La première saison de « Wassanam », nouvel opus dans la forte dynamique de production des séries, a été dévoilée, jeudi 2 octobre, sur le grand écran du Cinéma Pathé Dakar. Les trois premiers épisodes projetés ont permis de découvrir que, bien qu’elle reste dans l’idée des chroniques sociales qui tissent majoritairement les séries TV sénégalaises, « Wassanam » fait le pari de l’authenticité, de l’esprit de communauté et de la catharsis.
Pour son avant-première, l’équipe de production de la nouvelle série « Wassanam » (Pardon, en langue sérère) a projeté, jeudi dernier, ses trois premiers épisodes, au Cinéma Pathé Dakar. Assez d’images pour donner l’idée sur cette œuvre sérielle qui se décline en 25 épisodes de 26 minutes.
Un long-métrage de 80 minutes, récapitulatif des 26 épisodes, paraitra également pour permettre de faire l’économie de l’intrigue aux cinéphiles. Dans le courant des chroniques sociales qui alimentent les séries sénégalaises ces dernières années, « Wassanam » veut néanmoins se démarquer par une authenticité de son scénario et de son cadre.
La série sera visible sur la plateforme Wido. Adaptée de la chronique littéraire de Ndèye Marième Diop, par ailleurs scénariste du projet, « Wassanam » présente l’histoire de la jeune Aïcha, jeune femme de 20 ans joyeuse et douée. Elle vit dans son village sérère, partagée entre l’insouciance et l’ambition propres à la campagne.
Son élan optimiste va être brisé, sinon ralenti par son mariage arrangé avec le maire, qui a joué de sa perfidie pour convoler Aïcha en justes noces. Aïcha Ndiaye sera sacrifiée à l’autel d’un honneur prétendu. C’est aussi une histoire d’amour compliquée avec le jeune avocat prospère Malick, qui épousera sa cousine Aby, décidée à occuper exclusivement l’aire conjugale.
Mais il ne s’agit pas que de côté cour. La cour, dans sa large définition rurale, est exposée dans une authentique figure. Au-delà des images captivantes, l’histoire expose les luttes séculaires qui minent les familles élargies dans les concessions. Des contentieux nourris par la jalousie et les querelles depuis les parents ou grands-parents polygames, mais aussi par les fortunes diverses des héritiers.
Un « casting » d’exception
Des ressentiments qui bouleversent souvent la quiétude de la famille nucléaire constituée d’Aïcha, son frère et ses deux parents braves et affectueux, contre la famille élargie qui se ronge de dépit et de leurs échecs. Ces rancœurs vont conduire à diverses péripéties constituant le drame de « Wassanam ».
Actrice principale de la série, Oumy Ndong (dans le rôle d’Aïcha) se révèle pleine de promesses. Passeuse d’émotions, la jeune actrice est distinguée Meilleure révélation féminine dans la précédente édition du festival « Dakar Séries ». Elle côtoie dans cette production sa « rivale » Halima Gadji, pour laquelle le public du Cinéma Pathé a eu une pensée affectueuse avec sa maladie.
Les deux dames ont en commun leur amour pour Malick, interprété par le prodigieux acteur Babacar Oualy qui reparaît au grand écran. Ce dernier a fait grande sensation chez le public sénégalais par la série « Idoles », où il a brillamment interprété le rôle de Cherif Maal, et aussi dans « La Pirogue » de Moussa Touré où il a été époustouflant dans le rôle de Kaba.
« Wassanam » est réalisé par le jeune Pape Abdoulaye Seck, qui se distingue dans son métier depuis quelques années, avec des films à succès (Sagar, Golden, Sakho & Mangane) et une influence ressentie dans l’écosystème du cinéma. Il coréalise la série avec Mada Ndiaye, par ailleurs productrice du film avec sa structure Artmada Sénégal.
Mada Ndiaye, prenant la parole avant la projection, a décrit une histoire de société, un film qu’il faut voir autant comme un divertissement que comme une catharsis de nos défaillances profondes.
Par Mamadou Oumar KAMARA