”.
L’album a été réalisé par le bassiste Pape Dembel Diop, un ancien du groupe qui a voulu conserver la couleur et le cachet musical du Super Diamono.
“On a voulu sauvegarder le cachet du Super Diamono tout en nous ouvrant aux nouvelles sonorités, car le Super Diamono n’était pas connu comme un orchestre qui jouait du marimba, on a voulu faire ce dosage pour adhérer à l’esprit des fans qui veulent que cette musique” puisse aussi faire danser, a fait savoir le chef d’orchestre du Super Diamono, Papa Dembel Diop.
“L’album s’adresse avant tout aux mélomanes, aux connaisseurs, à celles et ceux qui portent une attention sincère à l’héritage musical africain”, précise le manager de l’artiste, selon lequel “Fàttaliku” n’est pas un simple retour sur le passé.
Selon Moustapha Dieng, cet album est “une œuvre de maturité, une déclaration d’amour à cinquante années de musique, de rythme et de vibration”.
“La voix d’Oumar Pène, toujours aussi habitée, guide l’auditeur à travers un voyage émotionnel où chaque note raconte une histoire. Il y a des œuvres qui marquent une époque, et d’autres qui la traversent”, dit-il.
L’hommage rendu aux FDS
Le chanteur, affectueusement appelé “Baye Pène” a aussi expliqué les motivations qui l’ont conduit à sortir sa deuxième production en hommage aux Forces de défense et de sécurité du Sénégal.
“Parce qu’en fait, je crois que nous vivons dans une période où réellement, il se passe énormément de choses dans la sous-région et le Sénégal, jusqu’à présent, est à l’abri de pas mal de choses que nos voisins sont en train de vivre. Donc, je me suis dit que nos forces de défense et de sécurité abattent un travail extraordinaire”, a-t-il avancé.
“A la limite, je voudrais que nous, Sénégalais, nous sachions ce que ces gens-là représentent pour nous. Ce sont des gens qui méritent qu’on leur rende hommage”, a fait valoir le lead vocal du Super Diamono, qui a déjà chanté dans le passé “Soldat”.
Les textes de cet album, écrits en majorité en français visent à partager de façon large, au-delà des frontières, l’engagement et la bravoure des FDS, selon l’interprète de “Bana”.
“J’ai rencontré les généraux et ce sont eux-mêmes qui ont écrit les textes en français, justement. Il n’y a que les sapeurs-pompiers qui ont écrit en wolof et en français. J’ai tenu à respecter cela parce que si on chante en français, on ratisse beaucoup plus large, on est mieux compris quand on parle une langue qui sort de nos frontières, pour aller faire comprendre aux autres que nous disposons de forces de sécurité et de défense qui nous protègent. Cela pourrait même influer sur la situation d’autres pays où il y a la guerre”, ajoute-t-il.
Pour Omar Pène, il s’agit de faire comprendre que les FDS ne font pas que prendre les armes pour aller en guerre. Ils participent aussi au développement du pays dans le domaine de la santé et à travers la réalisation d’infrastructures par exemple, dit-il.
“Dans mon rôle de vouloir sensibiliser, de participer à ce qui pourrait se faire de mieux dans mon pays que j’aime en tant que patriote, mon souci, c’est de prôner la paix”, ajoute-t-il, estimant que les FDS ont été séduits par son projet et y ont participé.
Le lead-vocal du Super Diamono dit avoir opté pour une musique d’écoute pour cet album, dans le but de mieux faire entendre le message de remerciement adressé aux Forces de défense et de sécurité.
Lors de cette séance d’écoute avec les journalistes et l’association regroupant les inconditionnels du Super Diamono, Omar Pène a été désigné ambassadeur de la Banque nationale de développement économique (BNDE).
Il a aussi signé une convention de prestation pour dix dates avec le “Just for You”, un espace dakarois spécialisé dans la diffusion et la promotion de la musique.
Le directeur des Arts, Hugues Diaz, présent à cette rencontre, a estimé pour sa part que la culture a besoin d’initiatives comme celle du lead-vocal du Super Diamono.
Il a témoigné, au nom du ministère de la Culture, reconnaissance, gratitude et notre “soutien indéfectible pour l’homme qu’est Omar Pène”.
“En dehors de ses aspects artistiques, c’est un véritable régulateur social”, a dit le directeur des Arts, soulignant que le chanteur de par ses thématiques, “nous parle, nous touche”.
“Ses thématiques touchent la société, les préoccupations des Sénégalais, nous te rendons hommage et prions pour que ta longévité artistique soit centenaire”, a ajouté M. Diaz, qu’il dit apprécier pour sa capacité à se renouveler à travers le patrimoine.
L’album dédié aux Forces de défense et de sécurité, en plus de son rythme, véhicule “des messages profonds pour chacun de ces corps. C’est cela un trésor humain vivant qui est au service de son Etat, de sa société”, a dit Hugues Diaz rendant hommage à Omar Pène.
Le lead vocal du Super Diamono va se produire au Grand-Théâtre national le 24 décembre pour un concert intitulé “Le bal des connaisseurs”.
Une tournée est prévue dans les universités du Sénégal avec des masterclass et des concerts, selon son staff.
Il annonce également une résidence en janvier-février à Paris pour la réalisation d’un album international.
Omar Pène prévoit avant cela de se produire à Tanger (Maroc), camp de base des Lions du Sénégal pour l’édition 2025 de la Coupe d’Afrique des nations qui a démarré dimanche et se poursuivra jusqu’au 18 janvier prochain.
FKS/BK

