À Thiadiaye, lors de l’installation des conseils de quartier, le maire Omar Youm a profité de l’occasion pour critiquer la gouvernance actuelle. Au micro de Dakaractu Mbour, il a dénoncé, avec une rare virulence, le traitement infligé à l’ancien député Farba Ngom.
Sur le remaniement ministériel
Selon Omar Youm, « le changement d’hommes, en l’absence de vision, donnera toujours les mêmes résultats. Ce n’est pas un problème d’hommes, c’est un problème de vision, de management et de méthode ».
Pour lui, l’État se trompe en pensant qu’un simple jeu de chaises musicales peut masquer l’absence de stratégie. Le maire de Thiadiaye a ajouté : « On peut mettre qui on veut, quand on veut, à des postes stratégiques : ça ne marchera pas si on ne change pas les méthodes, si on ne met pas en place une vision claire et partagée. »
Il accuse le pouvoir en place de donner l’illusion que des visages nouveaux suffisent à relancer le pays, alors que le mal est plus profond : une gouvernance sans cap, sans méthode et sans cohérence. « Si on ne change pas nos pratiques internes, si on ne revoit pas nos orientations, on tournera en rond. Appelons un chat un chat : ça ne marche pas », a-t-il conclu.
Sur le cas Farba Ngom
C’est sur le cas Farba Ngom que le ton est monté d’un cran. « Je n’ai jamais vu un malade qui bénéficie de plusieurs rapports d’expertise médicale, établis par les plus grands spécialistes, concluant à l’incompatibilité avec la détention, et qu’on maintient malgré tout en prison. C’est déplorable. Nous sommes dans l’abus de pouvoir », a dénoncé Omar Youm.
Il a fustigé une justice à deux vitesses, qu’il estime partiale et soumise. « Ou bien nous sommes tous égaux devant la loi, ou bien nous ne sommes plus dans une République. Maintenir un malade en prison malgré les rapports médicaux, ce n’est plus du droit, c’est de la cruauté. Et quand l’incompétence se mêle à la cruauté, cela alimente la tyrannie. Nous n’en avons pas besoin. »
Pour le maire de Thiadiaye, ce dossier révèle le vrai visage d’une justice défaillante, incapable d’imposer son autorité face aux pressions. « Ce n’est pas acceptable. Le premier droit d’un citoyen, c’est le droit à la vie et le droit à la santé. Si Farba Ngom meurt en prison, qui portera la responsabilité ? », a-t-il demandé.
Omar Youm a accusé les magistrats de manquer de courage, pointant du doigt un système judiciaire soumis. « On est sorti des limites de la justice. Quand le pouvoir ne s’exerce plus dans le cadre approprié, on tombe dans l’abus. Même son propre droit, quand on en abuse, devient une faute ».