Pris au piège par les travaux de réhabilitation de la route Almadies 2 – Kounoune, les habitants de cette zone poussent un cri du cœur. Aujourd’hui, les arrêts répétitifs du chantier ont impacté les commerçants. Aussi, à quelques jours de la rentrée scolaire, les parents d’élèves craignent-ils des désagréments.
Dans le cadre du programme de modernisation des villes (Promovilles), les travaux de réhabilitation de la route principale allant de Sedima à Kounoune en passant par Almadies 2 ont été entamés sous la direction de l’entreprise Eiffage. Cependant, depuis leur démarrage, les travaux ont connu des arrêts répétitifs laissant les populations à leur propre sort. Plusieurs axes ont été bloqués et le commerce, un maillon essentiel dans cette zone, est en perte de vitesse.
À cause de ces travaux qui n’avancent pas et qui se déroulent souvent en intermittence, plusieurs propriétaires de magasins ont fermé boutique. En cette période de saison des pluies, la situation est devenue encore pire avec les eaux qui stagnent partout rendant la circulation presque impossible. Arona Sow, propriétaire d’une quincaillerie est assis à la devanture de sa boutique tout en veillant au grain. Il jette un coup d’œil sur tout ce qui bouge.
Habitant de la cité des Almadies 2, le jeune homme déplore cette situation qui, pour lui, perdure sans que la moindre solution ne soit trouvée. Il témoigne que beaucoup de personnes ont arrêté, car, dit-il, les travaux ont beaucoup ralenti l’activité économique. « Les travaux ont beaucoup impacté sur nos revenus. La clientèle est dans une tendance baissière parce que les commerces sont devenus inaccessibles. J’ai annulé beaucoup de commandes que j’avais effectuées parce que les camions gros porteurs ne peuvent plus arriver jusqu’ici », dit-il.
En outre, il appelle les autorités concernées à venir faire le constat sur l’état d’avancement de ces travaux. « Pour des travaux d’une telle ampleur, il doit y avoir un suivi régulier afin de pouvoir contrôler le travail de bout en bout. Aujourd’hui, l’arrêt des travaux nous pose d’énormes difficultés et l’État doit réagir pour que le chantier puisse être achevé », renchérit-il. L’économie à l’arrêt Trouvé dans son atelier de lavage, Thierno Ka ne dit pas autre chose. Son activité est au ralenti. D’après lui, son boulot qui marchait bien a pris la courbe descendante et son chiffre d’affaires en chute libre. « J’ai dû demander à beaucoup de mes agents d’arrêter, car, la situation qui prévaut est très difficile. Honnêtement, je ne peux pas les payer tous parce que les travaux ont fait que beaucoup de mes clients ne peuvent plus venir », soutient-il.
Toutefois, il garde un grand espoir par rapport à la poursuite des travaux. Selon lui, les pluies ont beaucoup retardé les travaux de réhabilitation de cet axe. Sur la route, plusieurs camions mobilisés pour la réhabilitation de cet axe sont restés immobiles. Un signe qui montre que l’arrêt des travaux est de mise. Les travaux n’ont pas connu d’avancées majeures dans cette partie. Au moment où certains endroits connaissent un début de goudronnage, d’autres sont en phase de remblayage. En cette mi-journée, le soleil darde ses rayons qui, à leur tour, font réchauffer la surface. Une température suffocante s’annonce et l’endroit est rythmé par les va-et-vient incessants des passants.
L’artère principale, rendue impraticable par le passage des bulldozers et Caterpillars contraint les piétons à adopter une stratégie de survie précaire. Pour circuler, les gens sont forcés de longer les façades des boutiques et les murs des habitations. Ce mince passage, devenu l’unique trottoir de fortune, est une véritable piste d’obstacles. L’espoir d’un lendemain meilleur Chaque jour de retard se traduit par un coût économique lourd. Avec l’ouverture des classes qui se profile à l’horizon, les riverains sont inquiets. La perspective de devoir traverser quotidiennement cette zone à haut risque, conjuguant impraticabilité et danger de circulation, met les familles sous une pression insoutenable.
Djiby Sall, habitant de la cité est dans un dilemme. Avec cette voie inachevée, il pense que la situation va être difficile pour les élèves et leurs parents. « C’est vraiment dommage avec la rentrée des classes qui approche à grand pas et ainsi je trouve que les travaux doivent être accélérés pour qu’ils en finissent au grand bonheur des riverains », souligne le sexagénaire. En pleine discussion avec son voisin Amadi Wade, ils sont assis confortablement à la devanture d’une maison qui offre une vue panoramique sur cette voie. Pour sa part, Amadi Wade témoigne que la voiture qui venait prendre ses enfants lors de l’année scolaire passait par ici. Pour lui, il n’est plus question que ce véhicule emprunte ce chemin vu la gravité de la situation avec les travaux qui avancent à pas de caméléon.
Bada MBATHIE