il y a des endroits du pays où les inondations
font beaucoup de victimes au Sénégal, ce sont sûrement les villes de Kaolack et de Touba. Avec la réaction inattendue de la vallée du Sine, la situation risque de s’aggraver.
Pour mettre fin à cette tragédie qui hante le sommeil des populations et des autorités politiques et religieuses de ces deux cités religieuses ainsi que d’autres localités du Sénégal, le président de la République a pris une décision ferme. Selon nos informations, le chef de.l’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye a signé le 16 juillet dernier le décret n°2025-1184 déclarant d’utilité publique le projet de préservation des voies d’eau naturelles et des réseaux dormants susceptibles d’être réactivés par une pluie exceptionnelle. En termes moins techniques, cela signifie que de nombreuses maisons situées dans plusieurs zones de Kaolack et de Touba seront détruites ; leurs propriétaires seront relogés.
L’article 2 du même décret précise que l’expropriation des propriétés privées situées dans l’emprise.doit, conformément à l’article 3 de la loi n°76-67 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique, être réalisée dans un délai de trois ans à compter de son entrée en vigueur.
Selon nos interlocuteurs, ce décret.vise principalementles deux villes, et particulièrement Touba. Pour la capitale du mouridisme, les zones
concernées ont déjà été identifiées. Vu la sensibilité du dossier, nos sources indiquent qu’après la saison des pluies, l’information sera
rendue publique et les concernés préalablement convoqués. Le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, aurait
assuré aux autorités en charge du dossier son soutien sans réserve aux “mesures idoines” nécessaires. Des stratégies seront élaborées pour
garantir le succès de cette initiative qualifiée de “courageuse”.
Le rapport du ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, consulté par EnQuête, révèle qu’une
étude cartographique de la Direction de la Prévention et de la Gestion des Inondations (DPGI) a identifié sur 10 000 km² les voies d’eau naturelles et réseaux dormants à risque.
Pour sécuriser ces sites, le texte prévoit l’application combinée de la loi de 1976 sur l’expropriation et des articles 29 et suivants du décret n°64-573 du 30 juillet 1964 relatif au domaine national. La note conclusive insiste sur la nécessité de déclarer d’utilité publique ces zones hydrologiques sensibles.
(Enquête)