En 2025, le Sénégal a brillé sur le marché obligataire. Dans un contexte marqué par l’absence d’accord avec le Fonds monétaire international (Fmi), des baisses successives de sa notation souveraine et un débat sur les chiffres publics, le Sénégal a réussi trois emprunts obligataires d’un montant de 1.219 milliards de FCfa avec d’importantes couvertures.
En sept mois, le Sénégal, dans sa stratégie de mobiliser l’épargne locale, dans une logique de financement endogène, a réussi trois emprunts obligataires, pour un montant total de 1.219 milliards FCfa, soit un record sur la période dans la zone. Ces performances résultent d’une liquidité du marché et d’une confiance des investisseurs à la signature du Sénégal. Le premier emprunt a eu lieu le 10 avril 2025. Après moins de deux semaines de souscription, le Trésor public sénégalais a anticipé le jeudi 10 avril la clôture de son emprunt obligataire par appel public à l’épargne lancé le jeudi 27 mars alors qu’elle devait s’étendre jusqu’au 26 avril. L’opération visait 150 milliards de FCfa. Les investisseurs ont ainsi proposé une enveloppe d’un montant cumulé de 405 milliards de FCfa, soit près de trois fois l’objectif initial. Les taux d’intérêt ont varié entre 6,40% et 6,95%. Cette performance a été obtenue dans un contexte où la Cour des comptes faisait état d’une dette de 99,67% du Pib, contre un déficit budgétaire pour 2023 s’élevant à 12,3%. Sur la même période, les agences de notation Moody’s et Standard and Poors avaient sanctionné négativement par des abaissements de la notation souveraine à respectivement à B3 et B, avec des perspectives négatives.
364 milliards de FCfa en juillet
En juillet 2025, l’État du Sénégal a surfé sur sa vague de succès sur le marché obligataire du mois d’avril. Par appel public à l’épargne, le Trésor public a mobilisé 364 milliards de FCfa. Initialement lancée le 19 juin 2025, l’opération a été clôturée le 08 juillet 2025. Elle a permis de mobiliser 364 milliards de FCfa pour un objectif initial de 300 milliards de FCfa, soit un taux de couverture global de 121,3%. Il s’agit, selon le ministère des Finances et du Budget publié à l’époque, d’une forte mobilisation des épargnants qui illustre la confiance renouvelée des citoyens, dans les perspectives économiques du pays, ainsi que leur volonté de contribuer directement à l’effort national de développement. À l’en croire, dans un contexte économique exigeant, cette série de levées de ressources renforce la crédibilité de la signature de l’État du Sénégal, qui continue d’attirer la confiance des investisseurs institutionnels. L’opération avait pour vocation d’appuyer les efforts du Gouvernement pour le redressement des finances publiques et la relance de l’économie, d’optimiser le profil du service de la dette et de soutenir la liquidité du système bancaire qui dispose de titres admissibles au refinancement. Pour cet Ape, la Valeur nominale est de 10.000 FCfa, à un taux d’intérêt de 6,60% sur 5 ans. L’émission repose sur quatre tranches. La première est de 20 milliards de FCfa, les deuxième et troisième sont de 110 milliards de FCfa pour chacun et 60 milliards de FCfa pour la quatrième tranche. Pour les différentes tranches, les taux varient de 6,60% à 6,95%, pour des maturités qui s’étendent entre 5 ans et 10 ans. Les arrangeurs sont Cgf Bourse et Société Générale Capital Securities West Africa.
Record de 450 milliards de FCfa en octobre
Lancé le 18 septembre 2025, avec une ouverture des souscriptions le 22 septembre, le troisième appel public à l’épargne du Sénégal, en 2025, s’est achevé le vendredi 10 octobre 2025. Structurée par Impaxis Securities, arrangeur principal et chef de file, en collaboration avec la Société Générale, l’opération a permis de lever 450 milliards de FCfa, sur un objectif initial de 300 milliards de FCfa. Selon le ministère des Finances et du Budget, cette performance illustre, une fois de plus, la confiance renouvelée des investisseurs dans les perspectives économiques du pays, ainsi que leur volonté de contribuer directement à l’effort national de développement. Les ressources mobilisées s’inscrivent dans le cadre de la couverture du besoin de financement, conformément à l’autorisation parlementaire pour faire face aux engagements financiers de l’État. Pour cette opération, la tranche A concerne un montant indicatif de 60 milliards, avec un coupon de 6,40% payé semestriellement, soit un rendement de 6,50%. La maturité de 3 ans est in fine (remboursement total du capital à l’échéance). La tranche B vise une enveloppe indicative de 100 milliards de FCfa avec un coupon de 6,60% payé semestriellement, soit un rendement de 6,71%. La maturité est fixée à 5 ans avec une année de différée sur le capital. Pour la tranche C, le montant indicatif est de 80 milliards de FCfa avec un taux de coupon de 6,75% et un rendement de 6,86%. La maturité ressort à 7 ans avec un différé de 2 ans. Pour la tranche D, l’enveloppe ciblée est de 60 milliards de FCfa, avec un coupon de 6,95% payé semestriellement et un rendement de 7,07%, à une maturité de 10 ans avec un différé de 2 ans sur le capital.
Par Demba DIENG