Guédiawaye vit depuis plusieurs jours au rythme d’un nouveau scandale impliquant l’ancien député Seydina Fall, alias “Bougazelli”. Selon les révélations de L’Observateur, l’ex-parlementaire, déjà éclaboussé par l’affaire des faux billets, est de nouveau au centre d’accusations lourdes : escroqueries immobilières en série, victimes multiples, remboursements de dernière minute et un réseau opaque de courtiers fantômes.
Un simple dépôt de plainte… puis l’effet domino
Tout commence avec T. Camara, première plaignante à se présenter à la police de Guédiawaye. En septembre, convaincue par les promesses de Bougazelli — reconverti en agent immobilier — elle verse 400 000 FCFA pour un appartement qu’elle n’occupera jamais. Pire : anticipant son déménagement, elle avait déjà changé ses enfants d’école.
Alertés, les éléments du lieutenant Sy Bâ se rendent dimanche à la cité Golf Océan. Bougazelli est cueilli chez lui, placé en garde à vue… et c’est là que tout s’emballe. Dès l’annonce de son arrestation, les victimes affluent.
Un système bien rodé : faux contrats, visites bidon et boutiques “multiservices”
I. Timera, des Parcelles Assainies, raconte une histoire similaire : 400 000 FCFA versés, une visite d’appartement, un contrat signé dans une boutique présentée comme une agence, des promesses de clés sous 48 heures… puis le vide.
Selon les témoignages, un maçon-courtier nommé A. Dieng, aujourd’hui introuvable, serait la cheville ouvrière. Bougazelli, lui, nie tout en bloc et accuse ce dernier d’être “le véritable artisan des manœuvres frauduleuses”.
Mais les plaignants assurent avoir traité directement avec l’ex-député, et les documents retrouvés dans les multiservices ne jouent pas en sa faveur.
Tentatives de remboursement express pour calmer la tempête
Pendant que les victimes déposent plainte, des proches de Bougazelli tentent d’étouffer l’incendie. Deux femmes sont approchées au commissariat : on leur promet le remboursement sous 24 heures si elles “gèlent temporairement” leur plainte.
Même scénario pour I. Timera, à qui un parent de Bougazelli remet 200 000 FCFA, promettant le reste “mercredi matin”.
Résultat : cinq nouvelles plaintes s’ajoutent à celles déjà enregistrées au poste de Golf-Sud, où l’affaire a éclaté
Ce dossier n’est pas isolé. L’Observateur avait déjà enquêté, dans son édition du 18 novembre, sur un cas similaire : K. Coulibaly et son voisin, expulsés d’un appartement fissuré, sont orientés vers Bougazelli. Là encore, visite d’un R+3 à Golf Océan, 300 000 FCFA versés, promesses de disponibilité sous deux semaines…
Le jour de la remise des clés, excuses, retards et rendez-vous manqués.
Convoqué le 26 novembre, Bougazelli se présente en retard, rembourse discrètement les 300 000 FCFA, puis repart sans attendre les plaignants. Une manœuvre jugée “express”, mais qui ne change rien : les dossiers s’empilent, et l’ex-député reste dans le viseur des enquêteurs.
Déféré ce mercredi
Toujours en garde à vue, Seydina Fall devrait être déféré au parquet ce mercredi, sauf rebondissement. Les enquêteurs tentent encore de localiser le courtier A. Dieng, considéré par Bougazelli comme le principal responsable, mais que les victimes identifient, elles, comme un simple intermédiaire.
Dakaractu

