Le Pôle judiciaire financier (PJF) a braqué ses projecteurs sur Me Moussa Bocar Thiam, ancien ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. L’avocat, actuellement à l’étranger, est cité dans le marché controversé de 2,4 milliards de F CFA relatif aux travaux d’aménagement du Parc des technologies numériques de Diamniadio, rebaptisé depuis « Senegal Connect Park ».
Dans un texte publié à la troisième personne et relayé par L’Observateur, il se défend avec vigueur, dénonçant ce qu’il qualifie d’« acharnement politique ». « Il n’a absolument rien à se reprocher », écrit-il. « Je ne suis ni auteur, ni complice, ni bénéficiaire d’un quelconque détournement de deniers publics. Jusqu’à l’extinction du soleil, aucune preuve de vérification de ressources publiques ne saurait m’être imputable. »
Selon le quotidien, le PJF a multiplié les réquisitions auprès des banques et notaires, dans le cadre d’une enquête patrimoniale minutieuse visant à dresser un inventaire complet des avoirs de l’ancien ministre, au Sénégal comme à l’étranger. L’objectif est de vérifier si son passé ministériel aurait pu servir à un enrichissement illicite.
L’affaire a déjà coûté cher à Bassirou Abdoul Bâ, ex-directeur général du PTN, et à son responsable administratif et financier, Ismaila Thimbo, actuellement incarcéré. Lors de son audition, Bassirou Abdoul Bâ a indiqué que le marché litigieux, évalué par l’Ageroute à seulement 1 milliard de F CFA, n’aurait été validé qu’après la remise d’une note écrite de décharge par le ministre de tutelle, Me Bocar Thiam. Quant à l’entrepreneuse Amy Samaké, bénéficiaire des fonds, elle a échappé au mandat de dépôt en fournissant un cautionnement jugé suffisant.
Birame Ndour