Le Sénégal franchit une étape majeure dans la mobilisation de ses ressources internes. Pour la première fois, le pays lancera, le 18 septembre prochain, un Diaspora Bond, destiné à impliquer directement ses ressortissants établis à l’étranger dans le financement de son développement économique et social.
L’annonce a été faite par le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d’un meeting tenu le 13 septembre à Milan (Italie), en marge de la présentation du Plan de redressement économique et social (PRES) aux Sénégalais d’Europe.
« Le Sénégal est confronté à des besoins budgétaires importants. Aujourd’hui, l’État veut innover pour trouver davantage de ressources afin de remplir ses obligations. Et nous comptons sur vous, la diaspora », a déclaré le chef du gouvernement. Ousmane Sonko a insisté sur la nécessité pour les Sénégalais de l’extérieur, dotés d’un pouvoir d’achat plus élevé, de prendre toute leur part dans cette nouvelle dynamique.
Un instrument sécurisé et rémunérateur
Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a précisé que ce Diaspora Bond s’inscrit dans le cadre du troisième appel public à l’épargne (APE) de l’année, après deux premières opérations couronnées de succès.
« La véritable innovation de ce troisième APE est l’introduction des obligations citoyennes et patriotiques, les Diaspora Bonds. Nous appelons les Sénégalais de l’extérieur, où qu’ils se trouvent, à participer activement au financement de nos besoins », a affirmé le ministre.
Cheikh Diba a également mis en avant le caractère attractif de l’instrument. « Il s’agit d’un mode de financement fiable, avec des taux de rendement qui permettent de récupérer son argent. Nous voulons que vous soyez des acteurs privilégiés de la transformation nationale », a-t-il insisté.
La diaspora, levier stratégique du redressement économique
Les transferts de fonds des Sénégalais de l’extérieur restent l’une des principales forces de l’économie nationale. En 2024, ils se sont élevés à 2 211 milliards de francs CFA, soit un montant supérieur au déficit budgétaire du pays. Pour le ministre des Finances, ce potentiel doit désormais être canalisé vers des instruments structurés et porteurs d’avenir. « Nous avons connu un déficit budgétaire de 12 % et un taux d’endettement de 118 %. Votre implication dans ce Diaspora Bond peut donner l’élan décisif au redressement économique et social du pays », a-t-il déclaré.
À travers ce nouvel outil, le gouvernement entend transformer la diaspora en un véritable pilier de la croissance nationale, non plus seulement par les transferts familiaux, mais par une participation directe et durable au financement public et aux projets stratégiques. Le rendez-vous est donc pris pour le 18 septembre 2025, date du lancement officiel du Diaspora Bond, un instrument présenté comme sécurisé, rentable et surtout patriotique.