L’affaire Samuel Amete Sarr connaît ce jeudi 11 septembre 2025 un tournant décisif. Comme le rapporte L’Observateur, deux requêtes majeures seront plaidées devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. Les avocats de l’ancien directeur général de West African Energy (WAE), placé sous résidence surveillée avec bracelet électronique, contestent la régularité de la procédure et réclament tout simplement son annulation.
Deux requêtes pour casser la procédure
Selon L’Observateur, la défense de Samuel Sarr plaidera aujourd’hui l’annulation de deux ordonnances :
• celle du 16 mai 2025, dite de “soit communiqué”, jugée irrégulière ;
• celle du 2 juin 2025, prononçant le renvoi en police correctionnelle et la mise en résidence surveillée, considérée comme entachée de graves violations des droits de la défense.
Pour ses avocats, les délais légaux n’ont pas été respectés et Samuel Sarr n’aurait pas été dûment informé de la clôture de l’information, ce qui constitue, selon eux, une violation flagrante des articles 169 et 177 du Code de procédure pénale.
Un projet colossal devenu champ de bataille judiciaire
À l’origine de cette tempête judiciaire : la construction d’une centrale électrique de 366 MW d’un coût de 283 milliards de FCFA. Un projet structuré par Samuel Sarr, dont les travaux sont aujourd’hui achevés à 95 % et qui a commencé à injecter 127 MW dans le réseau de la Senelec dès mai 2025.
Mais en février 2024, le Conseil d’administration de WAE démet son président, Moustapha Ndiaye, qui riposte en portant plainte pour abus de biens sociaux. Il accuse son ex-associé d’avoir détourné 8 milliards de FCFA, sur la base d’un rapport du cabinet Mazars.
Un rapport contesté par un autre audit, celui du cabinet Racine, commandité par WAE, et qui blanchit Samuel Sarr. Plus tard, l’expert indépendant Alioune Touré, désigné par le juge d’instruction, a lui aussi conclu, dans un rapport du 20 janvier 2025, à l’absence de détournement et même à l’existence d’une prime de bonification de 9 milliards de FCFA, dont 5 milliards destinés au développeur.
Entre innocence technique et poursuites pénales
Malgré ces conclusions, Samuel Sarr a été arrêté en novembre 2024 à son retour de Dubaï et placé sous mandat de dépôt, uniquement sur la base du rapport Mazars. Depuis, il est sous bracelet électronique. Ses avocats martèlent que leur client n’a jamais perçu son salaire de 10 millions de FCFA, qu’aucune perte n’a été subie par WAE, et que la procédure n’a pas respecté les droits fondamentaux de la défense.
Dakaractu