Face aux risques croissants de fraudes sur les actes d’état civil et de dérives dans l’octroi de la nationalité, l’avocat Me Demba Ciré Bathily appelle à trouver un juste équilibre entre hospitalité et sécurité nationale.
Selon lui, pour vivre et séjourner au Sénégal, il y a des lois à respecter. « Ne pas disposer des titres de séjour exigés par la loi, une carte d’identité d’étranger pour notre pays, est une menace grave pour la sécurité nationale », a-t-il averti sur sa page Facebook.
L’avocat a également attiré l’attention sur les fraudes présumées liées à la manipulation des fichiers d’état civil pour attribuer la nationalité sénégalaise à des étrangers. Selon lui, la « nationalité sénégalaise ne saurait être usurpée ni accordée au nom d’une prétendue intégration ».
Ci-dessous l’intégralité de son texte :
LA TERANGA NE DOIT PAS ÊTRE UNE FAILLE SÉCURITAIRE
Nos traditions d’hospitalité fondées sur notre légendaire teranga ne doivent pas être la faille sécuritaire qui risque de déstabiliser la cohésion nationale.
Que ce soit dans nos relations avec les pays limitrophes ou la sous région pour ne citer que cette proximité, la libre circulation des personnes et des biens est un impératif de voisinage à préserver mais cela ne saurait inclure l’installation et le séjour définitif en marge des lois et règlements.
Pour vivre et séjourner au Sénégal, il y a des lois à respecter, pour travailler au Sénégal, il y a des emplois strictement réservés aux sénégalais sous réserve des dérogations posées par les accords internationaux comme au sein de la CEDEAO. Ne pas disposer des titres de séjour exigés par la loi, une carte d’identité d’étranger pour notre pays, est une menace grave pour la sécurité nationale. Un pays a besoin de savoir quels sont les étrangers qui y résident, d’où ils proviennent et quels sont leurs activités et où se situe leur domicile.
Les fraudes alléguées sur l’octroi de la nationalité à des étrangers par manipulation des fichiers d’état civil devraient davantage retenir notre attention. Ce n’est pas de l’intégration, c’est une forme d’envahissement. La nationalité sénégalaise ne peut être usurpée. Elle doit résulter du lien de sang, du lien d’alliance ou de la naturalisation, pas de la fraude .
Ce n’est pas de la xénophobie, c’est s’adapter aux défis de notre temps. Nous ne pouvons pas accueillir les chômeurs des pays voisins, les lois sur le séjour l’interdisent, nous ne pouvons plus tolérer le trafic des migrants à travers les formes modernes d’esclavage que sont la mendicité et la prostitution. Le spectacle du démantèlement aux mamelles, le racolage dans les rues de Saly Portudal sont là pour nous le rappeler.
TROP C’EST TROP