Le nouveau Front pour la défense de la liberté de la presse (FDLP), a tenu un rassemblement ce jeudi 30 octobre dans les locaux de la chaîne 7TV. Face à la presse, la journaliste Maimouna Ndour Faye a tenu à remercier les nombreux soutiens reçus pendant sa détention. « Toute la presse sénégalaise qui s’est mobilisée ces dernières 48 heures pour nous apporter un soutien fraternel, je vous remercie », a-t-elle déclaré.
Interpellée pour avoir donné la parole à Madiambal Diagne, poursuivi par la justice, la patronne de la 7Tv a tenu à rappeler le sens de sa démarche professionnelle. « Je voudrais juste rassurer ceux qui ont formulé cette accusation d’atteinte à la sûreté de l’État et d’atteinte à l’autorité de la justice. Dans ma démarche professionnelle, je n’ai jamais envisagé de porter atteinte à la sûreté de l’État ou d’affronter la justice », a-t-elle expliqué.
Cette dernière a affirmé avoir simplement exercé son rôle d’informatrice. « Je suis journaliste, j’ai juste exercé le droit à l’information pour les citoyens. Cela fait un mois qu’on parle de ce dossier Madiambal, on a toujours eu une seule version des faits et, comme tous les confrères, nous avions besoin d’avoir une autre version. J’ai permis aux téléspectateurs d’avoir cette version parce qu’il y avait des précisions et des éclairages qu’il fallait apporter », a-t-elle précisé.
Maïmouna Ndour Faye a regretté que ce travail journalistique ait été interprété comme un « acte subversif ». « Je suis vraiment désolée que ce soit considéré comme une atteinte à l’autorité de la justice », a-t-elle déclaré. « Au regard des conventions internationales, du code de la presse et des lois de ce pays, rien ne s’oppose à ce qu’un journaliste donne la parole à un homme sous mandat d’arrêt international. Je n’ai pas donné la parole à un déserteur, je n’ai pas donné la parole à un terroriste, je n’ai pas donné la parole à un rebelle ou un séditionniste. J’ai donné la parole à un homme. »
Dans sa déclaration, la directrice de 7TV a également évoqué la coupure du signal de sa chaîne et de celui de TFM, intervenue après son arrestation. Elle a dénoncé une violation des règles établies. « Les signaux ont été coupés. Ceci ne respecte pas la réglementation en vigueur », a-t-elle affirmé. « C’est le CNRA qui doit agir dans ce sens et non le ministère qui donne une injonction à TDS. TDS n’a pas le droit de couper les signaux de la TFM et de la 7TV. »
Elle a appelé les autorités à rétablir les signaux et à respecter le cadre légal en matière de communication audiovisuelle. « Nous sommes en train de vivre un manque à gagner avec la coupure du signal au niveau de la TNT », a-t-elle souligné. « J’invite le ministère de la Communication à respecter d’abord les lois et règlements, le code de la presse qui régit le fonctionnement des médias. »
Maïmouna Ndour Faye, qui a été déférée avant d’être libérée dans la matinée de ce jeudi, demeure sous le coup d’une procédure judiciaire. « Pour le moment, il m’est interdit de parler de ce dossier parce que l’affaire est pendante devant la justice », a-t-elle indiqué, tout en réaffirmant son engagement pour la liberté d’informer.
Son arrestation et la suspension du signal de 7TV ont provoqué une vive réaction du monde médiatique. Le FDLP, constitué des principales organisations de presse, a annoncé une série d’actions en faveur de la défense de la liberté d’expression et de la protection des journalistes. Concluant, Maïmouna Ndour Faye a lancé un message : « Je demande à tous ceux qui croient à la liberté de la presse et au droit à l’information de rester mobilisés. Le journalisme n’est pas un crime. »

 

