Dans les couloirs feutrés du Palais de Justice de Dakar, une audition discrète s’est tenue loin des caméras et des regards indiscrets. Selon les révélations du quotidien Libération, l’ancien ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara, a été entendu le 21 août dernier par le doyen des juges dans le cadre de l’explosive affaire Arcelor Mittal.
Cette audition, passée presque inaperçue dans l’espace médiatique, intervient seulement vingt-quatre heures après celle de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye. Une chronologie qui démontre que le dossier avance à pas mesurés mais fermes, sous la houlette de la justice sénégalaise.
Une affaire tentaculaire aux multiples chefs d’accusation
Toujours selon Libération, le parquet de Dakar a ouvert une information judiciaire pour des faits extrêmement lourds : association de malfaiteurs, corruption, recel, blanchiment de capitaux, escroquerie et complicité. Une batterie d’accusations qui illustre la complexité et la gravité du dossier.
La plainte, assortie d’une constitution de partie civile de l’État du Sénégal, vise plusieurs structures du géant sidérurgique, notamment Arcelor Mittal Holdings AG (anciennement Mittal Steel Holdings AG), Arcelor Mittal Limited, Arcelor Mittal Holland II BV, Arcelor Mittal Mining Sénégal SA et Arcelor Mittal Infrastructures Sénégal SA.
Un épisode troublant en 2014
Un fait attire particulièrement l’attention dans cette affaire : le rôle de Birima Mangara en 2014. Le 30 mai de cette année, alors qu’il était en fonction, l’ancien ministre avait saisi le tribunal arbitral pour demander le retrait de la procédure intentée contre Mittal.
Une initiative surprenante, puisque cet acte relevait normalement des prérogatives exclusives de l’agent judiciaire de l’État, complètement écarté de la procédure. Une anomalie juridique qui intrigue et alimente aujourd’hui les soupçons.
Dakaractu