En visite à Badara Gadiaga et Abdou Nguer, Alioune Tine a salué leur force morale et dénoncé des détentions qu’il juge “injustifiées”.
Pour le fondateur d’Afrikajom Center, ces deux chroniqueurs sont des détenus d’opinion et doivent être libérés sans condition afin d’apaiser le climat politique et médiatique au Sénégal. J’ai rendu visite aujourd’hui à Badara Gadiaga et à Abdou Nguer, deux détenus d’opinion que j’ai trouvé en pleine forme avec un moral d’acier.
Le sentiment et la conviction qu’ils sont tous les deux innocents et qu’ils n’ont rien à se reprocher , que leurs dossiers sont vides, expliquent leur sérénité en prison.
Badara Gadiaga a des compétences exceptionnelles en matière d’éloquence en français comme en wolof.
Quand il parle, on l’écoute, parce qu’il a une competence poétique et narrative qu i captent l’attention, c’est un professionnel de la parole et du verbe en démocratie, il sait manipuler les images et les proverbes, en français comme en wolof, ce qui en fait un des plus redoutables debatteurs /chroniqueurs de la télévision.
L’impact de son discours sur l’opinion publique sénégalaise n’est plus à discuter aujourd’hui. Ce qui fait que Jakarloo, l’émission vedette de Tfm était attendue et suivie , et il faut le reconnaître, sait faire mal à ses adversaires politiques. Est-ce la principale raison de son séjour en prison pour le réduire au silence ? Beaucoup dans l’opinion le pensent aujourd’hui.
Badara Gadiaga faisait partie des jeunes du M23, très impliqués dans la lutte contre le 3eme mandat avec Abdourahmane Sow, Aida Niang, Abou Diallo, etc. Quand, j’étais arrêté le 27 janvier 2012 et en garde à vue au Commissariat Central, Badara Gadiaga etait passé me voir. Donc je lui dois bien cette visite.
Quant à Abdou Nguer, je l’ai vu souriant avec son Bled, CM2. Il a transformé l’espace carcéral en espace d’éducation et de formation en français. Il s’est approprié la devise de Nelson Mandela qui figure à la porte de Rebeuss.
Il va sortir de cette épreuve gagnant et enrichi. Car Abdou Nguer qui me raconte qu’il a appris ce qu’est un être humain en prison. Nguer fait partie des chroniqueurs qui par leur compétence culturelle, narrative et communicationnelle ont contribué à anoblir les chroniqueurs en langue wolof.
Abdou est pétri de culture et il est doté d’une exceptionnelle capacité d’argumentation et de persuasion. Lui, aussi, on l’écoute, on l’admire, moi je suis impressionné aujourd’hui par sa volonté de savoir. Un chroniqueur redoutable doublé d’un opposant redoutable. Il fallait le faire taire lui aussi.
Il faut libérer Badara Gadiaga et Abdou Nger, immédiatement et sans condition. Parce que leurs dossiers sont vides. Ils sont totalement innocents et doivent retourner à leur travail. Name nagne leen ci tele bi. Il faut les liberer pour apaiser un climat politique et médiatique lourd, pesant et toxique fait d’insultes, d’invectives et de haine entre l’opposition et le pouvoir.
Il faut les libérer pour commencer à réaliser l’unité des sénégalais autour du plan de redressement national et autour du « projet ». La majorité des Sénégalais a voté pour le projet. Son succès est indispensable, car c’est le succès du Sénégal et des leaders qui le portent.
Président Diomaye et PM Sonko la Nation a besoin de paix et de sérénité. Chers leaders de l’opposition, la Nation a besoin de paix, de sérénité et de stabilité.
Il faut maintenant civiliser les relations entre le pouvoir et l’opposition. Expurger de la langue politique les injures, les insultes et les invectives.
Antoine Sarr