L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a franchi un nouveau cap dans la gestion de la sécurité sur son campus. Réuni en visioconférence ce mardi 2 décembre 2025, le Conseil académique, présidé par le recteur, le professeur Alioune Badara Kandji, a examiné « la situation sécuritaire » marquée par une « série d’incidents jugés préoccupants ».
Selon un communiqué parvenu à PressAfrik, ces événements ont « compromis la sécurité des personnes, porté atteinte aux biens publics comme privés et menacé le bon fonctionnement de l’administration, des activités d’enseignement et de recherche ».
Face à cette dégradation, l’instance universitaire a décidé d’autoriser le recteur à « requérir le concours des forces de l’ordre afin de sécuriser le campus pédagogique. » Une mesure exceptionnelle encadrée par les articles 4, 5 et 6 de la loi n°94-79 du 24 novembre 1994 relative aux franchises et libertés universitaires. Celle-ci est présentée comme strictement limitée à trois objectifs : « préserver l’intégrité physique » des étudiants, enseignants, chercheurs et personnels administratifs, « protéger le patrimoine universitaire » et « garantir un climat académique stable », jugé indispensable à la poursuite de la mission de formation et de recherche.
Le Conseil académique « réaffirme son attachement aux valeurs républicaines, au respect du droit, au dialogue » ainsi qu’à la préservation d’un espace « sécurisé et apaisé ». Il appelle l’ensemble des acteurs universitaires à « garder la sérénité » pour assurer la continuité des enseignements et le fonctionnement normal des services administratifs.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions cycliques sur le campus de l’UCAD, où les épisodes de violence, les dégradations matérielles et les perturbations des activités pédagogiques restent récurrents. L’université entend ainsi rappeler sa détermination à garantir un environnement de travail sûr et conforme aux exigences académiques.
Ndeye Fatou Touré

