Le projet de construction d’un bâtiment R+2 destiné à accueillir les unités de greffe de moelle et de Procréation médicalement assistée (PMA) à l’hôpital Dalal Jamm est au cœur d’irrégularités majeures. Mandatés par l’Arcop, les auditeurs du cabinet Adoc SA dressent un tableau préoccupant après leur audit technique.
Attribué au groupement Sylla Trading Corporation Sarl/Groupe Delta pour plus de 1,1 milliard Fcfa, le marché devait être livré en dix mois à partir du 25 mars 2021. Pourtant, un avenant de 334,9 millions Fcfa, signé en avril 2022 pour travaux supplémentaires et prorogation des délais, a porté le coût final à 1,454 milliard Fcfa. Les auditeurs notent plusieurs anomalies dans cet avenant : des travaux initialement inclus dans le marché de base y ont été réinscrits, pour un montant de 178,4 millions Fcfa, créant une irrégularité manifeste.
Le rapport révèle également des manquements graves aux obligations contractuelles :
– Absence de garantie de bonne exécution et de la retenue de garantie de la part de l’entreprise.
– Retard colossal : après 33 mois, le chantier reste inachevé, soit neuf mois de retard sur les délais prévus.
– Pénalités non appliquées, alors qu’elles sont évaluées à 332,7 millions Fcfa.
Plus troublant encore, des travaux facturés pour 63,4 millions Fcfa n’étaient pas réalisés lors du passage des auditeurs – même s’ils ont été achevés après leur rapport provisoire. Le rapport signale enfin une surévaluation des quantités de matériaux, estimée à 75 millions Fcfa.
En somme, l’audit met au jour un enchevêtrement d’irrégularités financières, techniques et administratives autour d’un marché de plus de 1,4 milliard Fcfa, compromettant l’intégrité et le calendrier d’un projet vital pour l’hôpital Dalal Jamm. Avec Libération
Mangoné KA

